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« SALL cour », jugez-moi ou laissez-moi partir

Depuis bientôt trois ans, l’épée de Damoclès trône au dessus des têtes, attendant je ne sais quel moment pour porter le coup fatal. En effet, par l’entremise de la cour de répression des opposants du régime SALL, Cour du reste anticonstitutionnelle et donc liberticide, le Président de la République a décidé par le truchement de sa « justice », de bâillonner ses adversaires en les jetant en prison, en les plaçant sous contrôle judiciaire et/ou en les interdisant de sortir du Sénégal.


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Juillet 2015 à 13:36 | | 0 commentaire(s)|

Depuis trois années, ce déni de justice tente d’ôter à ces gens leur personnalité voire leur dignité. Pour voyager, il leur faut aller faire des genoux flexion devant la « Sall Cour » pour bénéficier de sa clémence et de visa de sortie. Et cela depuis trois ans ! C’est trop et c’est inadmissible! Cette situation nous a même conduit à banaliser dans notre pays les questions essentielles des droits de l’Homme. On en parle presque plus, alors que c’est fondamental.

La plupart des personnes présumées coupables à cause des gymnastiques de l’esprit politicien, n’ont jamais été épinglées par les organes indépendants de contrôle de l’emploi des finances publiques. Que ce soit Monsieur Karim WADE ou Monsieur Abdoulaye BALDE, ni la Cour des Compte encore moins l’Inspection Générale d’Etat, n’ont mis à nu leur gestion des derniers de la République. Cela signifie que c’est une entreprise savamment préparée via des « investigations politiciennes » avec à la clé la volonté de nuire, de calomnier en faisant croire aux Sénégalais que leurs maux trouvent leurs origines en la gestion de ces personnalités là. Les coupures de courant, les inondations, la cherté de la vie, même les conditions naturelles difficiles leur ont été imputées. C’est cette stratégie portée par des « experts en communication », fabriquée par « par des politiciens encagoulés » qui a fait croire au peuple que nos deniers au lieu d’être au trésor public sont dans les poches de quelques dizaines de personnes toutes issues du régime de WADE. C’est donc ce complot criminel qui a déclenché cette parodie de justice et dont on dit que c’est une demande sociale.

Pourtant, dans ce même pays, sous la même dictature « Faye –Sall », ces corps de contrôle ont montré que notre argent, notre bien commun a été dépensé sans égard et à des fins autres que celles autorisées par l’Assemblée Nationale. Certains collaborateurs du Président de l’APR pourtant épinglés par les organes de contrôle ne sont pas inquiétés grâce à leur qualité de membre de l’APR ou de leur ralliement aux prairies marron/beige.
Ces Institutions connues pour leur rigueur et leur professionnalisme semblent inutiles puisque, malgré leur effort, le « roi de la rupture » s’accoude sur nombre de dossiers compromettants refusant ainsi de les transmettre à son procureur.

D’ailleurs, je pense qu’il y a une incohérence dans la transmission des rapports. A mon avis, c’est à l’Assemblée Nationale qu’il revient la primeur de recevoir ces rapports puis que c’est elle qui vote les budgets. Ensuite, il appartient au Président de l’AN de les transmettre obligatoirement et nécessairement au procureur de la République. Par respect et à titre d’information, ampliation peut être faite au Président de la République, c’est tout.

Dès lors, la réforme des Institutions de la République semble être une impérieuse nécessité ne serait-ce que pour un semblant d’indépendance et d’autonomie des pouvoirs. Mais à s’y pencher sérieusement, on sait que ces valeurs (indépendance, autonomie, liberté…) sont des états d’âme. Ce qu’il faut réformer au Sénégal, ce sont les hommes. C’est eux qui portent et supportent les institutions. C’est à eux de porter les valeurs de la liberté, de l’indépendance et de l’autonomie pour donner corps aux réformes quel qu’elles soient. Il leur faut avoir conscience d’être les serviteurs du peuple au lieu de servir l’intérêt du « roi, de la reine et de leur court ». Les institutions fortes sont portées par des hommes psychologiquement forts et imbus des valeurs de la République.

Fermons cette parenthèse et revenons à la « SALL Cour de répression ». Il n’est pas sans intérêt de rappeler les désaveux dont elle a fait l’objet aussi bien chez nous, qu’en dehors de nos frontières. Tous les juristes sénégalais objectifs ont affirmé que cette « machine politique », eu égard à ses principes (renversement de la charge de la preuve, absence de double degrés de juridiction, contournement du privilège de juridiction) est dangereuse pour notre sécurité commune. Ensuite la Cour de Justice de la Cédéao avait rendu un arrêt remettant en cause le contournement par la CREI du privilège de juridiction, qui prévoit qu’un ancien ministre doit comparaître devant la Haute Cour de justice. Récemment, c’est le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui soutient que la détention de Monsieur Karim WADE est arbitraire. Certes, mais tout est arbitraire dans cette Cour, tout ! Rien que le short liste brandi par « le procureur incontrôlable » qui a finalement était limogé, est absolutiste.

Maintenant, depuis trois ans des personnes, des responsables attendent le verdict de la « Sall cour », la suite à donner à leurs dossiers. Il est impératif que les sentences tombent afin que nos certitudes se confirment davantage. Et n’oubliez surtout pas qu’au-delà de ce tribunal de « Sall répression », d’autres tribunaux rendront leurs verdicts. Il s’agit du tribunal de la conscience, de celui des hommes (nos concitoyens) et enfin, le vrai, le juste, celui d’Allah, exalté soit son nom, et il est tout proche.

En définitive, la mobilisation pour le respect des Droits de l’Homme ne peut et ne doit pas fléchir. L’on ne peut pas quémander ce que le droit autorise ; or la tentative de pourrissement dans laquelle s’inscrit l’actuel régime freine nos énergies et notre capacité d’alerte.

Debout pour l’équité et la justice au Sénégal ;
Debout contre des lois iniques et dangereuses pour l’expression plurielle ;
Debout pour la libération des prisonniers politiques (Karim WADE, Abdoulaye BALDE, Me Madické NIANG, Samuel SARR, Toussain Manga, Victor DIOUF…)…

Abdou Khadre SANO
Ni à droite ni à Gauche.