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Success stories diaspora: Modou Diop et Door War Services tracent leur route à Ghanghzou


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Août 2018 à 12:40 | | 0 commentaire(s)|

Qu’ils soient sportifs, scientifiques, businessmen, banquiers, artistes, politiciens.., beaucoup de Sénégalais de la diaspora réussissent dans divers domaines et surtout là où ils excellent le plus, à savoir le commerce.

Finie l’image d’Epinal des modou-modou et fatou-fatou, confinée dans des métiers comme la vente à la sauvette, le trafic en tout genre ou le bâtiment. Les modou-modou et fatou-fatou sont de plus en plus diplômés et réussissent «surtout quand ils quittent le Sénégal!», mais pas tous.

Le modou-modou, Modou Diop fait partie de ceux là…dans le milieu de l’Empire. Il rêvait d’études supérieures après le bac en poche à Dakar. Il réussira à tenir pendant deux années en pharmacie puis décida de tenter l’aventure…chinoise en 2006.

Ce Modou issu d’une famille de commerçants (son père est un grand commerçant) est un sportif, travailleur infatigable et sérieux.

Dakarecho est allé à sa rencontre à Ghangzhou, (Canton) dans la région du Guangdong (Chine)

La ville de Ghangzhou avec ses 15 millions d’habitants, où vivent environ 150.000 africains, regorge de nombreux commerçants africains de toutes nationalités et quasiment une bonne partie des produits que nous consommons en Afrique et ailleurs, vient de là-bas.
 

M. Diop a ses bureaux au 16e étage, Bloc C, de l’immeuble Tanxiu dans le quartier africain de Xiaobei.
M. Diop a ses bureaux au 16e étage, Bloc C, de l’immeuble Tanxiu dans le quartier africain de Xiaobei.

Les salariés de Door War Services, la société de Modou Diop, à ne pas confondre avec les Doorkat, sont chinois, il est le seul sénégalais dans son entreprise.

La législation chinoise obligeant les employeurs étrangers à embaucher une main d’oeuvre locale d’abord. Modou Diop « regrette d’ailleurs que cette réciprocité ne soit pas appliquée aux Chinois au Sénégal, d’autant plus que c’est très compliqué d’ouvrir une société en Chine pour un étranger. »

Vrai polyglotte chinois, ouolof et français, Modou Diop s’est fait une religion: le travail. Sérieux, organisé et généreux, Modou est un infatigable acharné du travail, il n’hésite pas à faire des centaines de kilomètres pour rencontrer un client ou même un contact.

Modou Diop a ouvert un bureau de trading en Chine et exporte toutes sortes de produits en Afrique mais principalement au Sénégal soit par fret (10 jours) ou par container (1 mois).

Quand on l’interroge sur ses affaires, on sent Modou un brin évasif: «les affaires ne marchent plus comme avant à Ghangzhou dit-il », car il y a une rude concurrence d’autres africains et autres colporteurs qui s’improvisent tous traders pour combler des fins de mois et cela gâche le marché, sans compter le racisme des chinois envers les noirs et les contrôles de police de plus en plus nombreux à cause d’autres africains avec des passeports sénégalais qui s’adonnent à la vente de drogue et d’autres délits»
 

En effet les contrôles de police sont de plus en plus fréquentes à Xiaobei et ceci à n’importe quelle heure de la journée surtout aux abords des marchés notamment au marché de Dongfeng dans le quartier de Xiaobei.

Mais les 650 sénégalais regroupés au sein de l’association des Sénégalais de Chine communiquent via WeChat, la plateforme de messagerie la plus utilisée en Chine et se préviennent mutuellement des emplacements des « takeder » (policiers)

Au niveau des difficultés rencontrées, Modou Diop souhaiterait que « le consul du Sénégal, Mr Mouhamadou El Bachir Diack leur vienne en aide surtout pour les visas où les Sénégalais qui n’ont pas un visa long séjour sont obligés de sortir tous les mois pour ensuite revenir. »

Jean Louis Verdier- Bloggeur http://www.dakar-echo.com/

Ndèye Fatou Kébé