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Verdict de la Cour suprême sur l'affaire Karim Wade et Cie : "Le Pds a été défaillant politiquement...", selon Farba Senghor

la Cour suprême a confirmé, ce matin, le verdict de la Crei sur la condamnation de Karim Wade et Cie (Bibo Bourgi, Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé). En l'absence des prévenus, mais avec une présence massive de leurs souteneurs, ainsi que de leurs avocats, Leral a pu recueillir quelques réactions de responsables libéraux dont celle de Farba Senghor qui s'attendait à une telle issue.


Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Août 2015 à 16:09 | | 98 commentaire(s)|

"C'est un procès politique. Macky Sall a condamné Karim Wade. Je pense que ce qui reste au parti (Pds), comme il devait le faire dès le départ, c'est de s'engager politiquement. Parce que le problème ne peut pas se régler juridiquement. Les avocats ont fait ce qu'ils devaient faire. Maintenant, je pense vraiment que c'est le parti qui a failli et qui devait dès le départ prendre le problème politiquement", regrette Farba Senghor. Le chargé de propagande du parti libéral souligne : "Tout le monde s'attendait à ce que Karim Wade soit combattu parce qu'on sait que c'est un procès politique. Macky Sall l'a voulu ainsi. C'est le parti qui devrait prendre en main ce combat là. On peut féliciter les avocats qui ont fait leurs devoirs. Mais c'est nous qui avons failli, parce que le parti n'a pas su prendre l'affaire politiquement. Abdoulaye Wade a toujours soufflé le chaud et le froid pour obtenir des résultats : s'arrêter, discuter avec le gouvernement de Senghor, le gouvernement de Diouf, toujours quand il a fallu le faire. Parce qu'il a su mettre la pression au bon moment, mais nous n'avons pas su le faire", dénonce-t-il.

Le porte parole du Pds, Babacar Gaye, d'emboucher la même trompette en dénonçant "une parodie et une suite logique de ce qui a été décidé par Macky Sall pour restreindre les libertés publiques, pour enlever à ses adversaires politiques tous leurs droits et pour emprisonner tous ceux qui ne sont pas dans son camp". M. Gaye indique que la lutte n'est pas encore terminée. "Le Parti démocratique va se doter des moyens après avoir épuisé toutes les procédures légales et qui sont prévues par nos institutions, utiliser la voie politique pour régler une question éminemment politique... Vous le savez, nous avons les moyens politiques parce que nous savons nous battre, parce que nous sommes déterminés pour que ce Sénégal reste un pays de droit", martèle-t-il.

La présidente du mouvement Asskaw (Association de solidarité et de soutien à Karim Wade), Hélène Della Chaupin, quant à elle, croit dur comme fer à une libération de son leader. "Nous allons nous donner rendez-vous ! Nous allons nous battre jusqu'au bout pour que Karim Meissa Wade puisse recouvrer ses droits de citoyen sénégalais, pour qu'il puisse sortir ! Nous allons l'accompagner dans la conquête du pouvoir ! Nous allons gérer ce pays avec Karim Wade ! Et nous allons prendre en main les destinées de ce pays-là ! Nous allons nous battre au Sénégal et nous allons continuer à nous battre au niveau international", promet-elle.

Le président du Forum des justiciables, Babacar Bâ, pour sa part, déplore le fait que Karim Wade soit jugé par la Cour suprême. "Dans un premier temps, une fois que la Crei avait rendu sa décision, normalement on devait permettre à Karim Meissa Wade, quand même, de pouvoir bénéficier d'un recours effectif. Et ça, je pense que, c'est en conformité avec les instruments internationaux pour qu’au moins, on puisse prétendre à un procès juste et équitable. Parce que nous le savons tous, la Cour suprême n'est pas un juge de fond, mais c'est un juge de faits. Donc ce qui veut dire que la Cour suprême ne va pas revenir sur le fond du dossier. Et ça, c'est une violation des droits du prévenu. Donc, je pense qu'aujourd'hui, Karim Meissa Wade devrait pouvoir bénéficier d'un recours effectif, par exemple, saisir au moins la Cour d'appel pour qu'il puisse être jugé dans le fond", souligne le juriste.

Pour Me Bassirou Ngom, un des avocats de la partie civile, c'est une victoire de la "justice" et du "droit" et non de l'Etat, après l'arrêt de la Cour qui, selon lui, "a répondu, point par point, à tous les arguments qui ont été servis par la partie adverse". "Tous les moyens de cassation qui ont été soulevés par la partie adverse, la Cour a répondu par des arguments de droit et de la manière la plus claire", souligne l'avocat qui conclut en recommandant à la défense d'adopter une attitude républicaine, en acceptant l'arrêt qui a été rendu par le président de la Chambre criminelle de la Cour suprême.

Oumar Dembélé (stagiaire)