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Sokhna Mouminatou Mbacké, la fille de Khadimou Rassoul

Le Magal de Sokhna Mouminatou Mbacké, fille de Serigne Touba Khadimou Rassoul, sera célébré le mercredi 12 août prochain, à Touba. Occasion pour nous de revenir sur la vie et l'oeuvre celle qu'on appelait affectueusement Sokhna Moumi.


Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Août 2015 à 09:43 | | 0 commentaire(s)|

Sokhna Mouminatou Mbacké, la fille de Khadimou Rassoul
Qui était Sokhna Mouminatou Mbacké (Que Dieu l’agrée)

Fille de Cheikh Ahmadou Bamba, elle est née en 1914 de la vertueuse Sokhna Faty Sylla. Elle était affectueusement appelée Moumi. Après une parfaite maîtrise du Coran et des sciences religieuses, elle s’est pleinement adonnée à l’adoration de son Seigneur ALLAH conformément à la tradition prophétique et à œuvré pour son guide et maître Cheikh Ahmadou Bamba. Elle s’est consacrée à éduquer et à participer à la formation de plusiuers générations d’hommes et de femmes.

Une disciple très dévouée et une éducatrice hors du commun

Tous ceux qui l’ont approchée attestent qu’en dehors des pratiques cultuelles obligatoires, elle s’adonnait à des pratiques surérogatoires et aux wirds. On rapporte qu’elle passait ses nuits en prière pendant que les gens dormaient.
Elle était aussi imbue de vertus morales obligatoires à tout croyant et toute croyante. Parmi ses qualités on note la pudeur, le scrupule, la reconnaissance, la sincérité, la générosité, la longanimité, la probité etc. Elle était distinguée par son ascétisme. Son port vestimentaire était conforme avec les enseignements de l’Islam. Son habitation était très sobre. On rapporte qu’il lui arrivait de donner tout ce qu’elle avait en aumône sans se soucier des dépenses familiales. Elle conciliait aussi la Sharia et la Haqiqa. Toutes ses actons étaient en conformité avec les enseignements du Prophète (Paix et Salut Sur Lui).

Le Cheikh Ahmadou Bamba nous enseigne que le jihad d’une femme consiste à suivre les recommandations de son pieux époux. Sokhna Mouminatou était aussi un modèle dans ce domaine.

Ses actions à Guédé auprès de Serigne Mbacké Bousso sont toujours racontées par les populations. Elle était très dévouée au maître. Cependant, Serigne Mbacké Bousso et toute la population de Guédé savaient qu’ils avaient parmi eux une grande personnalité qui mérite beaucoup de considération. Pour preuve, toutes les filles nées durant l’année où Sokhna Mouminatou était à Guédé portent le nom de cette femme.

Après la disparition de Serigne Mbacké Bousso, elle fut donnée en mariage à Serigne Modou Awa Balla, fils de Mame Thierno Ibra Faty, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba. A Darou Mouhty aussi, elle était très dévouée.

Sokhna Mouminatou était aussi une fervente talibé (disciple) en quête de l’agrément d’Allah. Comme tous les fils du Cheikh, elle avait troqué le lien du sang contre celui de disciple.

En 1927, après le rappel à Dieu de son père, Sokhna Mouminatou participait activement à tous les grands chantiers et initiatives du mouridisme aux côtés des Khalifes. Elle considérait les khalifes comme ses guides et n’entreprenait rien sans leurs accords et leurs bénédictions. En sa qualité de disciple, Soxna Mouminatou accordait une grande considération à la famille du Cheikh.

Son apport dans l’Education et la Formation

L’apport de Sokhna Mouminatou dans l’éducation et la formation des générations d’hommes et de femmes a été très considérable. Sa demeure était un centre de formation pour garçons et filles. Des enseignants étaient recrutés pour l’enseignement du Saint Coran , des sciences islamiques mais aussi d’un certain nombre de qaçaïds sélectionnés parmi les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba pour la mémorisation. Elle a réussi à former des personnalités exemplaires à qui elle enseignait la sincérité dans les actes, l’amour du pardon, la dignité, la dévotion à Dieu, à son Prophète (P.S.L) et aux recommandations de Khadimou Rassoul.

Sokhna Moumi était consciente qu’en tant que bergère, elle devait mettre toutes ces générations sur le droit chemin (Sirâtul Mustaqîm). Ce qu’elle a réussi de fort belle manière. Elle avait versifié en wolof tout ce que les filles devaient savoir et le leur faisait apprendre avant même qu’elles ne soient majeures.

Dans le domaine de la formation, Soxna Moumi initiait les filles à tous les travaux domestiques et ménagers. Ce qui était remarquable dans la préparation du couscous, est que Sokhna Moumi obligeait les filles à faire accompagner chaque action par la récitation de la Basmala. Elle leur avait enseigné des techniques de transformation extraordinaires dans ce domaine.

Ses relations sociales

Sokhna Moumi aussi accordait une grande considération aux humains en général, et aux mourides en particulier, et ceci pour la seule face d’Allah, du Prophète (PSL) et de Khadimou Rassoul. Elle a fondé beaucoup de foyers pour les autres, et envoyait toujours des aides considérables à tous ceux qui étaient liés au Cheikh. Sokhna Moumi assurait aussi les dépenses quotidiennes pour beaucoup de foyers en dehors de sa propre famille. Elle était aussi très distinguée par ses soutiens aux indigents et aux pauvres, connus et inconnus. Pourtant elle ne voulait même pas que sa propre famille sache comment elle aidait ces derniers.

Sokhna Moumi avait un grand amour pour le travail. Elle exerçait certaines activités comme l’agriculture, la teinture, le tissage et s’était même investie dans le transport en achetant des véhicules. Cependant elle distribuait les fruits ou revenus de toutes ses activités aux nécessiteux, et apportait une grande contribution aux chantiers des Khalifes Généraux.

En définitive, Sokhna Moumi était consciente de la sentence du Prophète (P.S.L) qui disait : « l’homme dit toujours mes biens ! Mes biens ! Mes biens ! Et pourtant il ne possède que trois choses : l’aliment qu’il a déjà mangé, l’habit déjà porté et le bien dépensé dans le chemin de Dieu

Quelques paroles de Sokhna Moumi

Sokhna Moumi était aussi un sage dont les paroles étaient pleines de profit. Parmi ces paroles, on retenait :

1. « Adorez votre Seigneur à travers ses esclaves » : c’est-à-dire apportez votre aide et votre assistance aux croyants pour la seule face d’Allah.

2. « Je vous demande : thésauriser des biens jusqu’à mourir et tout abandonner, et les investir dans le chemin d’Allah qu’est ce qui est mieux ? » Et les gens de répondre : l’investir au nom d’Allah.

3. « Ce qui me parvient toujours dans cette maison, dépasse largement les besoins de ma famille, cependant je le redonne aux musulmans et aux disciples de Serigne Touba ».

Puisse Dieu l’agréer et répandre sa bénédiction sur nous tous.

Source: htcom.sn