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Polémique autour du projet de loi sur les parrainages

C’est la polémique au Sénégal où les autorités veulent instaurer un système de parrainage citoyen pour les élections, en vue de réduire le nombre de candidats et d'éviter « les candidatures fantaisistes ». A un an de la présidentielle, l'opposition est vent debout contre la réforme et dénonce « un projet d'attentat au pluralisme politique ».


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Avril 2018 à 11:47 | | 0 commentaire(s)|

Limiter grâce au parrainage le nombre de candidatures dans un pays qui compte près de 300 partis politiques, voilà l'objectif des autorités sénégalaises. Pas moins de 47 listes se sont présentées aux dernières législatives et la plupart n'ont obtenu que très peu de voix.

« C’est un changement qui est nécessaire, témoigne Babacar Ndiaye, analyste politique et coordinateur du groupe de réflexion citoyen Wathi. On ne peut pas aller à des élections avec 50, 100 candidats. Même pour le citoyen lambda, il y a un problème d’offre politique. Est-ce qu’il peut prendre le temps de consulter et d’écouter les différents programmes qui vont lui être proposés par une pléthore de candidats ? Ça peut poser un problème. »

Si le projet est adopté, pour valider une candidature il faudra obtenir 1% des inscrits sur le fichier électoral sous la forme de parrainages citoyens dans 7 régions du Sénégal. Ce système existe déjà, mais ne concernait jusqu'ici que les candidats indépendants. L’opposition la plus significative parle de manipulation constitutionnelle et de risque pour la démocratie. Pour Babacar Ndiaye, l'enjeu est surtout d'arriver à une transparence totale dans le décompte des signatures, « et aussi sur les voies de recours pour permettre à tout candidat, de pouvoir dire qu’il a bien réuni le nombre de signatures requises. »

Avec le parrainage, ce sont en fait les petits candidats ou les nouveaux partis sans véritable ancrage régional qui risquent d'avoir du mal à réunir les signatures nécessaires. Les députés ont, eux, déjà le projet entre les mains. Sa date d'examen doit être fixée par l'Assemblée cette semaine.




Rfi