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Sedhiou / Etudes académiques: Un réarmement moral des jeunes pour percer les mystères des sciences

Les autorités académiques de la région de Sédhiou et une délégation du ministère de l’Education nationale, ont procédé, mercredi 22 décembre 2021, au lancement des Journées carrières académiques dans la capitale du Pakao. Le choix de Sédhiou se justifie par le faible taux de 20% des élèves de la région, orientés dans les disciplines scientifiques.


Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Décembre 2021 à 09:48 | | 0 commentaire(s)|

Sedhiou / Etudes académiques: Un réarmement moral des jeunes pour percer les mystères des sciences
La proscription des stéréotypes et la mystification des mathématiques et des sciences est relevée comme seule voie de salut pour déconstruire les préjugés défavorables à la promotion de ces disciplines. Cette activité est inscrite parmi les priorités du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET), qui est le cadre opératoire du Plan Sénégal Emergent dans le domaine de l’éducation et de la formation.


«Au niveau de la région de Sédhiou, seuls 20% des élèves fréquentent les séries scientifiques. Certes, c’est encore faible au niveau national, mais c’est beaucoup plus manifeste dans la région de Sédhiou».

Cette carte scolaire de la région de Sédhiou ainsi décrite par Cheikh Ahmadou Tidiane Wane, le conseiller technique du ministre de l’Education nationale, explique le choix porté sur Sédhiou pour abriter le lancement, hier mercredi, des Journées carrières académiques.

«Il s’agit de mettre en œuvre la décision présidentielle numéro 1 à l’issue des Assises nationales sur l’éducation et de la formation, à savoir réorienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, la technologie, le numérique et le partenariat», a indiqué M. Wane.
Et de poursuivre : «c’est un problème qui concerne tout le pays mais s’agira de voir particulièrement dans la région de Sédhiou, comment faire pour rejoindre les autres et même faire mieux qu’eux». L’approche consiste à déconstruire les représentations défavorables à la promotion des mathématiques et des sciences.

Lamine Sylla, le secrétaire général de l’Inspection d’académie (IA) de Sédhiou, explique : «les gens ont tellement parlé de la difficulté des sciences au niveau des familles et chez les enseignants que les élèves ont des blocages. Et c’est pourquoi, il s’agit pour nous de défaire tous ces préjugés défavorables à la promotion des mathématiques et des sciences ».

Faisant l’état des lieux de ces cinq dernières années, Lamine Sylla relève «qu’en cinq ans, on ne peut même pas avoir 12 candidats au Baccalauréat pour une région qui fait 21 lycées. Il y’a lieu de faire une sensibilisation d’abord des parents, ensuite des élèves et des professeurs. Certains professeurs découragent les élèves, car quand un professeur dit à un élève que tu n’es pas fait pour les sciences et d’autres qui se glorifient de donner des meilleures notes de 06/20, cela pose quand même un problème».

Le psychologue-conseiller Ousmane Cissé, directeur du Centre académique de l’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP) de Sédhiou, fait dans la pédagogie par l’exemple.

«Nous avons voulu proposer aux élèves des modèles de réussite, ce qu’on appelle des success stories, par exemple un professeur de mathématiques qui nous vient de l’université Assane Seck de Ziguinchor, un professeur de physique et chimie qui vient du Centre régional de formation du personnel de l’éducation (CRFPE) de Sédhiou et un film de Dr. Annette Seck Ndiaye, la Directrice générale de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) qui est une dame du terroir, sont autant de modèles qui leur sont offerts pour vraiment aimer les sciences en général», dit-il.

En perspective et pour le suivi rapproché des recommandations, le LINEQ (Lycée d’intégration nationale pour l’équité et la qualité) en construction à Sédhiou, pour une enveloppe de six milliards FCfa, sera un incubateur de jeunes scientifiques. Au même moment, le CAOSP promet d’occuper le terrain pour amener les communautés de Sédhiou à s’orienter vers les disciplines scientifiques.






Sud Quotidien