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Vente de matériaux de construction: La cherté du fer inquiète commerçants et consommateurs

Le fer à béton coûte cher actuellement sur le marché. Le prix de la tonne est entre 600 000 et 630 000 FCfa dans les quincailleries et dépôts. Une cherté qui inquiète consommateurs et commerçants, dans un contexte de « crise ».


Rédigé par leral.net le Lundi 6 Septembre 2021 à 12:04 | | 0 commentaire(s)|

Vente de matériaux de construction: La cherté du fer inquiète commerçants et consommateurs
L’ambiance est bruyante à Poste Thiaroye. Bassines et cartons sous les yeux, les vendeuses de mangues, installées sous leurs tentes, longent les trottoirs. Derrière elles, les quincaillers sont à fond dans leur activité commerciale. Debout derrière son comptoir, Abdallah Faye vend 20 mètres de tuyaux d’évacuation à un groupe de trois jeunes. S’il dispose de plusieurs produits et matériaux de construction, ce n’est pas le cas du fer. « Ça coûte cher sur le marché, je n’en vends plus depuis près d’un an », avertit-il, avant de nous recommander l’un de ses voisins du nom d’Abdou Fall. Ce dernier, en compagnie de deux hommes, profite d’un instant de pause thé devant son magasin.

Plusieurs dizaines de sacs de ciment sont empilés à côté. « J’ai renoncé à la vente du fer depuis des mois. Je ne peux pas acheter la tonne entre 580 000 FCfa et revendre les 100 kg à moins de 60 000 FCfa. Je ne m’en sortirai pas », rejette-t-il.

Contrairement à ces deux commerçants, Ndiaga Guèye dispose d’un important stock rangé dans une pièce. Vêtu d’un uniforme bleu et assis en face d’une centaine de briques, il vend les 100 kg à 60 000 FCfa pour le fer local, 63 000 FCfa pour celui importé. « Les 100 kg de fer à 45 000 FCfa ? Ne l’imaginez même pas. C’était peut-être en 2020. La tonne de fer connaît une hausse presque toutes les semaines », argumente-t-il. Ses propos font écho à ceux de Malick, installé à quelques mètres du Foirail de Guinaw Rails. Plusieurs rangées de fer sont stockées à côté des tuyaux Pvc.

Après avoir enregistré la commande d’un client, le commerçant transmet un bon de livraison à un charretier. À l’en croire, les 100 kg de fer (10) local sont vendus entre 60 000 et 62 000 FCfa. « Le fer coûte cher. Celui importé varie entre 63 000 et 65 000 FCfa. Les grossistes nous parlent de la cherté du transport. Ce n’est guère convaincant comme argument, mais nous sommes obligés d’acheter », souligne Malick.

La complainte des consommateurs

À quelques mètres de la quincaillerie de Malick, Ousseynou Niane discute avec de jeunes mécaniciens à l’ombre d’un arbre. Le quadragénaire, vêtu d’une chemise blanche, n’est pas au courant des récentes augmentations du prix du fer. « La dernière fois que j’en ai entendu parler, c’était 55 000 FCfa pour les 100 kg. S’il a évolué, entre-temps, entre 60 000 et 63 000, c’est grave », dit-il.

Avec une telle hausse, il estime qu’il sera très difficile de construire. « La vie est chère. Les matériaux de construction aussi. Il nous sera très difficile de disposer d’un toit », lâche-t-il, plein d’humour. Contrairement à Ousseynou, Abdou Mbengue est au courant de la hausse du prix du fer puisque travaillant dans le secteur du bâtiment.

« Le fer est le matériel le plus cher. Étant maçon, je travaille avec des quincaillers. Le prix des 100 kg est passé de 45 000 à 60 000, voire 65 000 FCfa selon les catégories, et ce, en moins de deux ans. Et c’est anormal. Les acteurs utilisent souvent comme arguments le coût du transport et des frais et services. L’État doit agir et sévir », demande-t-il, assis en face d’un chantier à quelques mètres du bassin de rétention de Tivaouane.

Son collègue ferrailleur Habibou Ndiaye embouche la même trompette. « Pas mal de nos clients se plaignent de cette cherté. Certains n’hésitent pas à aller au clash avec le quincaillier du coin. La tonne de fer de 10 à 600 000 ou 630 000 FCfa, c’est cher payé dans un contexte de crise internationale », pense-t-il, les mains couvertes de gants.

Ousmane Wade