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[Vidéo] Gabourey Sidibe: actrice hors norme

L'actrice atypique de «Precious» se rit des préjugés. En un seul film, elle a mis Tout Hollywood à ses pieds. Portrait.


Oui, Gabourey «Gabby» Sidibe est obèse. Et l'assume. Mais les mauvaises langues s'acharnent à ne voir que cela en elle. Au point que l'actrice de «Precious», nouvelle coqueluche de Hollywood, interdit dorénavant aux journalistes d'aborder le sujet. «J'espère que les gens vont regarder au-delà de mon apparence. On ne demande pas aux autres actrices de parler de leur poids. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour moi», rétorque-t-elle.


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Mars 2010 à 04:13 | | 0 commentaire(s)|

Depuis la sortie du film aux Etats-Unis, Gabourey Sidibe, 26 ans, est devenu une star que les plateaux télé s'arrachent pour son sens de la repartie et sa bonne humeur. Un contraste saisissant avec son rôle de Claireece Precious Jones, adolescente impassible, pauvre et illettrée, qui s'apprête à mettre au monde le deuxième enfant que lui a fait son père.

Un premier rôle choc, une interprétation bouleversante et, dans la foulée, une nomination aux Oscars. Qu'importe si la débutante a dû s'incliner face à Sandra Bullock dimanche dernier, tant cette institution rechigne à récompenser les acteurs d'un seul rôle. Gabourey Sidibe n'en demeure pas moins la révélation 2010 et a déjà raflé 11 récompenses.

Étudiante en psychologie

Pourtant, le cinéma, cette New-Yorkaise, fille d'une chanteuse de gospel qui se produit dans le métro et d'un chauffeur de taxi sénégalais, n'en avait jamais rêvé. «Je n'étais qu'une fille lambda de Harlem, qui n'aspirait qu'à une vie médiocre. Aller au bureau en baskets, avec une paire d'escarpins dans mon sac plein de documents et de biscuits pour la pause.»

Or il y a deux ans, un ami la pousse à auditionner pour le rôle d'une adolescente noire en surpoids: «Ma mère s'était présentée pour le rôle de la maman de Precious, sans succès. Elle a insisté pour que j'essaie», se souvient la jeune femme. Mais pas question de louper les cours de psychologie au Lehman College de New York. Elle se rend donc au casting durant la pause de midi. Sans savoir qu'elle ne remettrait plus les pieds dans les salles de cours.

«J'ai auditionné plus de 400 jeunes femmes, explique Lee Daniels, le réalisateur. Mais elles étaient de vraies Precious, des filles marquées par des abus. Je n'aurais fait qu'exploiter leur misère. Gabourey, elle, n'avait heureusement aucun trait commun avec le personnage.» Une bouffée d'oxygène bienvenue pour le réalisateur, ancien enfant battu: presque tous les protagonistes de cette aventure ont été abusés durant l'enfance. De Sapphire, auteur de la nouvelle «Push» sur laquelle se base le film à Mo'Nique, qui joue la mère de Precious, abusée sexuellement par son frère jusqu'à l'âge de 11 ans, ou Oprah Winfrey, productrice exécutive, régulièrement violée par ses oncles.

Un deuxième film

Au casting, Gabourey Sidibe convainc en une prise à couper le souffle. Puis tout va très vite: «L'audition a eu lieu un lundi. Le mardi, je rencontrais le réalisateur et le mercredi, je signais mon contrat!»

Aujourd'hui, Gabourey Sidibe tourne déjà son deuxième film, «Yelling to the Sky» ainsi qu'une série télévisée «The Big C». Pas de rôle de victime: elle incarne des femmes volontaires et ambitieuses. «Je veux être drôle, je veux être romantique. Jouer là où personne ne s'attend à trouver une fille comme moi.» Sûre d'elle, Gabby Sidibe, vit en couple mais veut préserver son jardin secret: pas un mot sur son amoureux. Et la jeune femme, elle, ne doute pas de son charme. «J'aime être différente. Je suis belle à ma manière. On ne s'est moqué de moi qu'en maternelle. Puis j'ai développé ma forte personnalité et j'ai eu plein d'amis.»

Désormais le show-business devra compter avec cette actrice forte et noire, n'en déplaise à l'animateur Howard Stern qui n'a pas hésité à se moquer d'elle: «Il est impossible qu'elle trouve un autre rôle. Elle est énorme!» Gabourey Sidibe, elle, se rit de ces niaiseries: «Je suis fière de représenter ceux qui sont dans l'ombre. Il y a beaucoup plus de Gabby Sidibe sur cette planète que de Reese Witherspoon. Pourtant, sur les tapis rouges, on ne nous voit jamais.» Voilà qui va changer. Enfin.





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