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Procès contre Aminata Touré: 5 députés cités comme témoins par les avocats de Habré

Le procès que les avocats de l'ancien Président tchadien, Hissein Habré, ont intenté contre l'ancien Premier ministre Aminata Touré, a été renvoyé, hier, jusqu'au 27 novembre. La responsable «apériste», poursuivie pour faux et usage de faux, dans la mise en place des Chambres africaines extraordinaires (Cae), a brillé par son absence.


Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Novembre 2014 à 19:05 | | 0 commentaire(s)|

Procès contre Aminata Touré: 5 députés cités comme témoins par les avocats de Habré
A leur sortie de la salle d'audience, les conseils de l'ancien homme fort de Ndjamena, ont expliqué avoir déclenché cette procédure pour que tout le monde soit informé que les Chambres africaines extraordinaires (Cae) ont été créées sur la base d'un faux document. «Nous avons initié la procédure pour que Mme Aminata Touré puisse venir répondre, pour que nul n’en ignore, et que tout le monde sache ce qu’elle a fait. C’est-à-dire le faux qu’elle a produit pour créer les Chambres africaines extraordinaires (Cae)», martèle Me El Hadji Diouf.

Non sans manquer de défier Aminata Touré : «Si elle est courageuse et digne, elle n’a qu’à venir pour dire si oui ou non elle a produit un document faux». Selon Me Diouf, «le document est faux, et Aminata Touré le sait pertinemment. C’est pourquoi elle fait tout pour se rapprocher de la Présidence, pour se retrouver avec Macky Sall. Qui est fou ?».

Lui emboîtant le pas, son collègue, Me François Serres, déclare : «Aminata Touré n’a jamais produit le document, dont elle se sert pour appuyer sa thèse». Ndéné, Fada, Oumar Sarr, Balla Lô et Abdoulaye Makhtar Diop cités à comparaître Et de révéler : «Nous avons, pour l’audience du 27 novembre, la possibilité de faire citer un certain nombre de parlementaires à titre de témoins. Ils vont venir s’expliquer sur les conditions dans lesquelles la signature et l’examen du traité ont été faits par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Souleymane Ndéné Ndiaye, Oumar Sarr, Modou Diagne Fada, Mame Balla Lô et Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar, seront cités comme témoins, car ils se sont tous impliqués dans le processus».

Revenant sur le retard accusé dans le dossier, Me Serres indique que le recours a été fait au mois de juillet 2013. Mais, explique- t-il : «L’affaire n’est pas évacuée, parce que des pressions de l’Exécutif se font pour que l’affaire ne vienne pas à la Cour suprême».

Pour sa part, le conseil d'Aminata Touré assimile la procédure à «du cinéma». «C’est du théâtre. Ils savent pertinemment qu’un ancien ministre, qui a agi dans l’exercice de ses fonctions, ne peut pas comparaître devant le tribunal correctionnel», indique Me Djiby Diallo. A l'en croire, même si Aminata Touré avait commis des erreurs, en sa qualité de ministre, c’est la Haute Cour de justice qui est habilitée à la juger. «L’acte qu’on lui reproche, elle l’a pris, en tant que ministre. Il faut qu’on arrête de jouer avec les procédures. La procédure est à la limite nulle. Dans un acte administratif, quand on estime que le document est illégal, on doit l’attaquer par les voies légales, devant le tribunal administratif. Amener le dossier en correctionnel est l’exemple type d’une procédure abusive», expliqué Me Diallo. Avant de conclure : «C’est du théâtre, et cela n’aura aucune conséquence que de condamner Hissein Habré».

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