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Une bien curieuse lettre : Fraport propose que le Fonsis rachète Daport

Le contenu de la lettre que Fraport a adressé à la direction de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aidb) pour plaider son départ et faire des propositions financières témoigne, d'après Libération, du peu de respect qu’elle a pour les autorités sénégalaises.


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Octobre 2015 à 10:03 | | 2 commentaire(s)|

Selon les informations du journal, Fraport a écrit aux autorités sénégalaises pour « plaider » son départ de l’Aéroport Blaise Diagne de Dakar (Aidb) qu’elle devait gérer. Dans la missive adressée à la direction générale de l’Aidb, Alexander Zinell, président du Conseil d’administration de Daport et administrateur à la maison père, Fraport se livre à un bien curieux plaidoyer non sans… attaquer les autorités sénégalaises. En effet, Fraport s’est dite « très déçue » de la décision du Président Macky Sall de faire baisser la redevance aéroportuaire afin de relancer le tourisme. Pince-sans-rire, cette structure se désole de ne pas avoir été consultée avant cette décision. Surtout que, dit-elle, le chef de l’Etat avait reçu des dirigeants de Fraport lors d’un séjour en Allemagne.

Aussi, Fraport réclame-t-elle la rondelette somme d’un million de dollars (584 millions F Cfa) au Sénégal pour un « départ à l’amiable ». D’autant qu’elle se dit convaincue que les membres du Gouvernement ainsi que des autorités aéroportuaires ne voudraient pas du second aéroport. En plus de cette proposition financière qui ne repose sur aucun justificatif, Fraport a fait une offre pour le moins surprenante. Dans la lettre, dont ampliation a été faite à l’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Fraport propose que Daport soit… rachetée par le Fonds souverain d’investissement stratégique (Fonsis) qui pourrait ainsi gérer le futur aéroportuaire. Cette proposition, du reste très curieuse, cache-t-elle, se demande le journal, des manœuvres du… Fonsis.

Des spécialistes le croient dur comme fer et s’indignent de l’activisme de cette structure qui tente par tous les moyens de contrôler Aidb. Déjà, 29% des parts de l’Etat dans cette infrastructure ont été confiés au Fonsis alors que les textes en vigueur disent clairement que les actifs de l’Etat sont gérés par la cellule de gestion et de contrôle du portefeuille de l’Etat.

Pire, la direction générale de l’Aidb ne dispose que de 20% du Capital là où Fraport détient 51%. Du coup, en rachetant Daport, comme le propose Fraport, le Fonsis se retrouverait avec 80% des parts de la future société qui va gérer Aidb…