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Révélations poignantes d’un Sénégalais rescapé du naufrage en Méditerranée : « J’ai nagé en m’appuyant aux corps des morts »

Jusque-là, on avait recueilli le témoignage de personnes d'autres nationalités rescapées du naufrage ayant fait plus de 800 morts en Méditerranée. Ici, c'est un Sénégalais qui a échappé à la mort qui parle. Il est revenu sur les moyens utilisés pour se trouver dans le bateau à destination de l’Italie mais aussi sur la manière effroyable dont il est parvenu à sortir saint et sauf de ce cauchemar du 18 avril 2015.


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Avril 2015 à 09:49 | | 0 commentaire(s)|

Révélations poignantes d’un Sénégalais rescapé du naufrage en Méditerranée : « J’ai nagé en m’appuyant aux corps des morts »
Ousmane Gano est un Sénégalais qui fait partie des rescapés du navire qui a chaviré aux larges de la Méditerranée. Très chanceux, il revient, dans les colonnes du journal La Tribune, sur l’enfer qu’il a eu à vivre en quittant Dakar pour la Libye. Ce tapissier de 31 ans raconte que c’est au garage des « baux maraîchers » qu’il a pris le départ pour rallier la Libye traversant avec beaucoup de difficultés, le Sahara. C’est à bord d’un bus qu’il a fait le voyage jusqu’au Niger, moyennant 75000 Francs Cfa avant de payer la somme de 300.000 francs à un passeur pour pouvoir arriver à destination. Une fois dans ce pays, il a amassé la somme de 350.000 Francs Cfa en faisant de petits boulots. C’est cet argent qui lui a permis d’avoir le ticket pour l’embarquement à destination de l’Italie pensant à sa vie future d’émigré sénégalais. Mais, son rêve fut stoppé net quand le bateau a commencé à s’incliner du fait de la surcharge. Aussitôt, il percute un navire Chinois, qui mouillait au large, avant de chavirer. Là, il a réalisé qu’il venait de commettre l’erreur de sa vie. Malheureusement, l’heure n’est plus au regret mais à l’instinct de survie. De ce fait, il revient sur la scène qui s’est produite dans le bateau à cet instant : « Les uns commençaient à s’accrocher aux autres pour sauver leur peau. On entendait des cris partout. C’était la panique générale. J’ai nagé au moins une trentaine de minutes, en m’appuyant aux corps des morts pour me reposer de temps en temps avant de rejoindre le navire Chinois qui s’était déplacé sur plus d’une trentaine de mètres par rapport au lieu de l’accident. L’équipage de ce navire a envoyé des cordes aux rescapés et donné l’alerte pour les secours », se souvient ce natif de Vélingara.

Mariama Kobar Saleh

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