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Utilisation abusive des antibiotiques: Près de 40 000 kg utilisés dans le secteur de l’élevage en 2021

Dans le cadre de la Semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance antimicrobienne (Ram), le secrétariat permanent du Haut conseil national de la sécurité sanitaire mondiale, en partenariat avec l’Usaid et la Fao, a organisé un atelier de mise à niveau sur la résistance antimicrobienne de deux jours à Thiès, avec les professionnels des médias. Ainsi, il a été noté une utilisation abusive des antibiotiques, qui sont les facteurs favorisants de la résistance antimicrobienne.


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Novembre 2021 à 09:24 | | 0 commentaire(s)|

Utilisation abusive des antibiotiques: Près de 40 000 kg utilisés dans le secteur de l’élevage en 2021
Problématique peu connue du grand public, la résistance aux antimicrobiens (RAM) est un phénomène naturel qui fait que les micro-organismes comme les bactéries, les virus, les parasites et les champignons, deviennent insensibles aux effets des médicaments antimicrobiens tels que les antibiotiques, précédemment efficaces pour traiter les infections.

Toute utilisation d’antimicrobiens peut conduire au développement d’une résistance. Plus on utilise d’antimicrobiens, plus il y a de probabilités que les micro-organismes développent une résistance, et en cas de mauvaise utilisation ou d’abus, le processus est accéléré.

La prise de doses incorrectes, ou l’administration d’un antimicrobien à la mauvaise fréquence ou pendant une durée insuffisante ou excessive sont des exemples de mauvaise utilisation.

C’est pour prévenir une situation délicate que le secrétariat permanent du Haut conseil national de la sécurité sanitaire mondiale, en partenariat avec l’Usaid et la Fao, ont mis en place un programme dénommé la sécurité sanitaire mondiale One Health (Une seule santé).

En effet, la RAM réduit l’efficacité des médicaments, de sorte qu’il devient difficile ou impossible de traiter les infections et les maladies. La RAM est associée à une augmentation de la mortalité. Au Sénégal, l’utilisation abusive des antibiotiques et le commerce illicite des médicaments ont fortement contribué à favoriser la résistance antimicrobienne (Ram).

«les antibiotiques sont disponibles partout et de qualité douteuse»

Vétérinaire et point focal de la Ram au ministère de l’Elevage, Dr. Chantal Biagui estime que la résistance antimicrobienne constitue une menace pour la santé animale, humaine, environnementale et la santé publique, et par conséquent, constitue une préoccupation nationale.

Selon elle, les agents antimicrobiens sont utilisés à des fins préventives ou thérapeutiques en productions animales pour améliorer la production et la productivité pour faire face à l’accroissement de la population.

«Au Sénégal, l’utilisation d’antibiotique dans le secteur de l’élevage, est passée de 11 435 kg en 2015 à environ 39 000 kg en 2021, soit une hausse de plus de 20 000 kg. Cette évolution croissante d’agents antimicrobiens nécessite une prise de conscience quant à leur utilisation prudente, responsable et rationnelle, afin d’éviter le développement de bactéries multi résistantes», annonce-telle.

Pour sa part, Dr. Ibrahima Lô, vétérinaire, souligne que dans la plupart des pays en Afrique, les antibiotiques sont disponibles partout et sont de qualité douteuse.

«N’importe qui peut les acheter ou les vendre», déplore-t-il. Cependant, Dr. Lô révèle que la Ram pourrait être la prochaine pandémie zoonotique, si rien n’est fait. «D’ici 2050, plus de 4 millions de personnes vont mourir en Afrique des suites de la Ram. Les microbes résistants peuvent passer dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement. Ce n’est pas une maladie mais une menace», précise-t-il.

A l’en croire, les médecins peuvent faire l’antibiogramme pour savoir celle qui convient au patient.

«Si la personne prend l’antibiotique qui ne lui convient pas, elle va gaspiller son argent et il y a des risques de décès.»

Selon la Fao, si les antibiotiques sont utilisés de façon inappropriée, les résidus d’antimicrobiens présents dans les aliments peuvent présenter un risque pour la santé des consommateurs.
L’As