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SITUATION DE CRISE AU MALI, EN GUINÉE ET EN ETHIOPIE : L'ONG Waraba Afrique invite la CEDEAO à revoir sa position


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Novembre 2021 à 17:46 | | 0 commentaire(s)|

« . Il faut que la CEDEAO comprenne qu'ils ne peuvent pas continuer de prendre des décisions au mépris de l'expression populaire, l'expression des citoyens de ce continent. L’Afrique d'aujourd'hui est l'Afrique des peuples et non pas l'Afrique des intérêts d'un groupe. » L’affirmation est de Saïd Larifou, président de l’Ong Waraba Afrique, qui déplore l’attitude de la CEDEAO dans la gestion des crises en Afrique, plus précisément celles de la Guinée, du Mali et de l'Éthiopie. D’après l’avocat et membre fondateur d’Avocats pour l’Afrique, les organisations continentales et régionales africaines doivent comprendre que l’Afrique d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui et que la CEDEAO ne peut plus continuer de prendre des décisions au mépris de l'expression populaire, l'expression des citoyens de ce continent. Dans un entretien qu’il nous a accordé, il a fait le tour des crises malienne et guinéenne sans oublier la situation en Ethiopie, lançant un appel fort à l’endroit des forces progressistes panafricaines pour accompagner le peuple éthiopien. l'Evidence vous propose la position du Président Saïd Larifou sur les différentes crises qui secouent la sous région.



Position par rapport à la crise Malienne:

Le régime en place à Bamako n'est pas un régime tout à fait normal mais un régime d'exception parce qu'il fallait apporter une solution exceptionnelle à une situation exceptionnelle. Donc c'est un régime d'exception et la priorité des maliens aujourd'hui c'est de conquérir leur souveraineté sur l'étendue de leur territoire. Le deuxième défi et ce n'est pas des moindres, c'est la sécurité et la paix. Sans la sécurité, sans la paix, il ne peut y avoir ni démocratie ni développement. C'est la priorité des priorités pour les maliens. C'est pour cette raison que nous estimons inadéquate, inappropriée, complétement à côté de la plaque, la décision prise par la CEDEAO de sanctionner les dirigeants maliens. Ces dirigeants sont en guerre contre les terroristes, contre l'insécurité et sont engagés pour la paix. Donc nous pensons que les maliens ont besoin d'être soutenus, plutôt que d'être sanctionnés. Les autorités maliennes méritent notre soutien et non pas la sanction. Nous osons espérer que la CEDEAO va privilégier encore et davantage le Dialogue, plutôt que les sanctions. La CEDEAO doit être aux côtés du peuple malien et ce peuple en ce moment exprime un soutien massif et sans réserve aux dirigeants qui ont pour mission principale, d'instaurer la paix et puis la sécurité au Mali.
Nous allons nous adresser à la CEDEAO par écrit. Si elle ne revient pas sur sa décision, nous en tirerons toutes les conséquences parce que nous saisirons les juridictions compétentes pour demander l'annulation des mesures coercitives prises par le CEDEAO contre le peuple malien.



...la crise guinéenne


S'agissant de la Guinée, là encore j'ai l'impression que la CEDEAO est coupée des préoccupations des peuples africains, notamment de l'Afrique de l'Ouest. On aurait bien voulu que cette position de fermeté que la CEDEAO manifeste à l'endroit du pouvoir actuel aurait dû être exercée à l'endroit d'Alpha Condé, lorsqu'il était au pouvoir, lorsqu'il lâchait les militaires pour tuer des innocents, des civils. Cette fermeté de la CEDEAO n'était pas visible lorsqu'il fallait faire respecter la constitution guinéenne qui interdit le troisième mandat. Nous sommes très choqués de voir aujourd'hui la CEDEAO se couper encore de l'expression populaire qui soutient le régime en place. Un régime qui, nous osons l'espérer, est venu rétablir les libertés. Ceux qui étaient enfermés injustement et arbitrairement ont retrouvé leur liberté. Ceux qui ne pouvaient pas se déplacer hier, voyagent enfin. Mais si on voit la CEDEAO prendre des mesures contre la Guinée pour demander à ce que Alpha Condé retrouve sa liberté, certes, mais nous aurons bien voulu aussi que la CEDEAO demande justice pour ceux qui ont été sauvagement tués, assassinés. Pourquoi deux poids deux mesures? pourquoi une compassion pour une personne et mépris pour les victimes de la dictature? C'est cela qui choque. Nos organisations ne peuvent pas rester indifférentes à cela. Les organisations continentales et régionales doivent comprendre que l'Afrique d'hier, n'est plus l'Afrique d'aujourd'hui. L’Afrique d'aujourd'hui est l'Afrique des peuples et non pas l'Afrique d'intérêt et nos organisations sont là pour demander aux organisations continentales et régionales de se rapprochent des peuples et non pas soutenir des intérêts qui ne sont pas forcément des intérêts des africains et de l'Afrique.
Nous demandons officiellement et solennellement à la CEDEAO de reconsidérer sa décision parce que sa décision n'est pas partagée par les peuples d'Afrique, notamment le peuple d'Afrique de l'ouest. Il faut que la CEDEAO comprenne qu'ils ne peuvent pas continuer de prendre des décisions au mépris de l'expression populaire, l'expression des citoyens de ce continent.


Le cas de l'Éthiopie.

Le cas de l'Éthiopie est dramatique et intolérable. Nous ne pouvons pas, en 2021, vivre comme spectateur et suivre à la télé l'actualité sur le drame qui frappe le peuple frère d'Éthiopie. Les prises de position jusqu'à maintenant par rapport à ce conflit qui a déjà fait autant de morts, autant de victimes, ne sont pas à la hauteur des ambitions des organisations régionales et continentales panafricaines. C'est pour cette raison que nos organisations lancent un appel aux forces progressistes panafricaines, à la diaspora africaine, aux organisations de la société civile africaine de nous retrouver le plus tôt possible. C'est très urgent parce que chaque jour qui passe, les heures qui passent enregistrent autant de morts. Rien ne peut justifier qu'entre frères éthiopiens, on s'entretue en 2021, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas tolérable. Les prises de position des organisations continentales africaines, je parle de l'Union Africaine et je parle des autres organisations régionales, leur posture n'est pas à la hauteur de ce conflit meurtrier qui frappe le pays frère l'Éthiopie. Nous devons nous les forces progressistes au peuple éthiopien notre solidarité, nous devons au peuple éthiopien un appel à la paix. Nous irons en Éthiopie pour rencontrer les autorités, leur apporter notre témoignage de solidarité et pourquoi pas notre contribution pour un dénouement de ce conflit meurtrier qui a déjà fait autant de victimes.


Ahmadou BA

( Les News )