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Six anciens otages de l’Hyper Cacher portent plainte contre les médias

Six personnes qui s'étaient cachées dans la chambre froide de l'Hyper Cacher où Amédy Coulibaly a tué quatre clients le 9 janvier, ont déposé une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. La plainte vise plusieurs médias, dont BFM-TV.


Rédigé par leral.net le Dimanche 5 Avril 2015 à 14:26 | | 0 commentaire(s)|

Six anciens otages de l’Hyper Cacher portent plainte contre les médias
Les médias "pousse-au-crime" ? C’est en tous cas ce que pensent six anciens otages de l'Hyper Cacher qui ont porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Dans cette plainte contre X, déposée le 27 mars, les plaignants reprochent en particulier à la chaîne d'information continue BFM-TV d'avoir révélé pendant la prise d'otages d'Amedy Coulibaly que des clients étaient dissimulés dans la chambre froide de l'Hyper Cacher, a indiqué leur avocat Me Patrick Klugman.


Ce jour-là, le preneur d’otage a abattu quatre personnes– trois clients juifs et un employé du supermarché. "De nombreux autres médias manquaient aux règles les plus élémentaires de prudence", indiquait l'avocat des plaignants. Leur reprochant d'avoir d'une part retransmis en direct l'évolution des opérations des forces de l'ordre, et d'autre part, d'avoir annoncé que l'assaut était donné en Seine-et-Marne, à Dammartin-en-Goële, contre les frères Kouachi, auteurs des attentats contre "Charlie Hebdo". Selon les plaignants, cette information aurait pu les mettre en danger de mort : Amedy Coulibaly était leur complice et il "suivait l'évolution des informations sur différentes chaînes, dont BFM-TV". Il avait même été en contact avec des journalistes de la chaîne d'info en continu.

"Qui est responsable de ce délit ?"

Le parquet de Paris a saisi mercredi 1er avril la brigade de répression de la délinquance aux personnes d'une enquête préliminaire, a indiqué vendredi une source judiciaire. "Les méthodes de travail des médias en temps réel dans ce genre de situation sont des pousse-au-crime", a dénoncé Me Klugman. "La question est de savoir qui est responsable de ce délit ? La personne morale ? La direction de l'information ? Le journaliste ?", a-t-il demandé.
"Il n'y a que devant un tribunal que le délit pourra être réparé."

La mise en danger de la vie d'autrui est passible d'un an de prison et 15 000 euros d'amende. A l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet peut décider de désigner des juges, renvoyer directement les protagonistes en correctionnelle ou classer sans suite.

Le 7 janvier, les frères Kouachi ont assassiné douze personnes, au siège de l'hebdomadaire "Charlie Hebdo", et dans leur fuite. Le 8, Amedy Coulibaly tuait une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine), avant d'assassiner le lendemain quatre personnes à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes (Paris 20e). Les trois malfaiteurs, qui agissaient au nom d’un islam radical, ont été tués dans les assauts donnés par les forces de l'ordre.