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Tounkara de la 2stv écrit à Idrissa Seck: "Le nom de votre parti est mal orthographié"


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Août 2014 à 14:21 | | 58 commentaire(s)|

Tounkara de la 2stv écrit à Idrissa Seck: "Le nom de votre parti est mal orthographié"
Monsieur le Président,

Le nom de votre parti, tel qu’orthographié, même sur vos documents officiels, est erroné. Vous l’écrivez « Rewmi », ce qui veut dire « La vergeture » (strie sur la peau) et non « Le Pays » qui est votre intention. « Le Pays », en wolof, s’écrit « Reew mi » : il doit y avoir deux « e » car c’est une voyelle longue et le « mi » (l’article défini « le » ou le pronom démonstratif « ce ») doit être séparé du nom « Reew ».

Comme dans les autres langues, les articles et les pronoms ne sont pas collés aux noms quand on écrit le wolof. De plus, ne pas respecter la longueur des voyelles et des consonnes change complètement le sens des mots wolofs. Rew signifie « vergeture » alors que c’est Reew qui veut dire « pays ». Exemples : naw (considérer), naaw (voler) ; fen (mentir), feenn (nulle part) ; jam (piquer), jaam (esclave) ; lal (lit), laal (toucher) ; safara (feu), saafara (eau mystique)…A noter que Reew (pays) est différent de Rééw (impoli) qui s’écrit avec des accents pour respecter la particularité du son mi-fermé.

Ce que vous écrivez n’existe tout simplement pas en wolof. C’est comme un Français qui, voulant écrire « Le Pays » finit par dire « Lavergeture » en un seul mot, sans séparer le nom de l’article. Double fautes, de sens et d’orthographe.

Vingt-et-une langues sont codifiées au Sénégal. Le wolof l’est depuis 1974. Il a une grammaire et une orthographe propres qui doivent être respectées comme on le fait avec toute autre langue du monde.

Cette écriture erronée que vous utilisez ne rend pas service à la langue et au pays : elle est propagée par la presse et toute une génération de Sénégalais va l’intérioriser. Pouvons-nous vous demander de la corriger ?

Respecter nos langues, les parler et les écrire correctement sont des impératifs de développement. C’est un minimum exigible chez nos dirigeants.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments patriotiques.


Mamadou Sy TOUNKARA, Présentateur de « Senegaal ca kanam »