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Santé : cinq ans après, encore des plaies à panser

Rédigé par leral.net le Lundi 3 Avril 2017 à 11:22 | | 0 commentaire(s)|

L’Etat dit avoir fait des progrès dans le secteur de la santé en scandant des chiffres à l’appui. Mais les Sénégalais attendent encore beaucoup des autorités pour avoir accès aux soins de qualité et à moindre coût car ils sont nombreux à espérer l’effectivité des mesures et projets mis en avant par l’Etat.


Beaucoup de Sénégalais rêvent de se faire soigner à moindre coût. L’Etat s’est dit résolu à concrétiser cela mais avec beaucoup de contraintes. Le Sénégal s’est engagé, à travers l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (PSE) qui regroupe le capital humain, la protection sociale et le développement durable, à promouvoir la santé. La santé repose essentiellement sur des projets phares tels que le Couverture maladie universelle (Cmu), la construction des hôpitaux, ceux régionaux y compris…

Mais, il y a encore des défis à relever dans chacun de ces domaines. La Cmu par exemple, se base essentiellement sur l’accès aux soins gratuits pour les moins de cinq ans, le troisième âge, les césarisées… Plus célèbre dans la mémoire des Sénégalais, elle est peu connue dans son fonctionnement. Ils sont encore nombreux à ne pas savoir comment tirer profit des avantages de la Cmu pour accéder aux soins de qualité à moindre coût ;

Le système d’assurances et de mutuelles qui doit accompagner la Cmu pour la rendre pérenne, fonctionne au ralenti, faute d’engouement des potentiels adhérents. Pis, des cas de « fraude » se sont invités dans la chaîne, selon la direction de l’Agence nationale de la Cmu. C’est en ce sens que des réflexions pour la mise en place d’une loi, destinée à légiférer le programme pour qu’il n’y ait pas de dérives autant chez les acteurs de la santé que chez les bénéficiaires, sont lancées.

S’y ajoute que, dans le cadre de la Cmu, le système est grippé par des cas d’endettement, dû au non paiement des factures aux structures de santé prestataires. Ce qui a un impact sur les prestations.

Il y a également le manque en personnels pour combler le déficit en sages-femmes, infirmiers, spécialistes … dans les structures de santé. Le ministre de la Santé a, d’ailleurs, récemment posé le problème lors de la Revue annuelle conjointe (Rac) du ministère de la Santé. Le gouvernement avait annoncé le recrutement d’un millier d’agents par an pour renforcer le système de santé et accompagner la Cmu qui vise à atteindre 75% de couverture de la population en 2017.

Sur le volet des infrastructures, l’Etat a ouvert quelques chantiers mais le relèvement des plateaux techniques reste un défi pour la modernisation des hôpitaux et structures de santé, notamment dans le milieu rural où les populations utilisent parfois des moyens rudimentaires pour se soigner, à défaut de recourir à des postes de santé quasi dégarnis en matériels et personnels médicaux.

La panne de l’appareil de radiothérapie de l’hôpital Aristide Le Dantec qui a contraint le Sénégal à recourir aux plateaux des pays de la sous-région, est venu rappeler aux Sénégalais que le besoin en équipements est encore criard.

Par ailleurs, l’Etat a encore à faire dans l’application et la mise en œuvre des lois. Par exemple, la loi antitabac de 2014 est votée depuis 2014 mais la réalité fait penser que l’industrie du tabac ne semble pas être inquiétée avec les publicités, la cigarette, l’absence de fumoir, les produits dérivés de la cigarette… Il en va de même pour la loi sur la transplantation rénale, sur l’avortement médicalisé qui, jusque-là, sont restés en suspens…


En outre, les efforts de l’Etat pour l’éradication de certaines pathologies, la prévalence de la tuberculose, du paludisme, du sida, des maladies chroniques telles que le diabète, l’insuffisance rénale chronique (Irc), le cancer et autres maladies reste encore insuffisants avec des cas confirmés et décès notamment dans certaines régions isolées du Sénégal. D’ailleurs, pour l’Irc, malgré les promesses du nouveau Président, beaucoup de régions peinent encore à disposer de centres d’hémodialyse pour prendre en charge leurs patients.

Les cas de mortalité maternelle et infantile sont toujours relevés dans certaines parties du Sénégal où, en 2017, des femmes continuent d’accoucher sur des charrettes.

L’Etat a également des efforts à faire en ce qui concerne la répartition de la carte sanitaire sur le territoire. Car les infrastructures et ressources humaines sont encore loin des zones rurales reculées. La sécurisation du marché des médicaments est aussi un défi que le Sénégal, qui n’est toujours pas à l’abri des trafics illicites de médicaments, doit relever.

Walf Quotidien