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Reprise des cours à l’Ucad: Le campus au rythme de la Covid-19…

Un concours de circonstances lié aux mesures-barrières édictées pour lutter contre la pandémie de la Covid-19, a changé le vécu quotidien des pensionnaires du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Des étudiants disent avoir senti une nette amélioration dans les conditions vie et dans la qualité des repas servis par les restaurants universitaires depuis la reprise graduelle des cours, le 2 septembre dernier.


Rédigé par leral.net le Mardi 13 Octobre 2020 à 17:34 | | 0 commentaire(s)|

En cette matinée du lundi 12 octobre 2020, le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est semblable à un champ défriché. L’asphalte qui le traverse? subit moins la pression des piétons et des véhicules. L’ambiance est presque désertique. Quelques étudiants vaquent à leurs occupations. Le nombre pléthorique d’apprenants qui y vivaient en temps normal? n’est plus d’actualité. Covid-19 oblige. Cette pandémie a changé la face du campus de l’Ucad. En contre-bas du pavillon S, le portail a laissé la place à deux portes. Une entrée et une sortie. Devant ces passages obligés, sont préposés des volontaires de la Croix-Rouge. Tels des anges, ceux-ci veillent à ce que tout individu qui entre dans le campus, se rince les mains au gel hydro-alcoolique et ne présente surtout aucun signe de fièvre. Nul n’entre ici s’il n’est pas sain, cliniquement parlant.

Passé ce jalonnement, des dispositifs de lavage des mains sont placés pour permettre à ceux qui sortent du campus, de se débarrasser de potentiels germes du coronavirus. La Covid-19 est à l’origine de toute cette nouvelle organisation. Le décor physique semble indiquer que le campus affiche la bonne mine. Les visages des personnes qui y vivent, sont masqués, conformément aux règles édictées. Aucune mine décelable. Tous se ressemblent derrière ces cache-nez.

A l’exception de quelques clients assis à la terrasse du «Restaurant étudiant» qui se prélassent sous les parasols, alors que le soleil darde ses rayons d’une chaleur accablante. Toutefois, ces conditions thermiques n’atteignent pas le Pavillon A. Après un autre passage obligé devant le thermo-flash, il est possible d’humer enfin un air frais. Ça brasse dans tous les sens du hall à l’étage. Par contre, ce flux d’oxygène n’atteint pas les chambres. Ici, malgré la réduction des effectifs, les pensionnaires sont souvent en surnombre dans les chambres. En réalité, beaucoup de chambres sont encore fermées. Une situation qui oblige certains étudiants à héberger leurs camarades.

Dans le même pavillon, la chambre 290 accueille cinq étudiants. Tous torses nus, ils discutent à haute voix sans masque. Cherif Ba est étudiant en licence 3 au département des Lettres modernes. Les mesures sanitaires ne l’ont pas laissé indifférent. Comme il le reconnaît, il a été impressionné à son retour au campus, le 16 septembre dernier. Les conditions d’hébergement sont désormais établies en fonction des mesures-barrières.

Un contraste qui saute à l’œil

Le jeune originaire de Diourbel note un contraste d’avec l’ancienne situation. En effet, dans leur studio, il n’y a qu’un seul lit superposé et un paillasson déposé à même le sol. Les cinq locataires de ce lieu se partagent un évier et une armoire qui révèle son contenu au visiteur. La règle de deux étudiants pour un lit, est de vigueur. « La raison est qu’il y a beaucoup de chambres encore fermées malgré la réduction des effectifs. C’est la raison pour laquelle il est impossible de respecter la distanciation physique dans les chambres», lance Chérif Bâ. Il s’empresse de souligner qu’en dehors des chambres, les pensionnaires du campus sont obligés de respecter les consignes édictées.

Dans les couloirs, le linge est éparpillé sur les rampes et les discussions entre copains vont bon train. Nombre d’étudiants sont en période de révision pour les examens. Ils envahissent, comme d’habitude, les escaliers des pavillons ou encore les bancs publics érigés dans les jardins du campus. «Des changements notoires sont observés concernant les conditions de vie, dans les amphithéâtres et même dans les restaurants», soutient Mamadou Ndiaye, pensionnaire du campus.

La qualité au rendez-vous dans les restaurants

Une haie d’éviers est déposée à toutes les entrées des réfectoires du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les files d’attente sont moins nombreuses que d’ordinaire. Au Restaurant argentin, le passage est fluide. Les étudiants, munis de leur masque, prennent le temps de se laver les mains à l’eau de javel et de passer encore devant un thermo-flash. Ce rituel se fait sans bousculade et dans le respect de la distanciation physique. La même situation prévaut aussi devant le Restaurant central au Pavillon A. Un peu partout, la qualité des mets est évoquée par les étudiants. Un autre avantage de la reprise par cohorte, disent-ils. Samba Ba est étudiant à la Faculté des lettres. Vêtu d’un sous-vêtement blanc qui peine à absorber sa sueur abondante, ce dernier raconte son bonheur à passer au réfectoire. « Pour aujourd’hui, il y avait au menu du riz au poulet. C’était délicieux et il y en avait en quantité suffisante », se réjouit-il.

Selon ses dires, les trois repas quotidiens sont de bonne qualité. Mais, il a surtout apprécié les mesures prises pour éviter le rapprochement autour des tables à manger. «Entre deux tables, il y en a une de libre», ajoute-t-il. Depuis la reprise, les heures de restauration ont été prolongées, renseigne Samba Bâ. D’après lui, les restaurants sont désormais ouverts de 6h à 9h du matin pour ce qui concerne le petit-déjeuner, alors que, par le passé, c’était entre 7h et 9h seulement. Pour le déjeuner, le service qui commence à 11h ne s’arrête plus à 14h mais à 15h, précise-t-il. Et d’indiquer que les étudiants peuvent désormais dîner aussi entre 19h et 22h. Autant de dispositions prises par l’autorité, pour adapter la nouvelle vie des pensionnaires du Campus social de l’Ucad au rythme de la Covid-19.





Le Soleil

Ndèye Fatou Kébé