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Souleymane Guengueng : Hissein Habré était au courant de mon arrestation

L’audition de Souleymane Guengueng, membre fondateur de l’Association des victimes de crime du régime de Hissein Habré (Avcrhh), qui a démarré hier, se poursuit ce jeudi au Tribunal Lat Dior de Dakar. Le témoin a dit, face aux avocats, ne pas avoir de rapport particulier avec Facho Balam et informe aux Cae qu’Hissein Habré était au courant de son arrestation.


Rédigé par leral.net le Jeudi 19 Novembre 2015 à 13:54 | | 0 commentaire(s)|

Arrêté en 1985 au Lac Tchad, Souleymane Guengueng, alors comptable dans une société tchadienne, a apporté son témoignage devant les Chambres africaines extraordinaires. Ce membre fondateur de l’Association des victimes de crime du régime de Hissein Habré est revenu sur les motifs de son arrestation. « Le Président Hissein Habré m’en voulait parce que je recevais beaucoup de monde chez moi », a soutenu M. Guengueng qui a précisé à Me Mbaye Sène qu’il le faisait par hospitalité. Ainsi, explique-t-il, l’ancien président du Tchad avait même donné des garanties de leur sécurité lorsqu’on les ramenait au Tchad. « Samuel Yaldé, qui m’a arrêté, a dit que c’est Guihini Korei qui a pris cette initiative de nous arrêter. L’intervention du Président n’a pas permis de ne pas m’arrêter », raconte-t-il. Poursuivant, il indique que la Dds n’avait pas de loi. A l'en croire, il n’y avait pas de liberté dans ces prisons de la Dds. Toutefois, Souleymane Guengueng a expliqué à la Cour les quatre éléments qui montrent qu’Hissein Habré était au courant de son arrestation. Il a cité l’état de la fiche de son arrestation au niveau de la prison, son arrestation à Maroua et au niveau du Lac Tchad où Samuel Yaldé lui a dit que c’est le Président Habré qui a donné des instructions pour que leur sécurité soit garantie.

Par ailleurs, M. Guengueng a été libéré, après les accords que M. Facho Balam a obtenus auprès du gouvernement de Hissein Habré en 1989, alors que, sur sa fiche d’enquête de la Dds, son nom est écrit en rouge. Une libération qui a surpris la défense. Interpellé par la défense, Souleymane Guengueng soutient ne pas connaitre les raisons de sa libération. Me Mounir Ballal d'inviter le témoin à décrire les relations qui le lient à Facho Balam, opposant du régime de Habré qui a obtenu la libération de plusieurs détenus politiques. « Je recevais ses courriers, mais je n’ai pas de rapport particulier avec lui. J’étais la seule personne travaillant à Maroua qui était connu de ses parents », dit-il. Or, ce dernier a confirmé lors de son audition avoir intervenu pour obtenir la libération de Souleymane Guengueng et Clément Abaifouta. Des propos que refuse d’assumer le témoin. D’ailleurs, il précise aux Cae que c’est Ababacar Torgo qui lui a confirmé qu’il était un détenu politique.

Fara Mendy