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Route cahotique Mékhé-Thilmakha : Le Cayor des profondeurs manifeste pour réclamer l’accélération des travaux

Les populations du Cayor des profondeurs, de Mékhé à Thilmakha, ont battu hier le macadam, pour réclamer l’accélération des travaux de la route Mékhé-Thilmakha, qui traînent depuis 2 ans. Pendant ce temps, au-delà des accidents récurrents, de la poussière qui cause des dégâts sur la santé humaine, c’est toute l’économie locale qui est bloquée. «Le Cayor en a marre et réclame l’achèvement des travaux dans les meilleurs délais», ont scandé les manifestants. "L'As"


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Mai 2023 à 11:14 | | 0 commentaire(s)|

Route cahotique Mékhé-Thilmakha : Le Cayor des profondeurs manifeste pour réclamer l’accélération des travaux
Les populations du Cayor des profondeurs se sont mobilisées hier autour de la plateforme ‘’Entente Cayor-Mbackol’’, pour battre le pavé, en présence de plusieurs maires de communes, dont Moustapha Sylla de Mékhé, Modou Fall de Koul, Cheikh Ibra Ndiaye de Thilmakha. C’était pour dénoncer l’état de la route Mékhé-Thilmakha, qui cause beaucoup de dégâts et même des pertes en vies humaines et d’ailleurs, récemment, 3 personnes avaient trouvé la mort dans un accident causé par l’état de la route et demander l’accélération des travaux.

C’est le lieu symbolique de l’accident, juste à l’entrée de Thilmakha, qui a été choisi pour faire la déclaration finale. Et le matin, il y a eu une séance de lecture du Coran à la mémoire de ces victimes. «Les lenteurs des chantiers impactent très négativement sur l’économie locale» ; «trop, c’est trop, les lenteurs ne sont plus acceptables» ; tels sont, entre autres, les messages lus sur les pancartes brandies par les manifestants. Dans le mémorandum remis au sous-préfet de Niakhène, les populations dénoncent «l’état chaotique de la route Mékhé-Thilmakha, les lenteurs incomprises notées sur l’évolution des travaux, le non-arrosage permanent et complet de l’axe pour atténuer la poussière, la récurrence des accidents notés depuis le début des travaux entre autres».

Les manifestants ont surtout mis le curseur sur ces accidents devenus répétitifs, avec beaucoup de pertes en vies humaines, en plus des dégâts collatéraux. Et leur conviction est que ces évènements tragiques sont causés, « sans nul doute, par les lenteurs et les manquements notés dans l’exécution de la réhabilitation de l’axe Mékhé-Thilmakha ».

Et il est indiqué dans le mémorandum que c’est au regard d’une telle situation, que la plateforme a pris l’initiative de dénoncer ces anomalies à travers cette marche pacifique, pour que des solutions définitives et durables puissent être prises par les autorités compétentes, avant que l’irréparable ne se produise. Pour les manifestants, depuis plus de quarante ans, cette route n’a jamais été entièrement bien reprise. À chaque fois, c’est du bricolage. Pour Djibril Mbaye ex-maire de Pékesse, il s’agit maintenant de la route de la mort, qui n’épargne ni les personnes ni les animaux. «Les chantiers traînent depuis 2 ans et le Cayor des profondeurs en a aujourd’hui assez. Nous n’avons besoin d’aucun protocole, tout ce qu’il nous faut, c’est l’achèvement des travaux dans les meilleurs délais et comme cela se fait partout ailleurs», a-t-il crié.

Et pourtant, lit-on dans le mémorandum, la zone traversée revêt une importance économique capitale, du fait de l’existence d’au moins trois marchés hebdomadaires (Mékhé, Pékesse et Thilmakha), bien fréquentés par les autochtones et d’autres sénégalais venus de partout. Et au-delà de cette dimension économique, la route est empruntée par les pèlerins des magals de Touba, Darou Marnane, Darou Mousty, sans oublier les gamous de Fass Touré et de Tivaouane et tous les autres évènements religieux de la localité.

Il s’y ajoute que la route fait également l’objet d’une grande fréquentation sur le plan des évacuations sanitaires des malades de cette partie du Cayor, référés d’urgence selon la pyramide sanitaire : Mékhé, Tivaouane, Thiès et même Dakar. Outre l’état chaotique de la route, il est aussi noté la poussière qui perturbe la quiétude des gens, étouffent ceux qui souffrent de maladies respiratoires ou pulmonaires, et dans le moyen et long terme, tue à petit feu les populations riveraines.

Les populations sont unanimes qu’en dépit de toutes ces considérations, l’entreprise en charge des travaux peine à convaincre les populations, ni de par ses actions sur le terrain ni par ses sorties médiatiques qui stimulent davantage la peur et l’inquiétude des populations bénéficiaires, quant à la suite des travaux. «Nous n’avons pas la prétention d’exiger la révision ou l’annulation du contrat mais, mais en tant que citoyens, nous pensons avoir le droit de réclamer, pour ne pas dire exiger, un traitement équitable vis-à-vis de nos concitoyens, ne serait-ce que pour l’équité territoriale tant vantée par le régime en place qui, quoi qu’on puisse dire, est champion en matière d’infrastructures routières», disent-elles en chœur.

Pour elles, le Cayor ne réclame que 43 km de route goudronnée, non sans exprimer la conviction que le Président Macky Sall n’a pas la bonne information par rapport aux maux qui plombent le développement de la localité.

Ndèye Fatou Kébé