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Sanctions d’opérateurs de réseaux mobiles par l'ARTP: Mamadou Aïdara Diop dénonce un «racket» pour financer des campagnes électorales

Dans le cadre de sa mission de veiller à l’application de la réglementation des secteurs régulés, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) avait réalisé, du 16 août au 10 novembre 2021, une vaste campagne de mesure de la qualité de service et de la couverture des réseaux mobiles 2G, 3G et 4G, exploités par les opérateurs sur l’ensemble du territoire national. L’ARTP indiquait ainsi dans un communiqué rendu public, avoir passé au peigne fin les 46 départements, les axes routiers à savoir les RN1 à 7 et les autoroutes Ila Touba et Dakar-Mbour. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Décembre 2021 à 08:59 | | 0 commentaire(s)|

Sanctions d’opérateurs de réseaux mobiles par l'ARTP: Mamadou Aïdara Diop dénonce un «racket» pour financer des campagnes électorales
Au syndicat des travailleurs de la Sonatel, pour Mamadou Aïdara Diop, «cette annonce ressemble à s’y méprendre à une démarche parfaitement maîtrisée par les émules de l’école libérale».

À preuve, le syndicaliste indique qu’à chaque veille d’élection, depuis 2007, le pouvoir politique pompe chez les opérateurs pour trouver de quoi financer sa campagne.

«On se rappelle qu’en fin novembre, le ministre des Finances, en présentant le budget, informait les députés que les élections locales devraient coûter 22 milliards .. Voilà que l’Artp se transforme très rapidement (dans une synchronisation suspecte), en agent collecteur de fonds pour satisfaire la demande et alimenter dans le même temps, le budget de campagne. En faisant le calcul de la cagnotte escomptée chez les opérateurs, on est a un peu plus de...20 milliards», relève, sur fond de dénonciation, Mamadou Aïdara Diop.

Et notre interlocuteur de poursuivre: «Après le # tong-tong # orchestré depuis plus de vingt ans pour liquider la Sn La Poste par une gestion politicienne successivement conduite par la plupart des DG, l’État libéral récidive avec le secteur des Telecom, qui pourtant, lui rapporte la plus grande part de ses recettes budgétaires, avec les graves conséquences que cela va engendrer sur sa stabilité....quel dommage...mais il faut résister afin de barrer la route aux prédateurs qui se mobilisent pour fragiliser tous les secteurs, avec l’objectif non dissimulé de pérenniser leur mainmise sur le....pouvoir ».

Mamadou Aïdara Diop, qui a publié récemment un livre intitulé «La marque Sonatel, le fleuron technologique de l’économie numérique sénégalaise et africaine», estime que le procédé utilisé par les autorités étatiques reste inchangé. « En 2007, il y avait une amende de 3 milliards de FCfa et en 2010- 2011, c’était l’histoire des appels entrants à la veille des élections de 2012. Cette affaire avait généré en 2010, près de 20 milliards de FCfa qui n’ont jamais été retrouvés dans le budget de l’État, qui avait été pourtant déclaré bénéficiaire des éventuelles retombées.

Mais depuis cette date, aucune Loi des finances n’a été votée pour comptabiliser cette somme dans le budget. C’est toujours les mêmes subterfuges pour soutirer de l’argent. Il en avait été de même en 2016 pour 13,6 milliards FCfa, pour préparer la campagne électorale des Législatives, une somme finalement ramenée à 1,5 milliard FCfa après d’âpres discussions
», ajoute le dirigeant syndical retraité.

Cette nouvelle décision de l’Artp d’infliger des sanctions aux trois opérateurs de la place, ne sera pas sans conséquences pour Mamadou Aïdara Diop et peut même engendrer de grosses pertes à très court terme sur les recettes budgétaires de l’Etat.

«On est véritablement en face d’une anthropophagie économique qui se délecte de la destruction du tissu économique, pour faire disparaître l'une après l'autre, certaines entreprises avec le seul objectif d’assouvir des préoccupations politiciennes. Aujourd’hui, avec la crise qui frappe la Sn La Poste avec les récentes révélations de la presse, le doute n’est plus permis sur le degré de nocivité de ces «carnassiers» de politiciens, dont les méfaits n’épargneront certainement pas Sonatel et les autres acteurs du secteur. »

« Cette entreprise funeste drapée sous les oripeaux d’une supposée mesure d’une qualité de service qui, en réalité, est le cadet de leur soucis dans cette période d’incertitudes électorales, risque de compromettre irrémédiablement les acquis de plus de trente cinq ans d’efforts forcenés pour bâtir ce qui est devenu aujourd’hui la première entreprise de l’Uemoa, tous secteurs confondus. La seule alternative reste la mobilisation et la lutte pour que le secteur des Telecom ni aucun autre secteur ne serve de sources de financement à une campagne électorale, dont la finalité non feinte reste le maintien coûte que coûte au pouvoir !!!», conclut Mamadou Aïdara Diop.







Le Témoin