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Polémique autour d'un motard percuté par une voiture du Commissariat de la Médina

Un accident entre une voiture de police et une moto a eu lieu, le 23 avril dernier. Une affaire sur laquelle les limiers ont été obligés de communiquer, hier, suite à la mort de l’une des personnes qui étaient sur la moto et le lynchage médiatique qui commençait à s’amplifier. Mais la version servie par la police dans son communiqué a été battue en brèche par un membre du club des motards sénégalais, qui rapporte la version de son collègue victime de l’accident, qui affirme que la voiture de police roulait en sens inverse. Ce que la police réfute dans son communiqué.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Avril 2018 à 11:02 | | 0 commentaire(s)|

L’information a fini de faire le tour du web ! Un accident de la circulation impliquant une voiture de police qui aurait roulé en sens inverse, a fait un mort. Suffisant pour que les internautes se déchaînent contre les hommes d’Aly Ngouille Ndiaye. Ces derniers ont vite fait de pondre un communiqué pour se laver à grande eau. Les limiers expliquent que les faits ont eu lieu le 23 avril dernier, aux environs de 3 heures du matin. Et que c’est un véhicule du Commissariat d'arrondissement de la Médina, «en patrouille dans le secteur et roulant en sens normal», qui a heurté une moto à bord duquel il y avait deux individus.

Le choc s’est produit sur le Boulevard Général de Gaulle, à hauteur du restaurant «Le Taif», en (face de la clinique Niang). Poursuivant leur explication, les policiers se dédouanent et mouillent le conducteur de la moto. « Le motocycliste, qui roulait à vivre allure, s'est retrouvé face au véhicule de patrouille et suite à ce choc frontal, son compagnon s'est vu grièvement blessé », renseigne le communiqué, qui ajoute que « l'enquête ouverte a permis de découvrir que le conducteur n’était pas détenteur de permis ».

Une enquête a été dirigée par la police elle-même et dont les éléments de la Section de la prévention routière et des accidents de la Compagnie de circulation de Dakar ont fait le constat, avant que les sapeurs-pompiers n’évacuent les blessés, dont un grièvement, à l'Hôpital général de Grand-Yoff. Et à en croire le communiqué de la police, le motocycliste le moins touché a été libéré dès le lendemain par l'hôpital, alors que son compagnon avait malheureusement perdu la vie.

Abdou Khadre Lô du club sénégalais des motards rapporte la version du motard qui contredit celle de la police

Avant même le communiqué de la police, un des membres du club des motards sénégalais avait donné, sur sa page Facebook, avec une forte dose d’indignation, la version servie par son collègue, avec des photos à l’appui. «Après le véhicule de la gendarmerie, il y a quelques semaines, c’est un véhicule de police roulant à contre-sens qui renverse 2 jeunes sur une moto. Cela s’est passé au feu situé près de la clinique Niang, sur les allées du Centenaire. D’après le motard, c’est après avoir cédé le passage à des piétons qui traversaient et après redémarrage qu’il a vu le véhicule de police venant de Colobane lui foncer dessus», a raconté Abdou Khadre Lô. Qui poursuit : « Au lieu de prendre le virage large et d’aller sur la voie à droite, le véhicule (de la police) a plutôt serré à gauche, sur la voie réservée à ceux qui roulent dans l’autre sens. L’inévitable s’est donc produit. Les 2 voies sont pourtant clairement séparées par des bandes. (…). Aucun usager de la route, fut-il des forces de l’ordre, n’a le droit de mettre en danger la vie d’autrui par une conduite irresponsable», assène-t-il.

Le père du motard venu de Yarakh est arrivé bien avant les secours et le passager grièvement blessé, trimbalé d’hôpital en hôpital

Non sans fustiger la lenteur des secours et le fait qu’on ait fait valser le blessé d’hôpital en hôpital. « Il y a 2 autres scandales dans cette affaire. Le temps mis par les sapeurs-pompiers pour arriver sur les lieux, le père du motard, appelé à 3h03, a quitté Yarakh Soleil pour venir auprès de son fils. Il est arrivé bien avant eux. Le passager mort souffrait de 3 fractures ouvertes à la jambe et peut-être d'autre chose. Il n’a pas été accepté au CTO ni à l’hôpital Principal. C’est finalement à l’hôpital Aristide Le Dantec qu’il a été admis pour y mourir». En outre, Abdou Khadre Lô, qui demande « qu’une enquête indépendante doit être menée et les fautifs sanctionnés », soutient que les parents du motard ne comptent pas en rester là. «Les 2 familles sont meurtries et déterminées. Le père du motard dit qu’il ira jusqu’au bout. Quoi qu’il lui en coûte».

Les Echos