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Spectre d’une saison agricole catastrophique ; Les paysans inquiets

Si la disparité pluviométrique entraîne une disparité dans les moissons, la qualité et la quantité des semences distribuées, ainsi que les difficultés d’accessibilité des paysans à l’engrais, ne favorisent pas une bonne récolte. Si au Saloum et en Casamance, il y a une lueur d’espoir quant à une bonne récolte, la grande partie du monde rural est dans l’inquiétude.


Rédigé par leral.net le Jeudi 22 Septembre 2022 à 10:34 | | 0 commentaire(s)|

Dans des zones naguère privilégiées comme le Cayor et le Baol, les paysans qui avaient semé dès les premières pluies de juillet ,se sont retrouvés avec des graines pourries. Crainte de famine au Cayor, Baol, le Diambour, Djolof…. Que ce soit dans les région de Thiès et de Louga, le département de Bambey dans la région de Diourbel, et dans tout le Djolof, les paysans sont très inquiets.

«À nos problèmes de semence et d’engrais, s’est ajoutée la rareté des pluies», renseigne Modou Diouf, un habitant de Ndangalma, la voix empreinte de crainte. Au Djolof, Mamadou Thiane ne fait pas autre constat : «À ce rythme, on va vers une très mauvaise saison agricole», fait-il remarquer.

Difficulté d’accès aux semences et à l’engrais

Si les récoltes sont de moins en moins bonnes et souvent catastrophiques avec les déficits pluviométriques, c’est à cause de la qualité et de la quantité des semences reçues par les paysans. Cette année, par exemple, les paysans ont reçu 18 kg d’arachide par carré, c’est-à-dire par famille.

Les paysans qui ne paient pas l’impôt n’en bénéficient pas. L’autre problème est l’engrais. Ce produit qui fertilise les sols est difficilement accessible aux cultivateurs. En raison de deux sacs par carré, l’engrais subventionné est cédé à 12.000 FCfa le sac. Pour le reste, il faut débourser 25.000 FCfa pour avoir le sac.

Plus grave, la situation accroît la période de soudure au niveau de certaines zones menacées de famine. Ailleurs, dans le Diambour, jusqu’au Diéri et au Walo, le problème d’e nourriture frappe à la porte des paysans.

La famine s’installe

Bassirou Ndiaye, un habitant du Diambour qui se présente comme défenseur de ses parents paysans, avoue que «les greniers sont devenus vides alors qu’aucune récolte ne pointe à l’horizon».

Si dans le monde rural l’enthousiasme qui a prévalu lors des premières pluies, a cédé la place au désespoir, c’est que la quantité de pluie est disparate. Dans le département de Tivaouane et sur toute l’étendue du Mbakhol, à part quelques ilots de végétation, un climat de saison sèche règne partout.

L’engouement qui prévalait avant la fête de la Tabaski, avec les premières pluies qui sont tombées, a cédé la place à l’angoisse. Autant dire que dans le monde rural, c’est presque partout l’inquiétude

Un monde rural désolé et angoissé

Le Sénégal est sous l’influence d’un climat semi-aride, qui alterne saisons sèche et humide. Avec les changements climatiques, le pays devrait mettre à contribution les compétences qui sont à l’Isra, l’Ensa et les autres structures spécialisées, pour réfléchir sur des cultures adaptées au dérèglement saisonnier.






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