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Témoignages sur le scandale sexuel à la cité Mixta : Le mode d’emploi des jeunes pervers

Un coup de filet de maître dans une cité a déniché un gros scandale : une bande de garçons et de filles a été surprise en pleins ébats avec des cornets de chanvre indien en leur possession. Mais l’histoire semble plus complexe. Le mot de l’affaire est une perversion menée à grande échelle qui sévit dans la cité Mixta. Le Quotidien a pénétré la cité et mis à nu ses secrets les plus invraisemblables.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Mai 2012 à 17:52 | | 0 commentaire(s)|

Témoignages sur le scandale sexuel à la cité Mixta : Le mode d’emploi des jeunes pervers
Elle a été vendue à la criée par une purulente histoire de fesses sur fond de scandale. La Cité Mixta, un des nouveaux coins aseptisés de Dakar, lovée dans une cuvette ni­chée entre le Stade Léopold Sédar Senghor, le Lycée moderne de Da­kar (Lymodak) et les Par­celles Assainies, s’est rendue tristement célèbre le vendredi 11 mai dernier. Elle a été éclaboussée par les clapotis des ébats intimes de plusieurs élèves surpris entre ses murs.
Mais ces immeubles avec les appartements qu’ils proposent sont en réalité un bastion d’une débauche galopante. La masse de ses habitants sont unanimes : «C’est de pire en pire. Cette histoire n’est que l’arbre qui cache la forêt.»
La cité Mixta est un lieu in que des promoteurs immobiliers ont su rendre attrayant. A l’abord c’est une succession d’immeubles à deux niveaux qui proposent des appartements très in aux couleurs rouge et blanc. Aujourd’hui, elle séduit les couples fraîchement mariés par la panoplie des appartements qu’elle propose. Dans la perspective d’une rentabilisation rapide de l’investissement, des appartements meublés sont proposés aux voyageurs de passage au Sénégal.
Codé Touré, agent immobilier, «la vente n’était pas toujours évidente, alors les propriétaires ont voulu jouer sur sa proximité avec l’aéroport pour louer les appartements meublés au tarif de 15 000 ou 20 000 francs Cfa par jour.» Souvent, la gestion de l’appartement est confiée à un intermédiaire, à charge pour celui-ci d’y veiller et de l’entretenir. Mais au-delà, se cache aussi un souci financier tenace avec un retour sur investissement qui tarde à se réaliser. Les appartements meublés trouvent difficilement un locataire pour le mois. C’est par la location journalière que les propriétaires réussissent à s’en tirer. Seulement, le profil des clients a vite changé. Des jeunes filles, souvent des élèves, dont l’âge varie de 16 à 20 ans s’affichent sur les lieux avec des hommes d’âge mûr. Ibra Ndiaye a ses pénates à la cité. Il raconte : «Ces filles venaient passer deux à trois jours dans les appartements. On les croisait sur les escaliers, cigarettes à la main avec un port vestimentaire extravagant.»

Arrêtées, les filles se moquaient de la police
Le flirt entre les jeunes filles et la cité a commencé dans un petit jardin pendu aux flancs d’une rangée d’appartements et le mur de clôture du Lycée moderne de Dakar. Le jardin offre plusieurs bancs publics où les élèves viennent souvent tailler bavette. Macodou Mare : «Ces filles n’ont pas froid aux yeux, elles n’hésitent pas à vous aborder en prétextant une quête pour le foyer de leur lycée.» Après l’entrée en matière des filles, la suite est pendue à la moralité du client. S’il le souhaite, la quête peut accoucher d’une collaboration bilatérale dont les primes négociations sont conclues dans un des appartements. C’est sensiblement ce qui s’est passé le 11 mai dernier, jour de la commémoration du décès de Bob Marley.
Les habitants désireux de sauvegarder l’image de leur cité ont longtemps fait le dos rond avant de se plaindre auprès des responsables de la sécurité. Un jour, un voisin plus hardi est passé à la vitesse supérieure. Il appelle les éléments du commissaire Dramé, des Par­celles Assainies. Ibra Ndiaye avait lui aussi maintes fois rouspété contre les agissements des filles. Il dit : «Je les engueulais souvent. Un jour j’ai même chassé quelques-unes d’entre elles qui étaient venues auprès de moi pour acquérir une maison de passe.»
C’est là que les choses se sont précipitées. La police des Parcelles Assainies ayant eu le tuyau flaire d’abord les ombres avant de tendre son filet. Il est un peu plus de 16 heures quand un panier à salades banalisé se gare à quelques mètres de l’immeuble. Des hommes débarquent sans l’air de rien. Quelques minutes plus tard, une bande de gens est poussée sans ménagement vers la voiture par des policiers en civil. Ibra Ndiaye qui terminait ses ablutions revient sur la scène : «Ils avaient pour la plupart entre 16 et 20 ans. Quand on les a appréhendés, les filles de la bande qui étaient plus nombreuses étaient habillées de façon très excentrique. Elles avaient des mini-jupes et des sous-fesses. Leurs faux-cils étaient longs et extravagants. Mais le pire, c’est que ces jeunes gens n’étaient nullement apeurés par leur arrestation. Au contraire, ils affichaient un air si décontracté qui frisait presque la bravade devant les policiers en civil.» Macodou Mare renchérit : «Elles vous fusillaient carrément du regard, rigolaient franchement quand elles ont été cueillies. Pire, elles ne prenaient même pas la peine de cacher leur visage.» Le muezzin finissait son appel quand le rideau tombe sur la scène brève et renversante. Chez les voisins, c’est la consternation.

Il fallait un code pour entrer dans l’appart’
Après la découverte du scandale, l’intermédiaire qui louait l’appartement a pris la clé des champs. Les personnes incriminées constituaient en réalité un soviet qui ne laissait rien filtrer. Ou presque. Pour pénétrer dans l’appartement, il fallait lâcher le mot de passe. Ibra Ndiaye : «Ils avaient un code, une façon à eux de pénétrer dans les lieux et d’y inviter leurs complices. Quand ils l’introduisent, la porte est aussitôt refermée.» Au début, dans le voisinage, on est très taiseux sur les faits et les infos filtrent au compte gouttes, comme pour ne pas froisser la plastique des lieux. Macodou Mare ex­pli­que : «J’avais flairé le coup il y a longtemps, mais c’était presque impossible d’intervenir parce que c’était juste quelques cas isolés. Et après tout, c’était des lieux privés et a priori ce qu’on y faisait ne me regardait pas. Mais l’affaire a commencé à prendre du volume, les visites sont devenues plus récurrentes. En réalité il y a plusieurs appartements qui sont visés. Le problème c’est qu’on ne peut pas s’introduire de force dedans.»
Sur l’identité de ceux qui tiennent les manettes de la cité, c’est encore la nébuleuse. Certains résidents jurent qu’elle appartient à des magnats espagnols. D’autres croient savoir que Karim Wade serait un actionnaire de l’ombre et tirerait les ficelles du dehors. Aujourd’hui, l’appartement du délit est sous scellés. Un calme relatif est revenu sur les lieux et les habitants pensent que le mal est déjà passé. Ce qui n’est pas le cas pour ces filles qui attendent toujours un procès pour être fixées sur leur sort… après des instants idylliques.

Silence radio au commissariat des Parcelles Assainies

Le Quotidien a voulu suivre le cours des évènements en remontant vers les sources policières qui ont mis la main au collet de la bande. Mais, au Commissariat des Parcelles Assainies, rien ne filtre. Le commissaire Dramé s’est montré inflexible: «C’est une affaire pendante devant la justice, nous ne pouvons pas nous prononcer là-dessus, ni vous donner les détails de l’histoire. La police est un corps hiérarchisé et il n’est pas question de brûler les règles établies.»
En réalité, le vendredi 18 mai, jour de notre passage dans les locaux du commissariat des Parcelles Assainies, la police n’avait pas fini de tendre ses filets. Pour preuve, quelques jours après l’arrestation de la bande, une autre personne impliquée dans le scandale a été interpellée. En outre, de sources proches du dossier on apprend que des rebondissements spectaculaires ne sont pas exclus dans cette affaire.



SOURCE:lequotidien
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