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Tentation d’un 3e mandat de Macky Sall: L’alerte de l’ancien ministre Mamadou Ndoye

Ancien ministre de l’Education nationale, Mamadou Ndoye, membre de la Ld/ Debout et ancien Sg de la Ld (Ligue démocratique), a mis en garde Macky Sall, l’invitant à faire une prise de conscience face au 3e mandat. Il est revenu sur les Locales lors du Grand Oral sur Rewmi fm. Extraits d’un entretien. Rewmi.com


Rédigé par leral.net le Lundi 8 Novembre 2021 à 09:38 | | 0 commentaire(s)|

Tentation d’un 3e mandat de Macky Sall: L’alerte de l’ancien ministre Mamadou Ndoye
Les Locales suscitent moult commentaires, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Les Locales sont des locales et doivent le rester. On essaie d’y greffer autre chose mais en vain. C’est-à-dire comment régler la dévolution des pouvoirs locaux et avec une gouvernance de proximité. Même si des gens tentent de lui donner un autre sens, il y aura un élément qui est objectif et c’est qu’à l’occasion de toute élection, on essaie de mesurer l’audience des partis politiques. C’est le cas aussi. Mais cela ne veut pas dire que cela va refléter fidèlement les prochaines élections.

Dans les Locales, les personnalités locales, leur ancrage et leur relation avec les populations restent énormes. Ce qui n’est pas le cas avec la présentielle. J’ai bien écouté le propos de Mahmoud Saleh. Cela m’inspire deux réflexions. La première c’est qu’on peut interpeller ce qu’il a dit comme un appel au secours au niveau national. Une deuxième interprétation, c’est de dire que c’est ce qu’il a entendu. Si tel est le cas, nous sommes dans une perspective d’affrontement. En cas de rapport de force, nous allons nous battre pour imposer le 3e mandat. Si nous n’avons pas de rapport de force favorable, cela ne sera pas possible. Il ne s’agit pas de bataille de légitimité.

Alors vous pensez que Macky peut tenter un 3e mandat ?

Il est clair qu’il veut un 3e mandat. Il veut un autre mandat. Alors une fois que nous sommes d’accord, c’est de savoir s’il pourra. Moi si j’étais son conseiller, je lui dirais clairement d’éviter une situation impossible qui va déboucher sur le cas Alpha Condé. L’autre hypothèse, c’est le cas de son ami de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui est dans une situation telle qu’Il a même peur d’une mouche qui vole. Il est sur le qui-vive ou celle de Blaise Compaoré. Tout cela prouve que c’est un mandat de trop.

Quelle est votre lecture de ces cas de forclusions et de rejets tous azimuts des listes de l’opposition ?

Je ne connais pas les motifs et cela permettrait de savoir si c’est juste ou injuste. Il y a une chose qui montre un des problèmes de la démocratie, c’est que pour celui qui organise, aucune de ses listes n’est forclose.

Des mandataires disparaissent avec des listes, rendant impossible le dépôt. Un phénomène nouveau comme à Matam, etc. Pourquoi ?

Apparemment, quand on voit des situations comme ça, on se pose des questions sur les infiltrations. S’il est responsabilisé, il peut paralyser le fonctionnement de la coalition. Car la question de la fidélité est importante. Seul un infiltré a ce genre de comportement. Aujourd’hui, il y a beaucoup de partis pas très implantés dans les localités. Ils ramassent ce qu’ils peuvent dans certaines localités. Donc, ils n'ont pas le temps de savoir si celui ou celle qu’ils prennent, est dans une attitude ou valeur qui soit compatible avec leur éthique.

La dislocation aussi est un problème avec des listes parallèles. A quoi s’attendre avec cette opposition ?

La question que l’on peut se poser c’est, avons-nous des partis d’opposition ou des conglomérations d’intérêt individuel ? Même s’il y a des noyaux de partis, il y a un ensemble de personnalités et c’est difficile de tout maîtriser. La plupart des gens qui viennent se positionner sur les listes, dès qu’ils voient que ça ne marche pas, ils courent vers une autre liste. Ce qui est dramatique, c’est qu’il n’y a plus de projet collectif. Il n’y en a pas. Le projet collectif est submergé par les intérêts individuels. On ne le voit plus. C’est la même chose partout.

C’est aussi difficile de dire que les choses peuvent basculer, car vous ne trouverez pas une seule localité où les gens n’ont pas de problèmes. Que cela soit dans l’opposition comme dans le camp du pouvoir. Donc, c’est difficile, car tout est divisé et il est impossible de faire des prévisions. De manière globale, le pouvoir a plus la possibilité de serrer les rangs avec des gens qui ont des postes mais qui risquent de les perdre, s’ils ne suivent pas la discipline. Pour l’opposition, cette possibilité d’unifier n’existe pas. Il y aura plus de dislocation dans l’opposition que dans le camp du pouvoir. Mais de manière générale, pour abattre un pouvoir, il faut l’unité de l’opposition.

Violences politiques à Ziguinchor, peut-on s’attendre au pire avec ces élections ?

Il appartient à l’Etat de ne laisser nulle part un endroit, sans droit. C’est sa responsabilité. Il doit être présent pour assurer la sécurité des populations et lutter contre la violence. Quand l’État laisse impunie la violence, il l’encourage et on attend sa réaction. S’il n’y a plus de projet politique et de confrontation et discussion démocratique, comment gagne-t-on les élections, si l’Etat disparaît ? La démocratie ne sera pas là, car c’est la confiance. Quand elle quitte le pouvoir, ce sont les rapport de force ?

Barthélémy Dias convoqué au tribunal, d’aucuns parlent de moyens non conventionnels qu’utilise l’Etat ?

Malheureusement, ces coïncidences sont là. Mais bon, les Locales auront lieu et que personne n’accepte qu’elles soient repoussées. Il faut que les populations refusent la prorogation des mandats des élus. Sinon, on va détourner la démocratie. Le mandat des élus locaux a été prorogé, mais cela ne doit pas avoir lieu.





Rewmi