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Souleymane Teliko, président de l'Ums : «Notre système judiciaire souffre de l’emprise de l’Exécutif »


Rédigé par leral.net le Mardi 26 Décembre 2017 à 09:58 | | 0 commentaire(s)|

L’Union des magistrats sénégalais (Ums) tient les 28 et 29 décembre, un colloque sur le thème «l’Indépendance de la justice au Sénégal : état des lieux et perspectives ». Dans un entretien accordé à L’As ce mardi, le Président de l’Ums, Souleymane Teliko rappelle que « l’objectif général de cette rencontre est de susciter l’adhésion des acteurs autour de quelques propositions de réformes que nous jugeons nécessaires pour le renforcement de l’indépendance de la justice ».

En clair, il s’agit d’une cuisine interne ou «ndeup collectif » pour faire face à l’immixtion flagrante de l’Exécutif dans le fonctionnement de la Justice. « L’objectif spécifique est lié au diagnostic qui ressort des journée d’études. Ces journées ont en effet, permis de de conforter le sentiment largement partagé chez les magistrats que du point de vue de l’indépendance, le système judiciaire sénégalais souffre de la trop grande emprise de l’Exécutif sur la carrière des magistrats.

« A l’épreuve de la pratique, on se rend aisément compte qu’aucune des garanties prévues pour soustraire la carrière des magistrats du contrôle de l’Exécutif, ne remplit suffisamment son rôle. Ni le Conseil supérieur de la magistrature encore moins le principe d’inamovibilité. Cette situation constitue à nos yeux, une sérieuse entorse à l’effectivité de l’indépendance de la justice au Sénégal. La seconde journée du colloque consacrée aux travaux d’atelier, sera précisément l’occasion de présenter des propositions de réformes portant sur le Conseil supérieur de la magistrature (dans ses aspects composition, attributions et fonctionnement), sur les relations entre le parquet et le ministère de la Justice ainsi que le principe d’inamovibilité », a ajouté le président de l’Ums.

Même si elle est passée comme lettre à la poste à l’Assemblée nationale, la loi portant réforme du statut des magistrats et du Conseil supérieur de la magistrature « source d’injustice flagrante entre des magistrats de même grade voire de même promotion », sera au centre des débats; qui verra la participation d’éminents juges, d'avocats, de représentants de la société civile et de professeurs de Droit.