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Référendum : «Ñaani Bañ Na» liste les failles d’une «mascarade électorale»

Corruption, achat de consciences, absence de consensus, partialité, publicité outrancière, ostracisme, le Front du Non «Ñaani Bañ Na» a exhibé, pour s’en désoler, les nombreuses forfaitures qui ont ponctué le processus qui a entouré le référendum du 20 mars dernier. C'était face à la presse ce mardi.


Rédigé par leral.net le Mardi 22 Mars 2016 à 19:50 | | 28 commentaire(s)|

Référendum : «Ñaani Bañ Na» liste les failles d’une «mascarade électorale»
Corruption, achat de consciences, absence de consensus, partialité, publicité outrancière, ostracisme… Face à la presse ce mardi, le Front du Non «Ñaani Bañ Na» a listé, pour s’en désoler, les nombreuses «forfaitures» qui ont émaillé tout le processus autour du référendum. Sur Leral.net les griefs du front «Ñaani Bañ Na» en détail.

Rupture d’équité et d’égalité

«Nous venons d’assister à une parodie d’exercice démocratique. Ce scrutin, évalué dans sa globalité -car le scrutin ne se limite pas au jour de l’élection- est une mascarade. Un scrutin a pour vocation de permettre un jeu franc et ouvert entre des candidats sur la base des principes d’équité et d’égalité entre les candidats. Tout ce qui a été fait dans ce processus a contribué à rompre gravement l’égalité entre les parties et a violé gravement tous les principes qui doivent normalement gouverner une élection transparente», a déclaré Maître Mame Adama Guèye face à la presse.

«Corruption systématique»
Le Front du Non «Ñaani Bañ Na», qui effectuait un bilan global du processus électoral, a d’abord signalé la prégnance de la corruption et la pratique presque systématique du procédé d’achat des consciences par le camp du Oui durant ce scrutin : «Il y a un facteur extrêmement important qui a contribué à rompre l’égalité entre les candidats et à fausser l’expression des suffrages des électeurs : c’est la corruption systématique qui a été mise en œuvre en violation du code électoral. Parce que l’achat des consciences est expressément interdit pas l’article 104 du Code électoral», a signalé Maître Mame Adama Guèye qui a dénoncé, par ailleurs, la fixation de la date du scrutin sans aucun consensus. «Le Président s’est bien préparé, il a fixé une date en fonction de sa préparation et a imposé cette date», s’est-il indigné. Pis, souligne le porte-parole du Front du Non, «le Président et son camp ont violé l’Etat de droit en lançant une campagne électorale avant l’ouverture officielle de la campagne».

Propagande outrancière du Oui
«On a tous vu comment on a fait une propagande outrancière du Oui dans tous les panneaux des villes du Sénégal», a fait remarquer l’avocat qui en a profité pour dénoncer une couverture médiatique déséquilibrée de cette campagne, au cours de laquelle la Rts et certains médias privés n’ont pas vraiment fait preuve d’impartialité : «La Rts a été accaparée par le Oui et cela a même été dénoncé par les organes de supervision comme le Cnra qui a même sorti un communiqué dénonçant l’iniquité dans le traitement de cette campagne par la Rts. Mais la Rts n’en a eu cure, elle a continué de plus belle sa propagande pour le Oui jusqu’à la fin de la campagne» a-t-il dit le ton amer.

Traitement médiatique inéquitable
Et d’ajouter : «Le Cored a même dénoncé la partialité d’une partie de la presse privée. Cela a été un facteur de déséquilibre flagrant. L’autre facteur de déséquilibre, c’est l’utilisation outrancière des publireportages dans la presse privée. On est dans une compétition entre un Oui et un Non, mais une des parties était arbitre et joueur», s’est-il indigné.
D'après Mame Adama Guèye et compagnie, tous ces facteurs réunis ont concouru à fausser le jeu démocratique car le processus électoral n’a pas fonctionné sur la base des principes d’équité : «Voilà un ensemble de facteurs qui font qu’on ne peut pas, par simple convenance républicaine, nous focaliser simplement sur ce qui s’est passé le jour de l’élection, comptabiliser les votes et dire que ça s’est bien passé. Les conditions d’une élection transparente qui respecte les principes d’équité et d’égalité entre les deux camps n’ont pas été respectés. C’était une mascarade. Du point de vue de la légalité nous ne pouvons pas remettre en question la légalité des chiffres. Quand bien même il y a eu des manquements, les chiffres sont là et on en prend acte» a-t-il conclu.