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UN SOUVENIR : Surpris en train de faire une fellation, l'étudiant B. Tine et le tailleur 0. Gueye encourent deux ans ferme

Après les homosexuels qui ont été jugés il y a de cela quelques mois deux autres jeunes hommes étaient à la barre du tribunal de Dakar, hier, pour répondre du délit d'actes contre nature. B. Tine et O. Guèye avaient en effet été surpris par un policier en civil, en train de faire une fellation à la Place du Souvenir, ils encourent deux ans ferme de prison.


Rédigé par leral.net le Dimanche 27 Juin 2010 à 16:04 | | 0 commentaire(s)|

UN SOUVENIR : Surpris en train de faire une fellation, l'étudiant B. Tine et le tailleur 0. Gueye encourent deux ans ferme
Qu'est-ce qui a bien pu pousser B. Tine, un étudiant en deuxième année dans un centre de formation de la place, à commettre des actes contre nature avec O. Guèye, un habitué des faits, qui a été surpris, selon les mentions de la police, à trois reprises sur la corniche ? En tout cas, s'il est constant qu'ils ont été surpris en train de faire une fellation, les deux mis en cause se sont renvoyé la balle. Chacun d'eux s'est en effet évertué à accuser l'autre d'avoir ouvert sa braguette.

En tout état de cause, il ressort de la version de l'étudiant B. Tine qu'il marchait sur la Corniche lorsqu'à un certain moment, il a été interpellé par un jeune homme. Ayant entrepris une discussion après les salutations d'usage, l'étudiant souligne que ce dernier lui a proposé de lui faire visiter la Place du Souvenir qu'il ne connaissait pas. Encore que dans ses propos, il s'est trahi en soutenant qu'il loge au campus universitaire de l'Ucad. Suffisant pour que le juge lui lance : «comment peut-on vivre au campus et ne pas connaître la Place du Souvenir ?»

Quoi qu'il en soit, il faut retenir que, selon B. Tine, c'est lorsqu'ils sont arrivés sur les lieux que O. Guèye a commencé à lui faire des avances. «Est-ce que tu peux me faire ce que les femmes font aux hommes », lui aurait dit le tailleur O. Guèye qui, joignant l'acte à la parole, l'a plaqué au mur avant de commencer à le caresser. Et comme si cela ne suffisait pas, raconte toujours l'étudiant, «il a ouvert sa braguette et a mis son sexe dans ma bouche». Si à la barre, B. Tine a tout mis sur le dos de son coprévenu, il faut dire qu'il avait fait des aveux partiels devant les policiers en soutenant qu'il avait commencé à refuser au début, mais que O. Guèye avait fini par le convaincre. «J'ai été tellement ébahi que je me suis laissé faire», avait-il raconté aux enquêteurs.

Faux ! Lui rétorque le tailleur qui est pour le moins très efféminé. «C'est lui qui a tout commencé en ouvrant ma braguette avant de sortir mon sexe», dit O. Guèye bien qu'un fait reste constant dans cette affaire. A savoir que le policier en civil qui les a trouvés sur place a noté que c'est O. Guèye qui avait la braguette ouverte.

«Qu'importe !», leur lance le procureur de la République, selon qui, ce qui est important dans cette affaire, c'est que les mis en cause ont été surpris en train de commettre des actes contrenatures. Toutes choses qui font que le parquet a requis une peine ferme de deux ans à l'encontre de O. Guèye et B. Tine. Selon Mes Boubacar Dramé, Ousseynou Faye et Youssoupha Camara, qui ont eu à défendre la cause de l'étudiant, «les seules déclarations d'un coprévenu ne peuvent pas suffire pour condamner leur client»: Plaidant pour la légalisation de l'homosexualité qui, de leur point de vue, est «un acte naturel», Me Camara et Faye ont tenu à rappeler que «la science a fini de démontrer que ces déviances ne constituent pas des vices, mais une malformation». Toutes choses qui font qu'ils ont plaidé la relaxe au bénéfice du doute de leur client et, à titre subsidiaire, la bienveillance de la loi.

Le délibéré de cette affaire sera connu le 29 juin prochain.

Ndèye Anna NDIAYE
Source Le Populaire

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