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Quand Macky Sall fait des émules

En 2001, Macky Sall avait forcé un bureau pour voter sans sa carte d’identité Dans le feuilleton «Ogo-city», un nouvel épisode et non des moins incisif a été joué le mercredi dernier. Après le kidnapping du mandataire et la forclusion de la liste de Benno Bokk Yaakaar (Bby) qui l’a sanctionné, la Cour d’appel de Saint-Louis est entrée en scène, pour donner raison aux partisans du chef de l’Etat. Un forcing de la mouvance présidentielle qui rappelle celui qui avait permis à Macky Sall, un certain 12 Mai 2002, de voter sans une carte électeur valable.


Rédigé par leral.net le Dimanche 11 Mai 2014 à 12:03 | | 6 commentaire(s)|

Quand Macky Sall fait des émules
La nouvelle est tombée dans la soirée du mercredi 07 mai dernier. La Cour d’appel de Saint-Louis a pris une décision plus que surprenante. Elle a, en effet, remis dans la course la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) qui a été déjà déclarée forclose. D’après l’avocat qui défend les intérêts de la coalition, la Cour d’appel a reconnu les faits qui se sont exactement passés pour trancher en leur faveur. «C’est seulement au moment du dépôt, avant la clôture qu’on a séquestré Alassane Niane, le mandataire, pour l’empêcher de déposer», explique Me Cheikh Tidiane Diouf sur les antennes de la Rfm.

Une décision qui suscite déjà la controverse, au regard de tout ce qui a été dit et fait préalablement. Dans la guéguerre fratricide qui oppose des membres de l’Apr de la communauté rurale de Ogo, certains ont trouvé ingénieux d’enlever le mandataire, Alassane Niane, le seul habilité à déposer la liste des investis de la coalition Bby. Ainsi, jusqu’au 29 avril dernier à minuit, date butoir du dépôt des listes, le sieur Niane se faisait toujours désirer, poussant l’autorité administrative à déclarer la liste qu’il était sensée déposée forclose. C’est seulement après minuit que le bonhomme réapparaitra comme par enchantement pour expliquer sa mésaventure nocturne. Et à Alassane Niane de déclarer avoir été kidnappé. Informant des détails de son rapt, il avait alors indiqué «j’ai été attaqué par des individus vers les coups de 21 heures 30. Ils m’ont amené dans la brousse en me dépouillant de tous mes documents. Ensuite, ils les ont déchirés avant de me libérer vers 4 heures du matin, une heure où il est impossible de déposer la liste des candidats».

Des déclarations du principal concerné qui ont le mérite d’être claires et qui tendent à démontrer un véritable forcing de la mouvance présidentielle. Laquelle a, à sa tête, un Macky Sall qui s’est déjà illustré dans le «MBeuk Bountou» (forcer la porte). En effet, un certain 12 mai 2002, alors ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique, Macky Sall s’était senti assez puissant pour se rendre dans son bureau de vote sans une carte d’électeur valable. Ceux qui avaient tenté de l’arrêter en avaient pris pour leur grade. Macky Sall qui montait en flèche ne s’était pas fait arrêter par un simple président de bureau de vote. Il avait décidé de voter pour devenir maire de Fatick et peu importe si sa carte d’électeur clochait ou pas, l’essentiel est que malgré les objections, son bulletin s’était retrouvé dans l’urne.

Face à ce coup de force amplement relayé par la presse, l'Observatoire national des élections (Onel) qui sera remplacé par la suite par la Cena, avait menacer de sévir. Le président de l’époque, Louis Pereira De Carvalho, qui tenait une conférence de presse d’évaluation des élections locales de 2002, renseignait qu’une « plainte a été bien déposée le 21 mai par l'Onel auprès du procureur de la République de Fatick contre la tête de liste de la coalition Sopi ak Cap 21 dans cette localité pour violation du code électoral». Que nenni ! Pour une affaire aussi grave, rien ne se passera. Macky Sall sera élu maire de Fatick, Abdoulaye Wade son mentor de l’époque l’adoubera en lui confiant de nouvelles responsabilités hautement plus importantes. C’est ce Macky Sall fort de cette riche expérience qui reconnait le kidnapping de Ogo en défénestrant Abou Lô, le principal suspect, de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Mais pendant que les encouragements sont sensés lui parvenir, pour cette éviction grandement saluée, le régime du président Macky Sall fait du forcing pour se remettre dans une course pour laquelle, il a été déjà disqualifiée. Pour dire que si la Cour d’appel de Saint-Louis vient d’enrichir la justice sénégalaise d’une nouvelle jurisprudence, Macky Sall et son équipe rappellent qu’ils peuvent tout se permettre.

Walfadjiri

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