leral.net | S'informer en temps réel

Restitution des biens culturels détenus en Occident: Le Sénégal installe sa commission spéciale

La Commission spéciale pour la restitution des collections sénégalaises conservées dans les musées occidentaux, a été officiellement installée, hier. L’acte a inauguré l’atelier national de deux jours (hier et aujourd’hui), sur l’inventaire et la restitution de ces collections.


Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Novembre 2021 à 19:54 | | 0 commentaire(s)|

Le Sénégal vient d’achever l’affirmation de son acquis le plus significatif dans la bataille de la restitution des patrimoines. Après l’acceptation de son statut de propriétaire (des pièces) et l’acceptation du principe de restitution, le Sénégal travaille sur l’élaboration de plan d’actions devant assurer et encadrer ce retour historique.

C’est le rôle principal de la Commission spéciale pour la restitution des collections sénégalaises conservées dans les musées occidentaux, qui a été officiellement installée, hier, au Musée des civilisations noires (Mcn), à Dakar. La cérémonie a marqué le démarrage de l’atelier national de deux jours, sur l’inventaire et la restitution des collections sénégalaises.

Au-delà de la question de la restitution, cette commission a la confiance d’une mission plus conséquente. Ses membres doivent se charger de la conception et du suivi d’un programme national de collecte d’objets et de manuscrits anciens. Cela, afin que cette catégorie du patrimoine national, en grand danger, ne soit pas perdue physiquement ou à travers le trafic illicite.

D’après « Le Soleil », la commission spéciale doit aussi concevoir et se charger du suivi d’un programme d’expositions et de réinterprétation des biens restitués, en collaboration avec les communautés d’origine. Elle va également travailler à prendre les dispositions pour accueillir ces objets dans des conditions adéquates, après avoir dressé une liste exhaustive dont la restitution immédiate sera demandée.

Une bonne expérience dans la pratique des inventaires

S’agissant du répertoire de patrimoine, le Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication a considéré que le Sénégal n’a pas « à réinventer la roue », car il dispose déjà « d’une expérience et d’une pratique des inventaires déjà mises en œuvre par la Direction du Patrimoine culturel ». « En conséquence, nous disposons aujourd’hui d’une importante base de données sur plusieurs types de patrimoines ,qu’il importe de prendre en compte pour alimenter les travaux de la commission », a ajouté Habib Léon Ndiaye.

De plus, il s’est félicité du fait que le Sénégal soit le premier pays à avoir récupéré un objet entré dans le patrimoine français depuis la déclaration d’Emmanuel Macron et la publication du « rapport Bénédicte Savoy et Felwine Sarr », à savoir le sabre d’El Hadj Omar Foutiyou Tall. Un bon exemple et un bon processus à suivre.

Dans une verve contenue, le Directeur exécutif de la Fondation Osiwa a défendu que l’objectif principal et final, reste le retour de toutes les œuvres non encore restituées.

Se réjouissant cependant de « cette première étape », Ibrahima Aïdara a rassuré du plein soutien de l’Osiwa des activités de la commission, notamment pour les voyages à effectuer pour l’identification des objets ainsi que dans la fabrication et la mise en œuvre des plans d’actions devant ressortir des travaux. Une loi française relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal, datant de décembre 2020, acte le retour de pièces logées au Musée du Quai Branly Jacques Chirac et au Musée de l’Armée.

L’installation officielle de la commission spéciale a été suivie par une conférence introductive à l’atelier national sur l’inventaire et la restitution des collections sénégalaises détenues par les musées occidentaux. La leçon a été prononcée par Hamady Bocoum, Directeur de recherche titulaire de classe exceptionnelle en Histoire, spécialiste de la question et, par ailleurs, Directeur du Musée des civilisations noires. À la fin de cet atelier, les participants devront présenter un rapport général et une esquisse de plan d’actions qui vont être ensuite discutées.

Ousmane Wade