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Restructurer la filière arachidière, une nécessité

En conférence de presse hier, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a réitéré l’engagement du gouvernement à œuvrer pour une restructuration de la filière arachide au Sénégal. C’est dans cette dynamique qu’il inscrit le récent accord conclu avec la Chine et l’ouverture prochaine de centres de démonstration de techniques agricoles au Sénégal.


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Septembre 2014 à 08:51 | | 1 commentaire(s)|

Restructurer la filière arachidière, une nécessité
La filière arachidière telle qu’elle fonctionne en ce moment mérite des réformes profondes, a reconnu, hier, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, en présence des représentants des organisations faitières et interprofessionnelles.

Le Dr Papa Abdoulaye Seck, revenant sur l’accord que le Sénégal vient de signer avec la Chine relatif à la commercialisation de la graine d’arachide, a attiré l’attention des acteurs de la filière sur la nécessité de restructurer la filière à travers des réformes profondes. « Nous ne sommes plus dans une économie rurale administrée mais dans une économie rurale libéralisée et cogérée », a fait savoir le ministre.

Selon le Dr Seck, l’Etat du Sénégal est en train de travailler pour une filière arachidière intégrée et performante. Il est revenu sur la nécessité d’assainir l’environnement des affaires pour mieux optimiser les performances de la filière. C’est dans cette dynamique qu’il inscrit le contenu du récent accord signé avec la Chine.

En effet, outre l’acceptation de l’arachide d’origine sénégalaise sur le marché chinois, l’accord signé avec Beijing prend également en compte l’approche chaîne de valeur dans toute sa dimension, a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

« L’accord va certainement induire de profondes mutations dans la filière avec une augmentation des possibilités d’accès au marché chinois et une maximisation des profits ainsi que le renforcement des compétences des producteurs », a souligné le Dr Seck.

Il cite, dans ce sens, la création prochaine de centres de démonstration de techniques agricoles pour le renforcement des capacités opérationnelles des acteurs. Papa Abdoulaye Seck indique toutefois que la restructuration de la filière va au-delà de l’accord conclu avec la Chine. Il invite les différents acteurs à aller dans le sens d’un changement profond des attitudes en s’appropriant les innovations technologiques.

La nécessité de restructurer le tissu industriel a été également évoquée. Les acteurs de la filière n’ont pas manqué de se réjouir de la vision actuelle de l’Etat sur la filière.

Serigne Moustapha Sylla, responsable de la plateforme paysanne Msd (Mouvement sénégalais pour le développement), a insisté sur la nécessité de revoir la recomposition du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) car, selon lui, le problème de la filière reste surtout lié aux questions d’achat et de vente. Lui et ses collègues se sont réjouis du retour des Chinois dans la commercialisation de l’arachide.

Atteindre 40.000 tonnes de semences certifiées en 2016

Interpelé sur la reconstitution du capital semencier, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a dit l’engagement de l’Etat à poursuivre les efforts enregistrés dans ce sens.« L’Etat est dans une logique de reconstitution du capital semencier », a-t-il souligné.

Il revient sur l’évolution positive des résultats. Si en 2012- 2013, on en était à 6.000 tonnes de semences certifiées dans le volume de 70.000 tonnes distribuées, en 2013,

les estimations tournaient autour des 24.000 tonnes. Comme l’a indiqué le ministre, l’Etat ambitionne d’atteindre les 40.000 tonnes de semences certifiées à l’horizon 2016. « Si on estime le capital semencier à 120.000 tonnes, cela veut dire que l’Etat aura réussi à mobiliser au moins le tiers des besoins en semences certifiées », a dit le ministre.

L’Etat va accompagner Suneor à éponger la dette due aux producteurs

Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a reconnu la dette que la Suneor doit aux producteurs. Elle est estimée à 6 milliards de FCfa, selon le ministre.

Papa Abdoulaye Seck a réitéré l’engagement de l’Etat à accompagner la Suneor afin qu’elle puisse l’éponger dans les meilleurs délais. Il a indiqué que l’Etat est en discussion avec l’ensemble des huiliers pour voir comment les accompagner dans le renforcement de leurs capacités.

Le Soleil
Ibrahima Racine Kane