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Sédhiou / Enclavés, sans services sociaux de base, précarité: Le coup de tonnerre de Dafia, Bissassou, Tankanto et Sikour

Face à une situation de pauvreté ambiante et grandissante vécue au quotidien, les populations des villages de Dafia, Sikour, Tankanto Escale, Bissassou établies en zone de frontière avec la Guinée-Bissau, n’en peuvent plus de se débattre dans la galère. A cet état de fait s’ajoute l’insécurité consécutive au conflit armé en Casamance, qui les a rendues plus vulnérables.


Rédigé par leral.net le Mardi 6 Avril 2021 à 09:48 | | 0 commentaire(s)|

Samedi 3 avril, ils ont fait face à la presse pour crier et décrier à la face du monde, ce qu’ils qualifient d’injustice et pour réclamer leur « sénégalité » à égale dignité.

Les populations des villages de l’extrême sud-est de la commune de Simbandi Brassou situé à moins d’un kilomètre de la frontière avec la Guinée-Bissau manquent presque de tout et peinent à supporter cette précarité vécue au quotidien. L’épine dorsale du mal est l’inexistence de route praticable. Cela, ils l’ont fait savoir samedi, à Dafia, lors d’un point de presse.

« Notre principal problème, c’est l’absence de route. Depuis 1960, nous souffrons de ce problème avec des promesses sans lendemain. Ces sillons que vous voyez comme ça, ne sont ni une route ni une piste de production. Cet état de fait a même freiné le développement de ce terroir. Notre économie rurale est à genoux. Les produits de cru pourrissent en zone de production comme les mangues, les oranges, l’anacarde et autres. En retour aussi, nous ne pouvons faire entrer des denrées, car les automobilistes refusent de venir jusqu’ici », a déclaré Séckou Maréna, l’un des porte-paroles des populations.

L’absence du courant électrique exacerbe le vol de bétail dans cette zone de frontière, ajoute Mouskéba Dabo, une dame manifestement très engagée pour la cause de son terroir: « l’absence de l’électricité nous cause beaucoup de préjudice, notamment le vol de bétail qui est trop préoccupant ici. Pour recharger nos téléphones portables, il faut aller à Tanaff ou ailleurs. La nuit, c’est l’insécurité ambiante et nos enfants ont du mal à réviser leurs leçons. A la limite, c’est même de l’injustice sociale face au privilège accordé à d’autres Sénégalais, vivant ailleurs. Ou alors ne sommes-nous pas des Sénégalais ? », se demande-t-elle.

Le plaidoyer porté par une voix jugée pathétique !

Ces populations sollicitent dans le même temps, l’affectation d'enseignants en sus des deux en service et payés par les villageois eux-mêmes : « c’est une situation intenable, car nous sommes en situation de pauvreté et c’est encore nous qui devrons assurer le salaire des enseignants. Partout, dans ces villages de frontière, c’est pareil et c’est injuste », décrient les populations venues nombreuses assister au point de presse et dans la plus grande discipline.

Excédées par la fonte des multiples promesses comme beurre au soleil, ces populations des villages de Dafia, Sikour, Tankanto et Bissassou Doumassou, implorent la diligence des tenants du pouvoir pour sortir de l’ornière.

Séckou Maréna et Mouskéba Dabo, tous deux porte-paroles du jour, de renchérir : « nous lançons un vibrant appel au Chef de l’Etat Macky Sall et aux ministres des différents départements, à penser à nous, des Sénégalais bon teint à part entière et non, entièrement à part. Certes, nous sommes proches de la Guinée-Bissau mais nous sommes bien des citoyens du Sénégal. On entend parler du Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA) mais que du vent pour nous, on ne voit rien ici », se désolent-ils.

Pour sa part, le chef de village de Diafia Koyo Kouyaté a indiqué que si la zone était dotée d’une route carrossable, avec quelques infrastructures sociales de base, le développement se ferait vite en raison, soutient-il, de l’existence d’un potentiel agricole riche, assez dense et varié.






Sud Quotidien