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Ski: le Sénégalais Gueye se plaint du sort des petits pays

VAL D'ISERE, Savoie (Reuters) - Le Sénégalais Lamine Gueye est de retour au pied de la Face de Bellevarde pour les championnats du monde de ski alpin, 17 ans après l'avoir dévalée lors des Jeux olympiques d'Albertville.


Rédigé par leral.net le Mercredi 11 Février 2009 à 17:03 | | 0 commentaire(s)|

Ski: le Sénégalais Gueye se plaint du sort des petits pays
En 1992, il faisait partie des 55 descendeurs autorisés à se mesurer à cette piste éprouvante. De son propre aveu, il avait alors failli vomir avant de s'élancer.
Devenu président de sa Fédération nationale, il regrette que les concurrents alignés par les petites nations du ski ne soient plus autorisés à côtoyer les champions sur les mêmes pistes.
"La grande fête du ski, en vérité, ce sont les 12 grandes nations du ski qui s'offrent un banquet dans le salon somptueux de Bellevarde pendant que 60 autres mangent un sandwich dans l'arrière-cuisine", a-t-il dit à Reuters mercredi.
Depuis les championnats du monde à Are, en Suède, en 2007, les skieurs n'appartenant pas aux 50 premiers du classement FIS doivent se concentrer sur les épreuves techniques et passer par des qualifications.
A Val d'Isère, ces qualifications ne se déroulent pas sur la Face de Bellevarde mais sur la piste Oreiller-Killy à La Daille, hameau de la station qui accueille habituellement les épreuves de Coupe du monde. Les concurrents qui ne franchissent pas les qualifications quittent donc la station savoyarde sans avoir skié sur la prestigieuse Face.
"On demande à des skieurs d'Algérie ou d'Afrique du Sud de se payer un billet d'avion aller retour, plus l'hébergement et les frais divers seulement pour disputer une qualification?", s'étonne Gueye.
LA FIS DÉFEND DES "CONDITIONS ÉQUITABLES"
Depuis longtemps en désaccord avec le Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de ski (FIS) sur la représentation des petits pays, le Sénégalais prône un retour à l'ancienne formule plaçant tous les skieurs sur la même piste.
"En 1992, Val d'Isère a prouvé de manière éclatante que l'on pouvait organiser une grande fête du ski dans le cadre somptueux de la Face de Bellevarde, avec 133 participants. On avait alors prouvé que c'était possible, comme à Bormio il y a quatre ans où 120 concurrents étaient au départ", a-t-il dit.
"Cette année, ils étaient 38 (en descente)."
Tous étaient originaires d'Europe ou d'Amérique du Nord. En revanche, en super-G, des coureurs provenaient du Kazakhstan, du Chili ou de pays sans tradition de ski comme la Belgique.
La FIS assure que ce nouveau système de qualification permet la participation de tous.
"L'objectif est de fournir à tout le monde des conditions équitables", a assuré Rikka Rakic, porte-parole de la Fédération internationale. "Ce serait beaucoup trop long s'il y avait trop de skieurs. C'est le meilleur moyen de fournir à tout le monde une belle opportunité de participer aux championnats du monde."


"Les autres équipes étaient plutôt contentes de pouvoir skier à La Daille", a-t-elle ajouté.


Le Sénégal est représenté par un skieur à Val d'Isère, Leyti Seck, engagé en slalom.


"Il a beaucoup de talent mais en raison du nouveau système, il ne peut pas trouver de sponsors ni d'équipements et il est démotivé", a dit Lamine Gueye.


"Il n'est venu que parce que sinon, il n'allait pas aux Jeux."


Premier Noir à participer à des épreuves olympiques de ski, en 1984 à Sarajevo, Gueye n'exclut de faire entendre son mécontentement à Val d'Isère.


Edité par Patrick Vignal




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