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Seydi Gassama : « Habré répond des crimes qui lui sont reprochés, demain, ça sera le tour d'Idriss Déby Itnou de répondre aussi »

Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, n’apprécie pas la décision de l’ancien Président du Tchad, Hissein Habré, de ne pas coopérer avec les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) pour le bon déroulement du procès. Il a, par ailleurs, salué l’effort de la Cour pour assurer un procès équitable à Habré malgré l'attitude de défiance posée par l'ancien homme fort de N'Djamena et invite les victimes de Idriss Déby Itnou à poursuivre leur combat contre leurs bourreaux comme l'ont fait celles d'Habré.


Rédigé par leral.net le Mardi 15 Septembre 2015 à 09:27 | | 1 commentaire(s)|

Le directeur exécutif d'Amnesty International/Sénégal se désole de l’absence de Hissein Habré pour se défendre devant les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE). Pour Seydi Gassama, l'ancien Président tchadien avait l’occasion de répondre aux accusations de crimes portées à son encontre. « C’est une occasion pour le Président Habré de dire réellement ce qu’il en ait réellement. Mais, malheureusement pour la justice et pour l’Afrique, il a refusé de collaborer ».

Pour ce qui est de la supposée ou réelle implication de l’actuel président du Tchad dans les crimes reprochés à Habré, M. Gassama souligne : « La responsabilité pénale est individuelle. Habré est en train de répondre aujourd’hui, des crimes qui lui sont reprochés, peut-être qu’un jour, Idriss Déby Itnou sera appelé à répondre également de ses crimes ». Aussi, dit-il, « on nous a dit qu’il y a eu des gens qui ont voulu porter plainte contre Déby, donc si ses victimes sont déterminées comme celles d’Habré ont attendu la justice. Je crois que lui aussi sera amené à rendre des comptes ».

Le représentant d’Amnesty International au Sénégal a estimé, par ailleurs, que toutes les garanties sont contenues dans les statuts des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) pour que le procès de Habré soit équitable. « Ces pratiques que nous voyons jusqu’ici nous laissent croire qu’on va vers un procès équitable malgré que Habré ait refusé de collaborer. La Cour a pensé qu’il faut commettre des avocats et de laisser le temps de connaitre le dossier pendant 45 jours ». Ainsi, dit-il, « j’ai constaté que ses avocats se démêlent pour instaurer un débat contradictoire malgré le refus de collaboration de Hissein Habré ».

Par rapport au rôle joué par son organisme dans la lutte contre les violations graves des droits humains au Tchad, M. Gassama souligne : « Amnesty est une organisation des droits humains qui, depuis sa création, lutte contre les violations graves des droits humains. Donc, il est indéniable à chaque fois que nous documentons une violation dans un pays, nous demandons à ce que les comptes soient rendus. Et bien entendu, pendant tout le règne de Hissein Habré, Amnesty a publié le rapport qui a mis à nu des violations extrêmement graves des droits humains ».

Fara Mendy