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Sadisme paternel: Le père tortionnaire pose un couteau chauffé à blanc sur la lèvre de sa fille

Pour faire vivre l’enfer à ses enfants et pour avoir menacé de mort son grand frère, Alfred Ousseynou Cissokho a été attrait, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Sa fille de 15 ans et son jeune garçon, ont fait des révélations accablantes et glaçantes sur l’enfer qu’il fait vire à la maisonnée. Les photos présentées à la cour en attestent.


Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Juin 2021 à 10:29 | | 0 commentaire(s)|

Sadisme paternel: Le père tortionnaire pose un couteau chauffé à blanc sur la lèvre de sa fille
« Fatima, je t’aime, je ne vais jamais te maudire », s’est exclamé, hier, Alfred Ousseynou Cissokho, jugé devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour avoir maltraité sa fille de 15 ans et son fils. En sus du chef de coups et blessures volontaires, il a aussi comparu pour menaces de mort sur son frère aîné, Joseph Cissokho. Père de 8 enfants, il a tenté de faire croire au tribunal qu’il regrette ses actes, mais, les témoignages glaçants de sa fille Fatima Yolande Cissokho, ont battu en brèche ses propos.

Selon la gamine, son géniteur ne rate jamais l’occasion de lui faire subir des sévices ; ce qui la pousse à fuguer et à passer plusieurs jours dans la rue. Lorsque, par malheur, elle revient à la maison, son père reprend de plus belle. Dans la nuit du 18 au 19 mai, la jeune élève en classe de 5e raconte que son père l’a rouée de coups, puis l’a déshabillée. « J’étais toute nue devant mon petit frère. Au-delà de cette humiliation, il a chauffé un couteau qu’il a déposé sur ma lèvre », raconte la jeune fille.

Cette confession a suscité de l’indignation générale dans la salle 1 du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Vêtue d’une chemise noire décorée de fleurs de couleur beige et d’un jean, c’est avec un visage qui présente les stigmates des sévices que lui fait subir son père qu’elle s’est présentée à la barre. D’ailleurs, quand ils ont été appelés au prétoire, très subtilement, elle s’est éloignée de son géniteur qu’elle regardait à peine.

Entendu à son tour, Moustapha Pierre Cissokho a soutenu qu’il lui arrive de s’attirer les foudres de son daron. « Il ne m’a jamais maltraité, comme il le fait avec ma grande sœur », a-t-il dit, essayant de disculper son père. Mais, c’était sans compter avec les photos consignées dans le dossier qui attestent suffisamment de la violence des coups qu’il reçoit, à chaque fois, qu’il met en colère son père. Des images insoutenables qui attestent de la grande cruauté de son père.

Il menace de mort son grand frère qu’il accuse d’avoir caché sa fille
Pour sa défense, Alfred Ousseynou Cissokho, qui croupit en prison depuis quelques jours, a déclaré : « Naturellement, quand ils font des choses qui ne sont pas normales, je les punis. Je reconnais que, parfois, il m’arrive de m’emporter ». Avec véhémence, il a contesté les faits, soutenant qu’avec le Covid, il n’arrive plus à joindre les deux bouts. Malgré cela, si l’on se fie à ses déclarations, il tente tant bien que mal de bien s’occuper de ses 8 enfants. Mais, à l’en croire, sa fille aînée est difficile à contrôler. D’après lui, elle a l’habitude de fuguer et c’est ce qui le met en colère. Néanmoins, il a promis, sous le regard méprisant de sa fille : « Dès que je serai libre, j’amènerai les enfants voire un psychiatre. Je vais même chercher des prières pour ma fille, afin qu’elle change. J’aime mes enfants ».

Mais, là aussi, ses bonnes intentions se sont heurtées au témoignage accablant de son grand frère… A l’en croire, la fille était dans un piteux état, quand elle avait toqué à sa porte, le soir où son père a brûlé sa lèvre. Mieux encore, le témoin soutient, qu’en 2015, le jeune garçon Moustapha jubilait, un jour, après avoir marqué un but. Il avait soulevé son maillot, laissant apparaître inconsciemment ses cicatrices. « Interrogé, il m’avait dit que c’était son père qui en était l’auteur ».

Venu à la barre avec les enfants dont il assure la garde, Joseph Cissokho renseigne que son frère a l’habitude de tabasser violemment ses enfants. « A chaque fois que notre mère, qui a 75 ans et qui vit en France, lui demande d’arrêter de torturer ses enfants, il refuse de l’écouter. Quand Fatima Yolande a fait sa dernière fugue, il est venu chez moi, armé d’une machette. Il réclamait sa fille et menaçait de me tuer, si je refusais de lui dire où j’ai caché son enfant. N’eut été les voisins, il allait me tuer », a raconté Joseph Cissokho.

Le prévenu a nié, tout en reconnaissant s’être rendu chez son frère. Contenant à peine sa colère contre son grand frère qui l’a dénoncé, il a fulminé : « Il ne s’est jamais préoccupé de moi et de ma famille. Quand ma fille prend la fuite, elle ne va jamais se réfugier chez lui. Il ne garde même pas ses enfants chez lui. Pourquoi veut-il prendre les miens ? ».

La fille s’oppose à la requête du papa qui veut continuer d’avoir la garde des enfants

A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi pénale, le conseil de la partie civile a sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour son client. Le conseil, qui habite dans le même quartier que le prévenu, a soutenu que son client est un homme discret et courtois, qui entretient de bonnes relations avec le voisinage. Selon l’avocat, le malaise est plus profond que ce veut faire croire le frère de son client. « Il ne fait plus partie de leur congrégation. C’est la raison pour laquelle, on lui en veut. Je ne vais pas en dire plus », laisse entendre Me Babacar Mbaye.

L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 15 juin prochain.
En outre, alors qu’il devait retourner dans le box des accusés, Alfred a émis le souhait de faire une dernière requête au tribunal. En effet, l’homme qui n’est pas encore édifié sur son sort, souhaite récupérer la garde de ses enfants. Mais, sa fille lui a opposé un niet catégorique, arguant qu’elle veut rester chez son oncle Joseph Cissokho, qui est maintenant son tuteur légal.

Face à sa fille qui a osé lui tenir tête, il s’est emporté, à nouveau, en criant son nom. Mais, il a vite été rappelé à l’ordre et sommé de rejoindre le box.





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