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Un livre pour comprendre l’évolution des Lions de la Téranga ces 10 dernières années

Rédigé par leral.net le Mercredi 28 Janvier 2015 à 10:11 | | 0 commentaire(s)|

Les Lions du Sénégal sont de retour en Can après 10 ans de fortunes diverses qui n’ont guère reflété l’immense potentiel footballistique du pays. Pourquoi le Sénégal tarde à remporter la CAN ?



La réponse est apportée par le journaliste et écrivain sénégalais Cheikh Mbacké Sène qui a publié récemment un livre sur la gestion du football sénégalais entre 2003 et 2013. Intitulé « Lions de la Téranga : Vérités et contre-vérités sur les échecs répétés (2003-2013) », cet essai de près de 198 pages publié aux Editions du Net (France) en octobre dernier, est une analyse critique sur les faits majeurs et détails qui ont défini la gestion du football national durant les années d’après le Mondial 2002 à l’issue duquel le Sénégal avait brillé, en atteignant les quarts de finale pour une première participation. L’auteur, très bien resauté et qui a côtoyé l’équipe de près, pose un regard rétrospectif, cru et par moment même discourtois.

«La décennie 2003-2013 qui aurait dû voir se poursuivre l’œuvre de deux hommes venus d’ailleurs (Peter Schnittger et Bruno Metsu), accomplie de connivence avec des nationaux engagés comme Ousmane Paye, El Hadji Malick Sy « Souris » ou encore le défunt Omar Seck et nous valoir un titre continental », regrette-t-il. Le Sénégal a pris le chemin inverse, alignant contre-performances sur contre performances.

Cheikh Mbacké Sène insiste que, sur la base de son intime conviction et au regard des talents produits dans la décennie écoulée, « le Sénégal pouvait sans conteste s’imposer sur le continent et faire mieux que l’Egypte ». Mais dans « les guerres des dirigeants souvent des amateurs, la dualité stérile entre ministère de tutelle et la fédération, les sélectionneurs mercenaires sans grande conviction enrôlés sur des critères lugubres, et des joueurs qui prennent la sélection pour le Club Med et le maillot national pour un string », le Sénégal ne pouvait espérer mieux que ces interminables déconvenues.

Guy Stephan, Henryk Kasperczak, ou encore Pierre Lechantre pas oubliés

Les sélectionneurs étrangers comme Guy Stephan, Henryk Kasperczak, ou encore Pierre Lechantre n’ont pas été épargné par l’essai. «Guy Stephan et Kasperczak n’avaient rien à foutre du football Sénégal. Ils ont causé plus de mal qu’ils ont rendu service ». L’auteur souligne que « Pierre Lechantre jouait sur deux tableaux pour faire monter les enchères avec son club Al Arabi de Doha (Qatar), mais n’avait jamais eu l’intention véritablement d’entraîner le Sénégal. (…) Guy Stephan a dénaturé le football des Lions après 2002 (…) et Henrik Kasperczak était moins impliqué et peu inspiré ». « Le Polonais est resté calfeutré dans une suffisance arrogante et coutumière. Il débarque au Ghana avec « ses » certitudes, lesquelles sonnent creux dans les oreilles de tout le monde sauf dans celles de ses thuriféraires qui refusent de voir la réalité en face et rêvent de miracle », souligne l’auteur.

Un outil pour conscientiser et … « faire du Sénégal enfin… un champion d’Afrique »


« Le bien-fondé de cet essai est d’inciter chaque acteur, à quelque échelle qu’il soit, joueur, entraîneur, dirigeant, autorité sportive, supporter et journaliste, à se remettre en question afin que les erreurs du passé puissent servir à l’avenir et qu’on puisse enfin œuvrer tous et foncièrement de concert. C’est comme cela seulement que nous parviendrons à stopper l’éternel recommencement des « relances sans retombées » et à réussir tous ensemble à faire du Sénégal enfin… un champion d’Afrique », rêve l’auteur, non sans citer Winston Churchill qui disait : « Plus loin on regarde vers le passé, plus loin on voit l’avenir ».

Cet ouvrage est extrêmement riche en faits, avec une analyse intéressante des facteurs bloquants du football sénégalais. Il éventre la gestion u football au pays de la Téranga comme jamais cela ne s’était fait auparavant. Pour la première fois, on touche du doigt les vrais maux du football sénégalais.