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Qui sont ces victimes du drame de ce samedi à Demba Diop ?

Voici la présentation de 6 des 8 personnes décédées, ce samedi lors de la finale de Coupe de la Ligue du Sénégal entre l'Us Ouakam et le stade de Mbour. Assane Faye dit ‘’mber’’ et Niokhor Diouf sont les deux autres victimes


Rédigé par leral.net le Lundi 17 Juillet 2017 à 17:30 | | 0 commentaire(s)|

Qui sont ces victimes du drame de ce samedi à Demba Diop ?
Woulimata Fall, 31 ans :

Coup du destin

Woulimata Fall ne voulait pas se rendre au stade mais sa petite sœur a tellement insisté qu’elle a finalement cédé. Malheureusement, le destin a fait qu’elle ne rentrera jamais. Tout cela pose le problème de la sécurité des personnes, déplore son oncle paternel, Baye Ass Ndiaye. « En tant que responsable, si nous nous sommes rendus au stade avec nos enfants pour qu’ils suivent le match, ce n’était pas pour qu’on nous attaque ou qu’on nous agresse. On a été attaqués, agressés je ne sais pas dans quels pays nous sommes. Nous déplorons ce qui s’est passé. Où est la sécurité ? », se demande-t-il. Très remonté, il exige que le ministre des Sports, le président de la Ligue, le président de la Fédération sénégalaise de football, démissionnent. « Il n’y avait pas de sécurité au niveau du stade », dit-il.

Assane Dione, 17 ans :

Passionné de foot

Agé de 17 ans, ce garçon jouait à l’Olympique de Mbour comme milieu offensif. Ce junior était de temps en temps surclassé en sénior. « Sa mort a été une véritable surprise pour nous. C’était un fils et un ami », indique son père, Mamadou Dione. Nul ne voulait échanger un mot avec son voisin ou le fixer des yeux, de peur certainement de craquer et de fondre en larmes. Selon son grand frère, Papa Goumba Dione, le plus grand souhait de cet élève en classe de 4e, était de se rendre au Maroc pour y exercer sa passion, le football.

« On l’appelait ‘’boy Maroc’’, tellement il aimait ce pays. Il y avait d’ailleurs des contacts. Il me disait : je veux ni aller en face, ni en Espagne, je veux juste me rendre au Maroc ». D’ailleurs, le jour du drame, il porte les sandales que portait son défunt frère, ainsi que son maillot qui porte aussi, son nom.

Assane a perdu sa mère en, 2012, il a eu une moyenne de 12 au premier semestre. Mieux, il formait les enfants de la maisonnée qui passaient le certificat de fin d’études élémentaires. « Il va me manquer », soutient Papa Goumba Dione qui tenait le portable de son frère.


Khalifa Yakhya Mbaye, 17 ans :

Il a passé ce Bfem

Inscrit sous le numéro 148, Khalifa ne verra jamais les résultats de son examen de brevet de fin d’études moyennes. Le jour du drame, l’adolescent de 17 ans est rentré à la maison pour déposer ses bagages et prendre l’argent du ticket pour le stade qui lui a été remis par son père. « Nous ne pouvons qu’accepter la volonté divine. ‘Lifa’’ est un garçon chaleureux avec une grande âme. Un garçon généreux, disponible, affable, sympathique qui aimait rendre service », dit son papa Baye Sidy Mbaye.
A l’évocation du souvenir de son fils, il ne manque pas de sourire. « Lifa, c’est mon enfant de cœur », dit le papa. A le voir, on a l’impression que ce papa, très lié à son enfant, ne croit pas encore à la perte de son ‘’lifa’’ et du drame qui frappe sa famille. « Soyons forts et humbles devant cette perte d’un être qui nous est cher », le père tente de consoler. Khalifa s’apprêtait à aller dans la ville de Touba, dans un ‘’daara’’ afin de parfaire sa mémorisation du coran. « Il passait toujours les grandes vacances dans ce ‘’daara’’ », soutient Baye Sidy Mbaye.


Charles De Gaulle Gomis, 23 ans :

Etudiant à l’UCAD

Sur une petite table, la photo de Charles De Gaulle Gomis trône devant deux chapelets. Dans son boubou bleu cousu de fil jaune, c’est un Charles souriant. Un sourire qui restera à jamais gravé dans la mémoire de sa famille. Des femmes assisses à même le sol, laissent couler de grosses larmes. « J’ai un sentiment de profonde tristesse. Charles me disait toujours : ‘’sa thiono legui mou diex. Neke sama thiono nilay dekhe, (tes peines vont bientôt finir, et voilà que mes peines finissent ainsi) », se lamente Bourounda Mendy.

Assise à terre, elle formule des mots en créole, appelant son fils. Des appels qui restent sans réponses. Binetou Gomis, petite sœur du défunt, décrit son frère comme quelqu’un de très pieux, serviable, qui n’hésitait pas à partager sa bourse avec sa famille. Il était étudiant en 2e année au département d’anglais à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.


Baba Seydi, 36 ans :

Antiquaire à Somone

Né le 11 septembre 1981,’’jordan’’, comme l’appelle ses proches, était aimé de toute sa famille, témoigne Awa Ndour, tante maternelle du défunt. Célibataire, sans enfant, Baba, fervent disciple de Serigne Touba s’en est allé, laissant derrière lui une famille inconsolable.


Boucounta sow, 17 ans :

Footballeur

« C’est la volonté de Dieu », dit Daouda Sow, père du défunt. Dans la maison mortuaire, il console famille et amis et leur demande de s’en remettre à Dieu. Le défunt évoluait dans une école de football, le club océan. Décrit comme un enfant pieux, Boucounta est parti à la fleur de l’âge.

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