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Plus 72 heures après son démarrage: La campagne électorale pour les Locales «éclipsée» par la CAN

Cité COMICO 4 de Yeumbeul. Par ici, rien ne bouge, pas de meeting, ni de caravanes où même de visites de proximité, comme ça se passe dans beaucoup de quartiers depuis le démarrage, samedi dernier (il y a plus de 72 heures) de la campagne pour les Locales du 23 janvier 2022. La population est plutôt plus préoccupée par la Coupe d’Afrique des Nation (CAN – Cameroun 2021) que par la politique.


Rédigé par leral.net le Mardi 11 Janvier 2022 à 17:41 | | 0 commentaire(s)|

A côté de l’arrêt Yawoudial, un groupe de jeunes garçons suit le match du Sénégal contre la Zimbabwe. Dans ce groupe, personne ne sait comment se déroule la campagne électorale; certains même ignorent quand est-ce que la campagne a démarré. Interpellés sur la question, leur réponse est : «désolé, je suis apolitique».

Voilà Youssouf Biagui, enseignant, qui accepte de parler de la campagne qui, selon lui, se passe dans le calme, sans incident. «En ce qui concerne notre commune qui est Yeumbeul Nord, il n’y a pas du tout d’incidents, ça se passe tout calmement», a dit M. Biagui. Et de poursuivre, qu’il espère la continuité de ce calme. «On espère que nos dirigeants, nos leaders poursuivront pratiquement cette voie de la paix, cette voie d’une organisation sociale qui permettra à tout le monde de vaquer à ses occupations», implore Youssouf

Lui emboîtant le pas, Abdouramane Sow parle, lui, de campagne électorale dans la sobriété, avec un manque d’engouement qui s’explique par ce type d’élection. «La campagne électorale, nous la vivons sobrement. C’est vrai que nous sommes des citoyens, mais nous avons constaté que la majorité des Sénégalais préfèrent attendre les élections législatives où la présidentielle pour s’activer, plutôt que les élections locales. Parce que nous avons constaté que ces élections, c’est par les quartiers, c’est par rapport aux politiciens et leurs écuries politiques et leurs militants. Surtout que ce ne sont pas, professionnellement, tous les Sénégalais qui sont intéressées par la politique à l’heure actuelle», informe-t-il.

Même constat à la station d’essence de Pikine Tally Bou Mag. Pour cette dame qui a accepté de parler sous couvert de l’anonymat, «le début de la campagne des locales s’annonce pour l’instant très calme, peut-être que les Sénégalais vont y adhérer petit à petit. On parle de dizaines de jours d’activités intenses, où tout le pays sera en ébullition. Mais a vu beaucoup de politiques, déjà dans leurs bases, comme ici à Dakar, l’ambiance reste encore effective. La campagne est toujours en cours et on peut s’attendre à des journées tendues, comme ce fut le cas à la Médina et aux Parcelles Assainies. On espère seulement que la sécurité des populations sera assurée par les Forces de l’ordre, car on a vu circuler beaucoup d’armes déjà et la suite fait peur, à ce rythme. Mais on espère un climat apaisé. Et sûrement, avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les gens ne sont pas encore au courant des activités politiques et ça changera dans les jours à venir».

Presque la même réaction à Fass Mbao où M. Diatta déplore comment la campagne a démarré. «Je ne l’ai pas trop suivie ; mais la manière dont ça a démarré, ce n’est pas bon. La campagne n’est pas synonyme de violences. Il faut que le peuple sénégalais ait une maturité. Arrêtons la violence, que l’on puisse compétir au niveau des urnes, que celui qui gagne sache qu’il est là pour la population et non pour ces propres intérêts. Ce sont ces intérêts personnels qui font que la campagne est tout le temps émaillée de violences. Si les intérêts personnels s’arrêtaient, peut-être que ça va changer. Nous tous, nous sommes des Sénégalais ; donc si nous nous entre-tuons, c’est nous qui perdons», assène M. Diatta.







Sud Quotidien

Ndèye Fatou Kébé