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Sénégal: Élections, mode d’emploi


Rédigé par leral.net le Dimanche 7 Mai 2017 à 18:43 | | 0 commentaire(s)|

Sénégal: Élections, mode d’emploi
30 mai Date limite de dépôt des listes
30 juillet Date du scrutin

Une liste majoritaire par département, 90 sièges de député pour le Sénégal; 15 pour la diaspora.

Scrutin à un tour: la liste arrivée en tête remporte la totalité des sièges dans chacun des 45 départements du Sénégal et dans les 8 circonscriptions des Sénégalais de l’étranger.

Une liste proportionnelle nationale: Attribution des 60 sièges restant au prorata des suffrages obtenus

Sa popularité « ne dépasse pas la région de Dakar », dixit un conseiller.

À défaut d’officialiser une candidature que ses principaux collaborateurs considèrent comme acquise, Khalifa Sall a posé, depuis 2014, des actes perçus par la présidence comme autant de déclarations de guerre. Cette année-là, la coalition BBY entendra fler la mise lors des élections locales.

Mais à Dakar, principal objet de sa convoitise, Khalifa Sall refuse de jouer le jeu du Parti socialiste (PS), auquel il appartient, et se lance dans la course à la tête d’une liste dissidente. Macky Sall a beau dépêcher contre lui son impétueuse Première ministre, Aminata « Mimi » Touré, son camp subit une cuisante défaite. Début 2016, les choses s’enveniment lorsque Khalifa Sall fait ouvertement campagne contre le référendum institutionnel lancé par Macky Sall, accusant ce dernier de n’avoir pas respecté sa promesse de réduire de sept à cinq ans son premier mandat. Cette fois, l’issue est défavorable au maire de Dakar, puisque le oui l’emportera dans la capitale.

Fonds Politiques.
Entre ces deux échéances, un audit a été lancé en juillet 2015 par l’Inspection générale d’État (IGE) afin d’évaluer la gestion administrative et financière de la capitale. «Directement placé sous l’autorité du président de la République,cet organe de contrôle ne dispose pas de cette prérogative, en raison de la libre administration des collectivités territoriales, inscrite dans la Constitution», affirme aujourd’hui l’un des avocats de Khalifa Sall. La défense a d’ailleurs saisi la chambre d’accusation de la Cour d’appel d’une requête en annulation. À l’époque, aucune objection n’est pourtant formulée par l’Hôtel de Ville,où l’on se contente d’ironiser sur les arrière-pensées de cette mission de vérification.«Ils peuvent toujours fouiner,ils ne trouveront rien d’anormal»,confiait alors à JA un proche de Khalifa Sall.

En mai 2016, une première version du rapport de l’IGE est transmise au maire et au préfet. Rien ne fuite sur son contenu ni sur les recommandations formulées.Toutefois, outre diverses critiques (manquements dans l’organisation des services de la mairie,déséquilibre entre recettes et dépenses du budget municipal, endettement jugé excessif…), les inspecteurs mettent le doigt sur une anomalie qui sera à l’origine du « Khalifagate ».

La gestion de la « caisse d’avance » – en principe consacrée à diverses dépenses urgentes allant de l’aide aux populations démunies à l’organisation de réceptions municipales – est entachée d’irrégularités manifestes.
Pour justifier a posteriori les décaissements mensuels en liquide, de 30 millions de F CFA, la mairie de Dakar – qui considère cette ligne budgétaire, qui existe de longue date, comme des « fonds politiques » – a fourni des factures fictives correspondant à des livraisons de riz et de mil qui n’ont jamais eu lieu. Or, selon l’IGE, aucune collectivité locale, pas même la capitale, n’est censée « disposer de fonds spéciaux, qu’ils soient qualifiés de secrets ou de politiques ».

Fin décembre 2016, le rapport définitif de l’IGE est transmis au seul président de la République. Presque à la même date, en tournée dans le nord du pays, Khalifa Sall jette un nouveau pavé dans la mare. Tournant une fois de plus le dos à la stratégie du PS, il annonce qu’il conduira, dans le département de Dakar, une liste autonome en vue des législatives. En janvier, le chef de l’État transmet l’audit de l’IGE au procureur de la capitale, qui ouvre une enquête préliminaire dès le 7 février. Une célérité jugée suspecte par les soutiens de Khalifa Sall, qui y voient une tentative manifeste d’empêcher le trublion de convoiter les sept sièges de député attribués au département. Le 7 mars, Khalifa Sall et cinq de ses collaborateurs sont inculpés, notamment pour « détournement de deniers publics» et «association de malfaiteurs».
 
Un bureau derrière les barreaux

«Il fait beaucoup de sport, prie et étudie minutieusement son dossier judiciaire, tout en gérant les affaires de la mairie. » En détention, le programme quotidien de Khalifa Sall n’est guère différent de celui que revendiquaient avant lui d’autres prisonniers célèbres issus de la classe politique, comme Karim Wade ou Idrissa Seck. Le lundi, la cohorte qui se bousculait les premiers jours, le nombre de visites hebdomadaires a été limité à vingt, et les conditions d’obtention des permis se sont progressivement durcies.

À quelques exceptions près, les visites autorisées se limitent désormais à sa famille biologique, tandis que les personnalités politiques sont provisoirement blacklistées. Théoriquement le droit de lui rendre visite quotidiennement afin de lui permettre d’expédier les affaires courantes de la mairie et de donner ses consignes. « Tout le courrier que nous lui apportons doit passer par la censure, et il est arrivé que la directrice, prétextant manquer de temps pour l’examiner, me demande de repasser »,  semaines, il ne pouvait ni signer son courrier ni faire de délégation, comme si on avait cherché à le placer dans l’impossibilité d’assumer son mandat », ajoute la même source.

Depuis, sa première adjointe, Soham El Wardini, bénéficie d’une délégation de signature, tandis que Khalifa Sall, impassible, continue de présider à la gestion de la maire de Dakar (...). 

source: Afrique Subsaharienne
 

la rédaction