leral.net | S'informer en temps réel

Pour une union sacrée autour des Diambars et de leur Chef, le Président Macky

Une décision est le point ultime d’un processus basé sur un système d’informations à fiabiliser. Quand on prend une décision cela se sait mais le grand public ignore souvent le système d’informations en amont de cette situation. Quand un militaire prend une décision stratégique, doit-il en expliquer toutes les raisons ? Non dirons-nous en chœur. En République, le premier des militaires est un civil que la démocratie a choisi. Ce civil se nomme Chef d’État et il est appelé à prendre des décisions sans être obligé de donner le détail des explications cela pour ne pas exposer les troupes.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Mai 2015 à 12:30 | | 11 commentaire(s)|

Pour une union sacrée autour des Diambars et de leur Chef, le Président Macky
Depuis quelques temps, un débat semble s’installer dans une partie de l’opinion sénégalaise suite à la décision du Chef de l’État d’envoyer des militaires en Arabie Saoudite. Au-delà des avis d’experts versant souvent dans un pédantisme mêlé de nihilisme, il faut savoir que les informations dont dispose le Chef de l’État pour prendre sa décision ne doivent pas toutes être mises sur la place publique. Même ceux qui critiquent le choix du Président de la République acceptent ce postulat de base qu’en République, tout ne peux être dit dans la rue publique. La question de l’envoi des Diambars posée sous l’angle de la légalité a déjà trouvé une réponse claire dans la constitution du Sénégal avec l’article 45 qui fait du Président de la République le responsable de la Défense nationale et le Chef à la fois du Conseil Supérieur de la Défense Nationale et du Conseil National de Sécurité.

Les experts qui critiquent la décision du Président Macky ne sont pas membres de ces instances stratégiques et sont comme nous tous des analystes qui doivent savoir raison garder en ne franchissant pas le rubicond d’une extrapolation semant la psychose ou même la zizanie dans le pays. Ils savent bien ces experts analystes que la fonction de Chef d’État confère dans notre constitution le pouvoir de seul patron suprême des Armées et la capacité exclusive de pouvoir disposer de la force armée. C’est par élégance républicaine que le Président Macky Sall a tenu à informer solennellement le peuple à travers sa représentation qu’est l’Assemblée nationale. Informer ne signifie pas expliquer dans le détail du secret militaire. On ne parle pas stratégies ou raisons détaillées en dehors du cadre fixé par le patron (après le bon Dieu) de notre défense et de notre sécurité. Au-delà du parlement, le Chef de l’État a même eu à envoyer son Ministre de l’intérieur au niveau des leaders religieux qui ont bien compris le sens de la mission des Diambars.

Dans la clameur de l’envoi de militaires en Arabie Saoudite, certains politiciens en mal de thèmes, ont fini de s’engouffrer pour faire feu de tout bois avec hélas le risque pour eux de se bruler les doigts à force de s’inscrire dans une logique de doute sceptique unilatéral. Cette attitude plus proche de celle d’un homme d’étales (étalage) que de l’homme d’État est irresponsable parce que jouant sur la psychose de l’oiseau de mauvais augure. Si le Chef de l’État a décidé de répondre positivement à la demande du roi Salman, c’est parce que c’est dans l’intérêt stratégique globale du Sénégal. C’est cela qu’il faut comprendre. Parlant d’intérêt, certaines mauvaises consciences verront uniquement une traduction en espèces sonnantes et trébuchantes. Certains sont même allés trop loin en des termes irrespectueux que nous n’allons pas reprendre ici. On ne transcrit pas des énormités. Les propos caricaturaux de ces analystes qui ne mettent en avant que le financement du PSE ne méritent pas une réplique volumineuse parce que dégradants d’abord pour leur propres auteurs qui oublient ce que signifie la patrie. Insinuer que la mission des Diambars a des motivations strictement financière est une insulte.

Dieu sait que la culture générale débordante de ces analystes fait qu’ils n’ignorent pas que d’un point de vue stratégique, nous devons anticiper sur le fléau qui a envahi le Mali jusqu’à occuper à un moment donné plus de 2/3 de sa superficie. Pourquoi une armée malienne normale n’a pas pu contenir les djihadistes ? Nous devons analyser ce qui a mis en difficulté pour ne dire en déroute la première armée d’Afrique de l’Ouest qu’est le Nigeria face à Boko Haram. Pourquoi cette épine dorsale de la fameuse force de l’Ecomog a été ébranlée sérieusement par Boko Haram ? Faire le parallélisme entre l’intervention en Arabie et les guerres actuelles dans notre voisinage pour s’interroger sur le choix du Chef de l’État n’est pas une analyse pertinente si on le fait sous l’angle de la fibre strictement africaniste. Au lieu de se demander pourquoi nous ne sommes pas allés combattre au Nigeria, la question pertinente est de savoir pourquoi le Nigeria ne nous l’a pas demandé.

Même le Tchad a dû passer par le Cameroun pour commencer sa guerre contre Boko Haram. Au Mali le Sénégal est intervenu en fonction de ce que permettaient les moyens face à des terroristes aguerris. L’intervention en Arabie Saoudite ne doit pas être mise dans un registre de comparaison avec d’autres théâtres d’opération parce qu’elle n’est pas basée sur les mêmes termes de référence. C’est une réponse à la demande d’un pays ami et partenaire stratégique qui voit des risques et des signes tangibles d’incursions rebelles sur son propre territoire. Le Sénégal n’est pas entré en guerre contre les rebelles Houthis qui, depuis septembre 2014, ont chassé le Président démocratiquement élu du Yémen. Certains analystes Sénégalais qui insistent sur le prisme chiites sunnites avec en filigrane l’Iran ont certainement raison sur le fait historique. Ont-ils analysé la véritable nature de ce mouvement extrémiste qui ne serait pas selon certains experts dans le même chiisme classique iranien ? Les analystes sénégalais qui sont contre l’envoi des Diambars doivent-ils trop tirer sur ce clivage séculaire chiite sunnite avec le risque de transposer ces considérations dans notre propre pays ?

La presse sénégalaise ne doit pas présenter le confit sous cet angle du clivage sunnite chiite parce que le terrorisme ne se présente pas uniformément partout sous une bannière spécifique. A plusieurs reprises, une radio de la place a insisté sur cet angle d’analyse comme si c’était uniquement cela l’enjeu. Par devoir patriotique, les analystes sénégalais doivent savoir raison garder et ramenait cette intervention dans le cadre global d’une conformité avec les intérêts supérieurs de la nation. Si le Président a pris sa décision, c’est parce que c’est dans l’intérêt immédiat et futur du Sénégal. En fonction de l’évolution et des données sur le terrain, il ajustera la décision sur la base d’un seul paradigme : l’intérêt du Sénégal.

Nous devons savoir que si nous avons pu à ce jour contenir dans des proportions justes la seule menace indépendantiste dans notre pays, c’est en partie dû à l’expérience de nos forces armées. Cette expérience, nous la devons aux nombreuses missions à travers le monde. Aujourd’hui, pour défendre son pays, il faut avoir des moyens. En avons-nous assez pour faire face aux formes actuelles d’un terrorisme qui osons le dire n’a rien en commun avec les valeurs islamiques ? Le dire n’est pas une validation des thèses aveugles de ceux qui prennent l’islam dans sa globalité comme une menace.

Le dire c’est prendre une position conforme aux enseignements coraniques qui sont contre toutes formes de violence aveugles. Sommes-nous assez bien préparés pour, demain faire face à toute forme de tentative d’atteinte sérieuse à notre intégrité ? Ces questions, le citoyen qui s’endort sur ses deux épaules tous les soirs et qui se réveillent pour aller vaquer librement à ses occupations ne se les posent pas. Et pourtant ce sont les mêmes questions auxquelles sont confrontées tous les Chef d’État du monde qui doivent prendre des décisions au quotidien en silence pour ne pas créer la psychose. Avec le terrorisme, tout le monde est cible ! Et ce n’est pas en se cachant derrière son petit doigt qu’on est épargné. Bien au contraire, la sagesse recommande de prendre ses responsabilités en se donnant les moyens diplomatiques, militaires et économiques de se mettre à l’abri par un équipement en phase avec guerres actuelles et futures qui nécessitent des moyens qu’un arbitrage budgétaire classique de pays en développement ne permet pas de régler sans renoncements sociaux importants. Comment sortir de cette quadrature du cercle de la sécurité ? Pas en se faisant petit avec l’espoir de se faire oublier comme semblent vouloir y inviter certains analystes.


Le Sénégal, pour se donner les moyens logistiques de son ambition sécuritaire ne peut pas rester dans une neutralité totale avec l’espoir de se faire oublier par des terroristes. Entre l’analyse et la neutralité, un Chef d’État lucide comme le Président Macky choisit le pragmatisme d’une décision dont il est le seul à connaitre tous les enjeux et toutes les données sans être obligé de tout dire. On ne dit pas tout et cela continuera d’agacer les analystes à la culture générale débordante qui pourtant savent bien qu’un hélicoptère de combat tigre couterait au bas mot plus de 20 milliards de FCFA prix qui est largement en deçà d’un avion rafale dont le prix dépasserait les 50 milliards. Les analystes savent que nous sommes à des années lumières du prix d’un sous-marin de guerre qui avoisine les mille milliards. En clair, tout le budget de notre pays ne suffit pas pour juste acheter 3 sous-marins de guerre. Nous sommes pourtant sur la même planète terre avec toutes les contradictions à gérer dans l’intérêt de notre pays en ne se cachant pas sous la couette. Cette attitude qui friserait la lâcheté n’est pas du tout responsable.

Tout ceci pour dire que la décision du Président Macky est celle d’un homme qui tous les soirs avant d’aller se coucher doit avec l’aide du bon Dieu prendre des décisions souvent douloureuse pour aider à garantir notre sécurité. Ce pouvoir que nous avons donné à cet homme mérite plus de respect et de confiance surtout quand il prend une décision aussi douloureuse qui ne doit pas être un instant de clivages. Nous devons faire bloc autour de nos armées et de son Chef élu démocratiquement. Faire bloc commence par ne pas extrapoler dans une logique de pédantisme théorique nihiliste pour ne dire hystérique. Faire bloc veut dire faire confiance et prier pour que Dieu veille sur le Sénégal et qu’il éclaire les décisions douloureuses de celui que nous avons choisi comme Capitaine du navire. Nous devons arrêter ce jeu dangereux d’une psychose proche d’un mot que nous n’aimons pas tous et qui s’appelle lâcheté. « Dans beaucoup de prudence, il y a toujours un peu de lâcheté » disait le célèbre philosophe Roumain Emil Michel Cioran. Nous ne causerons pas le tort aux analystes d’assimiler leur prudence à de la lâcheté mais nous leur disons comme Vauvenargues, le penseur français, que « le silence est le sanctuaire de la prudence ». Alors Silence.

Par Mamadou NDIONE
Economiste Ecrivain
Cadre APR DIASS