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Sokhna Aïda Diallo et ses coépouses ont aussi saisi le patron de la Gendarmerie

En plus du recours hiérarchique déposé auprès du ministre de l’Intérieur contre l’arrêté du préfet de Mbour, les veuves de Cheikh Béthio Thioune ont saisi le patron de la Gendarmerie nationale. Dans le courrier, leurs avocats, Mes Khoureichi Ba et Bamba Cissé, dénoncent «des interventions récurrentes ayant pour conséquence de porter atteinte délibérément à des libertés constitutionnelles, telles que la liberté de célébrer le culte de son choix, le droit inaliénable de propriété ainsi que le caractère sacré de l’inviolabilité du domicile ». Voici l’intégralité de la lettre dévoilée par "Libération online".


Rédigé par leral.net le Samedi 5 Décembre 2020 à 13:49 | | 0 commentaire(s)|

«D’ordre et pour le compte de Mesdames Aïda Diallo, Bator Thiam et Déthié Pène dite Adja Saliou, veuves de feu Cheikh Béthio Thioune, toutes demeurant à Médinatou Salam, département de Mbour, nous avons l’avantage d’attirer votre haute attention sur la situation qui prévaut dans la résidence de feu Cheikh Béthio Thioune.

En effet, la brigade de gendarmerie nationale de la localité se singularise par des interventions récurrentes ayant pour conséquence de porter atteinte délibérément à des libertés constitutionnelles telles que la liberté de célébrer le culte de son choix, le droit inaliénable de propriété ainsi que le caractère sacré de l’inviolabilité du domicile. Ces interventions intempestives sont à la requête d’individus n’ayant du reste aucune qualité à agir, faute d’établissement à ce jour d’un jugement d’hérédité arrêtant de façon définitive, la liste des personnes aptes à succéder à feu Cheikh Béthio.

En l’occurrence, nos clientes, résolument inscrites dans la tradition inaugurée par l’illustre disparu, ont l’intention de préparer comme il se doit la cérémonie annuelle du 17 avril 2021. Celle-ci est devenue un rituel de célébration que la postérité a indissolublement liée à la figure du Cheikh, parce que consacrant sa rencontre avec son saint Maître et guide spirituel, feu Serigne Saliou Mbacké.

En tant que de besoin, ce samedi 05 décembre 2020, nos clientes recevront comme à l’accoutumée et à l’intérieur de leur résidence sise à Médinatoul Salam, les visites pieuses de soutien de disciples du Cheikh restés fidèles à sa mémoire. Ces disciples viendront de tous horizons pour, dans la discipline et l’ordre, contribuer à la réussite des manifestations prévues en Avril prochain.

Après avoir été injustement privées de la célébration du Magal dans la ville de Touba puis sur la voie publique de leur localité, Médinatoul Salam, Madame Sokhna Aida Diallo et ses coépouses et sœurs Bator Thiam et Déthié Pène dite Adja Saliou avaient été contraintes de célébrer le Magal dans la vie de tout disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, à l’intérieur même de leur résidence, non sans certaines restrictions ; et comme si cela ne suffisait pas, les exposantes avaient été soumises à l’obligation de célébrer ce Magal dans les conditions les plus surréalistes qui eussent pu se concevoir dans un domicile privé : pas de sonorisation, aucune animation, sans tambours ,ni trompettes…Bien évidemment les recours légaux ont été intentés comme il se doit, avec notamment les dépôts en temps non prescrit et devant les autorités compétentes, d’un recours gracieux, d’un recours hiérarchique et d’une procédure de référé liberté.

Sous ce rapport, l’objet de la présente correspondance vise, au regard de la tradition séculaire de la prestigieuse maréchaussée dont la devise PRO LEGE PRO PATRIA est une invite au respect de la primauté de la règle de droit, à prévenir les hommes placés sous votre haute autorité dans le département de Mbour, contre toute tentation ou velléité de rompre avec les principes de stricte neutralité et d’observation de l’équidistance.

Par contre, nos clientes ont d’ores et déjà arrêté toutes les dispositions utiles afin que l’ordre public ne soit pas troublé avant, pendant et après la cérémonie qui se tiendra en leur domicile, dans la journée du 05 décembre 2020. A cet effet, aucun détail ne sera négligé pour assurer le cas échéant une organisation optimale de l’événement. Nonobstant, elles apprécieraient vivement toute présence de vos éléments tendant à renforcer la sécurité et la quiétude, notamment pour prévenir tout comportement visant à installer le désordre et l’anarchie. Nous tenions, d’ordre et pour leur compte, à partager avec vous, Monsieur le Général, ces considérations cruciales, tant pour la préservation de la paix et de la tranquillité publique, que pour le respect scrupuleux des droits et libertés de tous et de chacun (...)».

Ndèye Fatou Kébé