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Situation financière désastreuse à La Poste: Chronique d'une mort programmée

Si l’État n'injecte pas une perfusion financière à La poste, cette boîte risque tout simplement de disparaître, car elle est à bout de souffle. Entre tension de trésorerie et surcharge de personnel, elle est à l'agonie ; et si rien n'est fait, elle s'achemine inéluctablement vers la mort. Tribune


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Novembre 2021 à 09:32 | | 0 commentaire(s)|

Situation financière désastreuse à La Poste: Chronique d'une mort programmée
La situation financière qui prévaut à La Poste est symptomatique de la mauvaise gestion des sociétés nationales. Et face à ce mal récurrent, l'on ne peut s’empêcher de demander si les Assisards n'avaient pas finalement raison quand ils demandaient dans leurs recommandations, un appel à candidature pour les postes de responsabilité à pourvoir. Car cela aurait au moins eu le mérite non seulement de trouver les meilleurs profils, mais aussi, de sauvegarder l'argent public qui, le plus souvent, est utilisé pour entretenir une clientèle politique.

Parce que le triste constat est que les sociétés nationales sont le plus souvent gangrenées par la politique, dirigées qu’elles sont par des politiciens affiliés au pouvoir. Du coup, les recrutements ne se font pas sur la base des compétences, mais du népotisme.

Une situation qui, le plus souvent, conduit à sa perte et celle des employés de ces sociétés. Chaque directeur qui débarque vient avec son staff et ses militants qui ont tous les privilèges. Ce qui grève considérablement le budget de ces sociétés à cause d'une masse salariale colossale qui mène souvent à l'asphyxie.

D'ailleurs, le groupe La Poste qui traverse actuellement une situation financière désastreuse est dans ce lot, et vient de sonner l'alerte. Ainsi, les syndicalistes renseignent que leur société est aujourd'hui «plus que jamais confrontée à des difficultés financières et de gestion qui la précipitent, si rien n'est fait, dans une mort certaine. Cette situation longtemps décriée par les travailleurs a atteint aujourd'hui un niveau insoutenable qui la plonge dans une agonie douloureuse et lente.

En effet, l'activité est complètement à l'arrêt, avec des bureaux sevrés de clients, une trésorerie systématiquement erratique, des produits et services délaissés, des agents désemparés, gagnés par l'angoisse des lendemains», informent-ils.

Non sans ajouter : «le paiement des salaires connaît des retards inhabituels et la perception est un véritable calvaire, faute de liquidités dans les bureaux et les agences. La Poste se meurt d'une mort vulgaire et choquante, assassinée qu'elle est par un État meurtrier et funeste, sous les mains ensanglantées de directeurs généraux tortionnaires».

Une sortie virulente qui en dit long sur le malaise que vit ces milliers de chefs de famille qui ne veulent pas payer des pots qu'ils n'ont pas cassés. Ce qui est le plus choquant, et révoltant du reste, dans cette situation, est le fait que les directeurs généraux de ces boîtes ne sont jamais inquiétés encore moins sanctionnés. Pouvait-il en être autrement, si l'on sait que c'est le Président Sall qui avait lui-même dit à ses Dg, lors des Locales de 2014, que celui qui perdait sa localité serait viré. Donc, c'est comme s'il leur disait : "mangez comme vous voulez, mais l'essentiel c'est de remporter les élections".

Et dire que c'est ce même Président Sall qui avait promis une gestion sobre et vertueuse en s’engageant à sanctionner quiconque se hasarderait à détourner l'argent public !!! Mais aujourd'hui, il semble même que cette pratique est encouragée, car les corps de contrôle qui devaient fouiller la gestion de ces directeurs sont tenus en laisse. Pire encore, puisque leurs rapports sont classés sans suite.

Au moment où ces directeurs font la nouba avec l'argent public, ce sont les pauvres employés qui trinquent et risquent de se retrouver, du jour au lendemain, dans la rue, livrés aux intempéries. Comme ce fut le cas avec les ex travailleurs de la Sotrac, de la Sias etc., qui courent depuis plus de 30 ans derrière les indemnités que l'État leur doit, après la liquidation de ces sociétés. À quand la fin de ce cycle infernal ?
Tribune