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Référendum : Ne pas nous faire revenir sur une question qui a déjà été tranchée par les Sénégalais en 2012

Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Avril 2015 à 20:37 | | 0 commentaire(s)|

S’il y a un sujet qui suscite des passions dans les discussions et autres commentaires des sénégalais vis-à-vis de la politique, c’est à coup sûr le débat sur la réduction du mandat en cours du président Macky Sall. C’est un débat agité par les partisans du président de la république, qui apparaît comme un ballon de sonde pour la mouvance présidentielle afin de voir la réaction des Sénégalais sur la question.


Référendum : Ne pas nous faire revenir sur une question qui a déjà été tranchée par les Sénégalais en 2012
A entendre les partisans du président de la république, tout semble indiquer que les partisans du parti au pouvoir veulent revenir sur un sujet que les sénégalais ont déjà tranché, puisque le candidat Macky Sall avait mis dans la balance la réduction de son mandat pour etre élu en 2012 Ainsi, les sénégalais ne comprennent pas le pourquoi de toute cette agitation alimentée par les politiciens qui veulent nous divertir sur un sujet dont les populations n’attendent ni plus, ni moins que sa matérialisation.

Ainsi, il revient au président de la République de respecter, plus qu’une promesse, mais un engagement pris devant les sénégalais lors de la dernière campagne électorale. Macky Sall était le seul candidat qui avait accompagné son offre politique d’un engagement ferme de réduire son mandat, de 7 à 5 ans, si les Sénégalais lui accordaient leurs suffrages lors la présidentielle de 2012. Une bonne lecture de cette offre politique pourrait ainsi se faire à deux niveaux :

- un premier niveau où le candidat Macky Sall sollicitait les suffrages des sénégalais pour devenir le 4e président du Sénégal après Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade

- un deuxième niveau qui apparaissait comme un référendum, puisque l’offre était assortie d’un engagement ferme sur la réduction de son mandat qui va passer du septennat au quinquennat. Ceci a suscité, entre autres critères, un vote massif en faveur du candidat Macky Sall qui recueillit 25% des suffrages au premier tour et un peu plus de 65% des suffrages au 2e tour , ce qui le consacrait 4e président du Sénégal en 2012.

Au demeurant, ce que les sénégalais attendent du président Macky Sall, ce n’est ni plus, ni moins que le respect de la parole donnée. Il s’agit de concrétiser un engagement en acte concret, sans tergiversation aucune, sans nous demander, une fois de plus, si nous sommes oui ou non pour la réduction du mandat en cours. A mon avis, cette question est derrière nous depuis qu’il est devenu 4e président de la république du Sénégal.

Ce qui est en cours c’est la concrétisation de cet engagement par une action au niveau du parlement où le président dispose d’une majorité qualifiée.

Il est vrai que dans la constitution de 2001, votée par référendum en son article 27, il est dit que « le mandat du président de la république est de sept ans. Ce mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être renouvelée que par voie référendaire. Mais aussi l’article 103 dit que pour réviser la constitution, il faut passer soit par voie référendaire ou soit par voie parlementaire. Cette dernière disposition a été à l’origine de la révision de la constitution en 2008, faisant passer le mandat, par voie parlementaire de 5 à 7 ans. Cette dernière disposition a permis au président Macky Sall de supprimer le Sénat, de créer le conseil économique, social et environnemental à la place du CRAES, le conseil de la république pour les affaires économiques et sociales.

En plus de cela, M. Mbaye Ndiaye responsable des élections de l’APR, qui plus est ministre d’Etat auprès du président de la République, nous apprend qu’un référendum coûterait à l’Etat sénégalais dans les neuf (9) milliards de nos pauvres francs. Je crois que cette manne financière pourrait servir ailleurs comme au niveau des bourses familiales, de l’école, de la santé par exemple.

Ainsi nous invitons le président Macky Sall à ne pas suivre les gesticulations des gens de mauvaise fois au niveau de son entourage qui veulent nous plonger dans des débats de juristes comme on l’a vécu avec Wade avant la présidentielle de 2012…On connait la suite de ce feuilleton juridique..

Autre solution, celle préconisée par Me Assane Dioma Ndiaye, et qui me semble très pertinent c’est d’abroger la loi votée en 2008 et dire que l’article 27 de la constitution de 2001 retrouve son plein effet et s’applique au mandat en cours. Et le tour est joué…Donc plusieurs possibilités sont offertes au présent Macky Sall sans recourir au référendum et cela ne ferait que renforçait son image de gardien de la constitution et la dose de sympathie dont il continue de bénéficier auprès des populations.

Nous osons espérer que le bon sens l’emportera sur la passion et que le président Macky nous épargnera un référendum coûteux, qui pourrait avoir de graves conséquences sur la suite de son mandat. Le président Macky Sall doit avoir en ligne de mire les prochaines législatives, qui se tiendront en 2017, si l’idée de report ne soit pas agité.

Il doit savoir qu’un référendum qui récolterait plus de OUI aurait des répercussions négatives sur sa majorité parlementaire aux prochaines législatives en 2017. Cela pourrait lui coûter beaucoup plus cher que ce que les sénégalais exigent, à savoir le respect de la parole donnée.

En effet la possibilité de perdre les législatives à venir doit inciter le président de la république à se ranger du côté du camp du peuple plutôt que de celui que de son entourage…
Mais à juste titre, qui théorisait la PATRIE avant le PARTI ?…

Aboubakrine SAMB dit Mbaye SAMB médina Dakar
sambaboubakrine@yahoo.fr
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