leral.net | S'informer en temps réel

Sénégal: Voici le temps des Tariqas


Rédigé par leral.net le Mardi 16 Mars 2021 à 16:17 | | 0 commentaire(s)|

Depuis trois siècles, les Tariqas, les genres maraboutiques, sont exclus de la chose publique. En quelque sorte, on aura ainsi érigé la mosquée en église. C'est-à-dire qu'on lui applique la séparation des pouvoirs. Alors que la mosquée est tout à fait différente de l'église. Parce que dés son avènement, l'Islam a exercé l'Exécutif dans son pays originel: l'Arabie, le Prophète( Psl) était le Chef de l' Etat.

Pourtant, la France coloniale avait béni des régimes religieux ou semi religieux, notamment au Maroc où le Roi est un Chérif. Il est, à la fois, le chef de l'Exécutif et le chef de la Mosquée, Amiroul Mouminine ( Prince Ordonnateur des Croyants) .

Ici, au Sénégal, les choses ont été mal menées par ceux qui conseillaient nos Almamys. Qui n'ont pas négocié, comme au Maroc, le maximum à céder à la France contre le maximum que devaient gérer ceux qui détenaient la réalité de l'Exécutif.

D'ailleurs, si on relit l'histoire, on va voir que depuis Faidherbe, ceux qui ont gouverné le Sénégal, devaient forcément passer par Alger pour leur formation en Arabe. Et l'Administration coloniale du Sénégal était bilingue. Français - Arabe.

D'ailleurs, tous les Traités avec les Damels du Cayor et quelques fois avec les Damels Teignes, ont été rédigés en Arabe. L'Administration coloniale faisait ses correspondances en Arabe dans la plupart des cas. La monnaie était frappée avec des inscriptions en Arabe. Il y avait bien un Cadi (pour les affaires matrimoniales) dont il ne reste presque plus rien.

Aujourd'hui, un pays comme le Canada, à plus de quatre vingt pour cent chrétien, pratique la Chari'a sur le plan matrimonial.

Le tout pour dire que les émeutes de Sonko ont permis de montrer à la France, que son système bien huilé qui a fonctionné pendant trois siècles, est devenu obsolète.

Et que désormais, pour garantir ses intérêts au Sénégal, on devrait, dans un premier temps, associer les Confréries à la gestion des affaires de l'Etat. Parce que le problème auquel se heurtent les intérêts français, c'est la paupérisation de la jeunesse. Et, même, une famille qui s'annonce, qui se dilate.

En confiant la préservation de ses intérêts aux Confréries, la France et l'Occident y gagneront peut être encore pendant les trois prochains siècles. En tout cas, c'est la seule voie pour sortir de l'ornière.

Cependant, si la France n'écoutait pas ce conseil dont la réflexion s'est faite à haute voix, l'alternative serait de demander à la Chine d'installer une base militaire à Dakar ( elle l'a fait d'ailleurs à Djibouti). Et, ainsi, remplacer graduellement les trois bases françaises de Dakar. La Chine deviendrait, graduellement, maîtresse de l'économie sénégalaise. Peut-être, qu'un jour, le Yen serait directement ou indirectement notre monnaie. On aurait une monnaie garantie par le Yen à la place de l'Euro.

D'ailleurs, le Yen qui est la monnaie d'un milliard et demi de personnes, est plus solide que l'Euro qui l'est pour trois cent cinquante millions. L'euro n'est que l'ombre du dollar. Il n'existe que deux monnaies dans le monde: le yen et le dollar.

Aujourd'hui, il est avéré que les Confréries gèrent mieux que les francophiles. C'est à dire ceux qui ont été formés, diplômés et quelques fois, mariés par la France.





Dr. Ahmed Khalifa Niasse

Ndèye Fatou Kébé