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Tribunal/ Conflit Tobène-ICS : Les 21 prévenus libérés provisoirement

Près de 13 avocats ont défendu les 21 prévenus de Tobène, répondant à leurs chefs d’accusations. 6 d’entre eux, ont obtenus la liberté provisoire. Après l’interrogation des deux chefs de villages et des jeunes, le procureur est revenu sur les accusations retenues contre eux. Il a par ricochet, exposé les coups et blessures et autres actes de violences, exprimés sur les forces de l’ordre.


Rédigé par leral.net le Dimanche 23 Août 2020 à 21:17 | | 0 commentaire(s)|

Tribunal/ Conflit Tobène-ICS : Les 21 prévenus libérés provisoirement
L’affaire Tobène-ICS a connu des heures tumultueuses dans la salle d’audience du Tribunal de Thiès. L’audience a démarré au Tribunal de Thiès à 11 heures dans une salle, moyennement remplie.

Ainsi, après l’interrogatoire des accusés, le procureur, faisant son réquisitoire a exhorté les deux parties au dialogue pour résoudre ce problème foncier qui commence à dégénérer. D’après lui, les éléments de la gendarmerie ont eu des blessures au cours de ce précédent affrontement de janvier 2020.

Alors que l’affaire est partie du fait qu’un géomètre s’était rendu sur les lieux pour faire son travail. Présent sur les lieux, ces mêmes villageois poursuivis ont commis des actes de violence sur sa personne afin de l’empêcher à faire son travail. Ces derniers, relève-t-il, ont attaqué aussi, les forces de l’ordre qui l’accompagnaient pour garantir la bonne marche.

« Cette même violence contre des agents en exercice de leurs fonctions a été répétée. Alors, il faut qu’on prenne des mesures strictes pour régler ces problèmes une bonne fois pour toute, afin de ne plus avoir à nous retrouver avec des agents amochés avec des certificats médicaux de 21jours ou plus », a suggéré le procureur du tribunal de Thiès.

L’accusé Cheikh Fall, ayant envoyé des messages Whatsapp pour inciter à la révolte et, à la rébellion, menace-t-il, doit être sanctionné pour provocation à un attroupement non armé, action à la rébellion par le billet d’un système informatique. Ce faisant, le procureur demande ainsi, à la relaxation du reste des accusés avec une peine d’avertissement.

Suivant son réquisitoire, les avocats de la défense, ont souligné les 112 milliards de FCfa que les ICS tirent comme revenus sur ces terres, comparés à la somme proposée aux villageois. Mais aussi, ils ont exposé la pollution de l’environnement qui occasionne d’énormes problèmes de santé à ces populations.

D’après Me Aline Badara Fall de la défense, l’expropriation des propriétés terriennes doit se faire légalement. Puisque, regrette-t-il, la compensation est un acte fondamental dans le processus de l’expropriation.

Suivant sa logique, son collègue Me Rokaya Tall a trouvé que cette affaire n’est pas judiciaire. Mais, un cas socio-politique. « C’est une honte de voir 36 associations de la société civile réunies aujourd’hui, pour soutenir de pauvres villageois qui sont en train d’être dépossédés de leurs terres en cette saison d’hivernage. Ces personnes devraient être actuellement dans les champs. 300 gendarmes, 40 véhicules et 15 fourgonnettes pour cerner ce village et opprimer les villageois, c’est une affaire lamentable », a fustigé Me Rokhaya Tall.

Me Assane Dioma Ndiaye, étonné de la qualité de plaidoirie de ses jeunes confrères a exprimé son émerveillement. « Près de vingt ans en arrière, je n’ai jamais assisté à un si grand engagement de 13 jeunes avocats, non payés qui assurent avec autant d’enthousiasme. Ils ont été très pertinents pour défendre ces villageois. Je suis fière et rassuré de cette relève », souffle-t-il.

Ainsi, arrive l’heure de l’annonce du verdict. L’ensemble des accusés ont obtenu la liberté provisoire. Et, le délibéré est fixé au 26 Août 2020.


Ousmane Wade