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Production de vaccins anti Covid-19 en Afrique: Le diagnostic optimiste de Awa Marie Coll Seck

Pour Awa Marie Coll Seck, ancienne ministre de la Santé, qui s’est entretenue hier avec "Jeune Afrique", la production de vaccins anti Covid-19 en Afrique n’a rien d’utopique.


Rédigé par leral.net le Lundi 21 Juin 2021 à 10:50 | | 0 commentaire(s)|

A l’orée de la 3e vague de Covid-19, l’Afrique veut produire des vaccins. Une ambition qui n’est pas un mirage, selon Awa Marie Coll Seck, qui estime que le Sénégal peut bien fabriquer des vaccins. «Notre pays possède au moins deux sites très avancés sur la question, dont l’Institut Pasteur de Dakar qui produit déjà des vaccins contre la fièvre jaune. D’autres sont très bien placés, comme l’Afrique du Sud ou les pays du Maghreb. Et j’entends parler d’initiatives au Nigéria, au Rwanda, en Ethiopie…», a déclaré l’ancienne ministre de la Santé dans un entretien paru hier dans "Jeune Afrique". Awa Marie Coll Seck pense que «si on commence en s’appuyant sur les pays qui possèdent déjà une compétence et des infrastructures et qu’on les aide à se renforcer, la production de vaccins en Afrique n’est pas une utopie».

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a confirmé le 17 juin 2021, qu’une troisième vague de Covid-19 était en train de frapper le continent. Les promesses du G7 suffiront-elles à l’enrayer ? «Elles sont malheureusement très insuffisantes», tranche Pr. Seck, spécialiste des maladies infectieuses et de la bactériologie-virologie. En effet, le G7 a annoncé 870 millions de doses d’ici mars 2022 et affiche l’ambition de vacciner au moins 60% de la population mondiale. «Si vous faites le calcul, à raison de deux doses par patient, on va pouvoir vacciner 435 millions de personnes. Mais 60% de la population mondiale, cela représente 4,7 milliards de personnes… Avec en plus, cette deuxième ou troisième vague qui touche certains pays et la question des variants», explique l’actuelle présidente de Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie).

Sur l’accès aux vaccins dans les pays du Sud, l’ancienne ministre d’Etat constate qu’à ce stade, la seule garantie, c’est ce que les pays donateurs semblent vouloir passer par l’intermédiaire d’instances internationales comme Covax ou Gavi, qui pourront contrôler les doses. «Quant à nous les pays destinataires, nous ne pourrons malheureusement en avoir le cœur net que quand les vaccins arriveront chez nous», constate Pr. Awa Marie Coll Seck.

La pandémie de Covid-19 a remis en lumière les faiblesses des systèmes de santé de beaucoup de pays. Pourquoi en est-on là, 20 ans après le sommet d’Abuja, où toute l’Afrique s’était engagée à consacrer 15% du budget public à la santé ? «Personnellement, je me suis toujours demandé pourquoi 15. Je me suis donc penchée sur les études réalisées par les économistes, qui avaient calculé qu’avec 15% on atteindrait les objectifs. Lorsque j’étais ministre, cela m’a été utile. Je disais souvent : ‘’On a dit 15% à Abuja !’’ C’était en quelque sorte un élément de plaidoyer en faveur de l’augmentation des budgets de santé», conclut-elle.







Le Quotidien


Ndèye Fatou Kébé