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Quotidien d'un orphelin : Entre tortures et châtiments

Après le décès du père ou de la mère, la vie suit son bonhomme de chemin avec ces mômes soumis à l'obligation de vivre avec une marâtre ou un beau père. Dans les deux cas, la vie des orphelins n'est pas de tout repos. L'enfant de l'autre est psychologiquement insupportable et ses moindres faits et gestes sont mal vus. Les histoires sont nombreuses et ne se ressemblent pas. Dans sa livraison du jour, Libération a ouvert une fenêtre sur la vie d'une orpheline de mère qui raconte son quotidien loin de tout amour maternelle. Anecdotes pour anecdotes, zoom sur la vie d'une jeune fille qui raconte son calvaire.


Rédigé par leral.net le Vendredi 4 Septembre 2015 à 14:34 | | 0 commentaire(s)|

Quotidien d'un orphelin : Entre tortures et châtiments
Aïssata a maintenant 12 ans. Ayant perdu sa mère, elle vit avec sa marâtre et ses trois autres enfants, mais celle-ci ne la supporte pas. Sa belle-mère l'a extirpée des bancs de l'école sous prétexte qu'elle a besoin d'aide dans les tâches ménagères. Le père est convaincu que sa fille, qui n'est pas très brillante à l'école, gagnerait à apprendre à gérer un foyer. Mais, l'objectif de sa femme est toute autre. Ainsi, elle fait vivre l'enfer à la petite Aïssata car son mari n'est à la maison que le weekend. Pourtant, le fait est si cruel que tout le quartier, à Grand-Dakar, est au courant. Interrogée, la mise en cause est réfractaire à toute question ayant trait au sujet. "Si tout un chacun restait chez lui, la vie serait vraiment rose. Seulement, dans cette vie, il existe des creux mal lotis, des personnes animées de mauvaises foi et qui ne voient le mal que chez les autres. Je suis sûre et certaine que ce sont des gens du quartier qui vous ont demandé de venir ici. Mais moi, je reste intacte et invulnérable, je ne vais chez personne. Qu'on me f..... la paix", fulmine-t-elle amère.

Entre larmes et sanglots, Aïssata raconte le calvaire qu'elle vit dans la maison de son père. Etant l’aînée de ses demi-frères, elle n'est aucunement respectée encore moins considérée par ces derniers. Mais, l'un d'entre-eux est son complice et ami, il n’arrête pas de le défendre auprès de sa mère. En retour, il subit souvent les foudres de cette dernière. Selon la jeune fille, du lundi au samedi, elle se réveille tous les matins à 6 heures pour commencer ses tâches ménagères. "Je fais tout, jusqu'à la préparation des repas quotidiens sans pour autant manger bien. Je mange seule et souvent des restes", se lamente-t-elle.

Très rusée, la dame a réussi à montrer une bonne image de sa relation avec la fille auprès de son mari. Pour se faire, elle exige à la fille de ne rien faire le weekend quand son mari est là. "Je ne fait rien les weekends, quand mon père est à la maison. C'est elle qui se lève tôt pour exécuter les tâches ménagères. Elle me menace ensuite de ne faire aucun geste permettant à mon père d'avoir le moindre soupçon", ajoute Aïssata en pleurs. Mise au courant du malheur que vit sa nièce, sa tante, venue demander sa garde, a été éconduite. Pour le moment, le sort de la jeune fille reste, sous la dictature de sa marâtre, sans lendemains meilleurs.