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Réinsertion des détenus : Le Cndes envisage de leur créer des entreprises

Permettre aux femmes détenues à la maison d’arrêt pour femmes (Mac) de pouvoir réintégrer la population après avoir payé leurs dettes à la société, c’est l’objectif d’un partenariat entre le Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes) et l’administration pénitentiaire.


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Juillet 2016 à 10:17 | | 0 commentaire(s)|

Réinsertion des détenus : Le Cndes envisage de leur créer des entreprises
Venu apporter des dons à ces femmes, Babacar Diagne, président du Conseil des entreprises du Sénégal est revenu sur la mission de la structure qu’il dirige qui est d’accompagner le Sénégalais lambda dans son projet de création d’une entreprise. « Il s’agira d’instaurer des modules de formations pour faciliter leur employabilité en entreprise une fois libre », informe M. Diagne.

Ce dernier trouve que la loi sur la création des entreprises doit être modifiée parce que ne répondant plus aux normes et au contexte économique actuel du pays. « Il n’est pas normal que les pensionnaires des lieux carcéraux soient écartés de la vie économique du pays », dénonce-t-il avant de faire savoir qu’ils comptent faire un lobbying auprès des élus pour qu’ils fassent le plaidoyer afin que cette loi soit modifiée. « Le registre du commerce doit être autorisé à tout Sénégalais qui n’a plus de dette avec la société. Il ne doit point être une obligation de présenter un certificat de bonne vie et mœurs, ou un casier judiciaire vierge », préconise-t-il. A l'en croire, « il faut que les repris de justice puissent participer à la vie active de ce pays ».

Dans la même lancée, le député Omar Sy précisera : « Quand un citoyen veut mettre sur pied une entreprise, parmi les papiers à fournir figure un casier judiciaire vierge et un certificat de bonne vie et mœurs, ce qui exclut d’emblée les prisonniers », rappelle-t-il avant de renseigner : « A notre niveau, nous pensons que ce n’est pas nécessaire. Il faut qu’on pense à cette couche de la population qui a besoin de se racheter avoir payé sa dette à la société ». « Nous voulons que les prisonniers qui franchissent la porte de la liberté retrouvent leurs droits et soient aptes à revivre parmi nous sans remords. Il faut les accompagner, c’est mon avis et, en ce qui me concerne, je suis déterminé à porter le plaidoyer en tant que élu du peuple à l’hémicycle », a-t-il martelé. M. Seck estime que « c’est une question de dignité humaine quand ces personnes sort de prison et peinent à trouver de l’emploi, elles peuvent plonger dans la récidive et dans ce cas, c'est l’Etat qui perd des membres aptes à contribuer à l’économie nationale ».

La directrice de la maison d’arrêt pour femme de Liberté 6 apprécie cette initiative à sa juste valeur. Pour l’Adjudant Ramatoulaye Faye, c’est un geste de solidarité. « Il y a des enfants dans la société carcérale et ils ont un besoin spécifique, donc on ne peut que saluer l’acte du Conseil des entreprises du Sénégal qui a pensé à les doter d’articles susceptibles de satisfaire certains de leurs besoins », a-t-elle dit avant d'ajouter : « Nous saluons, au même titre, cette proposition de partenariat qui vient de nous être fait. Nous avons deux missions qui sont sécurité et réinsertion sociale. L’Etat ne peut pas tout prendre en charge et cela nous permettra d’éviter de devoir, à chaque fois, recevoir à nouveau des détenus qui étaient déjà libres ».

Mariama Kobar Saleh