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SIDA : Le dépistage doit devenir obligatoire (adjoint au gouverneur)

Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Décembre 2017 à 12:13 | | 0 commentaire(s)|

L’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives de la région de Ziguinchor, Ibrahima Ismaïla Ndiaye, a plaidé jeudi pour que le dépistage du VIH/Sida, jusque-là volontaire, soit "obligatoire pour permettre d’atteindre les objectifs qui sont fixés à l’horizon 2030".


"Il faut rendre le dépistage obligatoire dans les écoles, les établissements publics, les quartiers, les groupes vulnérables, [assorti d’une] amende en cas de refus", a-t-il confié à des journalistes, notant "qu’il ne s’agit pas d’être répressif, mais dissuasif".

Au Sénégal, il est mis en œuvre une stratégie dénommée Tatarsen (test, treat and retain), consistant à dépister, traiter et retenir les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au point de rendre leur charge virale indétectable.

Cette stratégie, encore appelée 90-90-90, vise à mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030, en dépistant 90% des personnes infectées, en mettant 90% des personnes infectées sous traitement et en rendant indétectable la charge virale chez 90 % des patients sous traitement.

Selon Ibrahima Ismaëla Ndiaye, il y a beaucoup d’activités qui amènent les jeunes à se rencontrer. L’une de ces occasions est le 1er mai, date à laquelle se tient chaque année à Ziguinchor le "undo mayo", une fête regroupant des milliers de jeunes en provenance des régions frontalières pour des moments intenses de "happy day".

"Donc, avec toutes les mesures qu’on prend, aussi performantes soient-elles, si on ne parvient pas régler cette question de dépistage obligatoire, cela risque d’être un éternel recommencement", a-t-il argumenté.

Il s’est dit optimiste quant à une élimination du Sida au Sénégal d’ici 2030. Mais pour lui, ce combat ne doit pas être engagé en ayant des doutes et dans l’incertitude.

"C’est une projection dans le temps, compte tenu de nos moyens et de toutes les stratégies qui sont mises en place, mais aussi de l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers", a-t-il encore confié. Selon lui, "si tous les paramètres sont respectés, il est possible d’arriver à bout de ce combat de longue haleine".

Il dit attendre beaucoup des journalistes, qui peuvent porter à un niveau élevé la voix du gouverneur. Pour cette raison, le CNLS les invite toujours à les accompagner pour porter l’information, fait-il remarquer.

"Si nous réussissons la bataille de la communication, nous pouvons gagner la bataille de la prise en charge, parce que certains disent qu’ils ne sont pas suffisamment informés. Et si on arrive à couvrir et mailler toutes les zones, on peut y arriver", a souligné Ibrahima Ismaïla Ndiaye.

Il faut y croire et même si par extraordinaire, on n’arrive pas totalement à endiguer la pandémie au moins d’ici 2030, un bond qualitatif sera tout de même fait, a-t-il estimé.

L’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), en collaboration avec le Conseil national de lutte contre de le sida (CNLS), travaille à documenter les bonnes pratiques sur le sida, dans la région sud du Sénégal (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor).

L’objectif est de contribuer au renforcement de l’information et de la communication sur le Sida au Sénégal, surtout dans cette partie sud où la prévalence est plus élevée qu’à l’échelle nationale.



APS