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Santé publique: Plus 900 femmes décèdent chaque année au Sénégal de cancers gynécologiques

En attendant le Centre national de prise en charge des cancers dont le démarrage des travaux de construction est prévu le 31 octobre prochain, au Sénégal, les cancers gynécologiques déciment les femmes. Sur plus de 1800 nouveaux cas par an, la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), Dr. Fatma Guenoune, révèle que plus de 900 femmes décèdent chaque année de cancer au Sénégal, 75 % d’entre elles arrivant à l’hôpital à des stades très avancés de la maladie. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Octobre 2021 à 16:29 | | 0 commentaire(s)|

Santé publique: Plus 900 femmes décèdent chaque année au Sénégal de cancers gynécologiques
D’autre part, le gouvernement procédera, le 31 octobre prochain, à la pose de la première pierre du Centre national d’oncologie, « qui va traiter le cancer de A à Z », selon les mots du ministre de la Santé. D’après Abdoulaye Diouf Sarr, ce centre d’oncologie sera un élément important dans la prise en charge du cancer au niveau national.

Pour une équité territoriale par rapport surtout à la prise en charge des cancers, dit-il, le maillage va se faire de manière organisée. Le ministre s’est félicité des efforts déployés en matière de prise en charge des malades du cancer et, notamment, de la disponibilité de la mammographie dans toutes les régions du Sénégal.

« Ce qui n’était pas le cas, il y a quelques années. Aujourd’hui, les femmes sont prises en charge gratuitement du point de vue de la mammographie. Aussi, et alors que le pays ne disposait que d’un seul appareil de radiothérapie, aujourd’hui, nous avons quatre accélérateurs de particules », s’est réjoui le ministre, lors de la journée de dépistage des cancers à l’initiative de l’Association des femmes du ministère de la Santé et de l’Action sociale, avec l’appui du district centre de Dakar, notamment le centre de santé Gaspard Kamara.

Une journée à l’issue de laquelle, 172 femmes ont été dépistées en appui aux autorités dans la lutte contre cette pathologie chronique, qui reste encore un fléau au Sénégal.

« Nous avons, chaque année, environ 951 décès avec une prévalence de 1817 nouveaux cas par an », a indiqué la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), Dr. Fatma Guenoune, qui a relaté les acquis obtenus grâce aux efforts de la Lisca dans ses activités de sensibilisation, d'information et de communication sur le cancer du sein depuis 11 ans maintenant.

Mais ce fut un parcours du combattant !

Dr. Guenoune reconnait que la levée du tabou autour du « mot cancer » au Sénégal, n’a pas été une chose facile. C’est pourquoi, elle se félicite de l’adhésion des femmes à l’autopalpation du sein et au dépistage précoce qui a fait que l’année dernière, c’est-à dire en 2020, malgré la pandémie de la Covid-19, « plus de 6181 femmes ont été dépistées pendant le mois d’octobre.

Ce que nous n’avions pas réalisé auparavant. Aujourd’hui, à ce jour, depuis le lancement officiel des activités de la campagne octobre rose, il y a eu quelque 1250 femmes qui ont été examinées. Parce que, en plus des bons de mammographie, nous organisons des consultations de sérologie pour permettre aux femmes qui n’ont pas les moyens, d’aller faire leur mammographie, de se faire examiner et, s’il y a des lésions, nous leur offrons des bons de mammographie
», a expliqué la présidente de la Lisca.

A l’en croire, aujourd’hui, beaucoup de femmes viennent se faire dépister au siège de l’association, où sont organisées des consultations de mammographies subventionnées depuis 2010, pour permettre aux femmes de pouvoir se faire dépister à 15 000 francs Cfa.

Un grand pas en avant, donc, dans cette aventure laborieuse !

«Quand nous avions commencé, il n’y avait pas beaucoup d’appareils de mammographie dans le public. Nous avions des partenaires dans le privé qui avaient consenti à réduire le coût de la mammographie jusqu’à 30 000 francs Cfa. On s’est dit qu’il n’y en avait pas assez et qu’il fallait faire quelque chose. Une femme qui veut se dépister, va venir prendre son «bon rose» et va voir un radiologue de son choix et payer 15 000 francs FCfa. A la fin de la campagne, c’est la ligue qui va compléter la moitié. Une stratégie qui a permis d’avoir des dépistages précoces», a-t-elle encore expliqué.

Malgré tout, il y a beaucoup plus de cancers. Mais la bonne nouvelle reste qu'aujourd’hui, il y a moins d’amputations et moins de tumeurs monstrueuses. Aussi, la gratuité de la chimiothérapie des cancers gynécologiques a fait que des femmes s’engagent de plus en plus au dépistage.

Un élément important aux yeux de l’oncologue Dr. Guenoune selon qui, les femmes étaient un peu réticentes parce qu’elles se disaient toujours «à quoi bon aller se faire diagnostiquer alors qu’on n’a pas de quoi se traiter ?.

Maintenant qu’elles commencent à s’intéresser au dépistage, la Ligue multiplie les actions avec des formations de jeunes filles et d’associations de femmes sur l’auto-examen des seins. Une manière d’encourager les femmes à faire et pratiquer l’autopalpation. Il y a également et surtout la mise en oeuvre d’un vaste programme pour les sages-femmes d’Etat, qui a permis de former plus de 1300 d’entre elles sur l’examen minutieux du sein et la technique de dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus.

Ce type de cancer gynécologique, en termes de mortalité, reste le premier chez la femme et, est suivi du cancer du sein.

C’est pourquoi, au Sénégal, pendant «Octobre rose», on introduit des consultations décentralisées, en y associant le dépistage du cancer du col de l’utérus.






Le Témoin