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[Vidéo] Offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza

Rédigé par leral.net le Dimanche 4 Janvier 2009 à 07:14 | | 0 commentaire(s)|

L'armée israélienne est entrée samedi soir dans le petit territoire palestinien, où les combats ont été intenses toute la nuit, notamment autour du camp de réfugiés de Jabaliya. Tsahal prévient que l'opération durera "plusieurs jours".


AFP - Les troupes israéliennes sont entrées samedi dans la bande de Gaza et ont affronté les islamistes du Hamas, marquant une escalade dans l'offensive qui a tué en une semaine au moins 466 Palestiniens.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir dans la nuit pour discuter de la situation à Gaza, où Israël a lancé une opération terrestre, la première de cette envergure depuis l'évacuation de la bande de Gaza en 2005, après des bombardements par air et par mer du territoire contrôlé par le Hamas.

Après l'entrée dans Gaza, des chars israéliens ont tiré sur des positions du Hamas dans le nord de Gaza, essuyant en retour des tirs de mortier, selon des témoins. Ils ont aussi bombardé un dépôt de fioul à Beit Lahiya provoquant un important incendie.

Des explosions et des échanges de tirs étaient entendus dans plusieurs secteurs, alors que les troupes appuyées par des hélicoptères Apache avançaient dans la bande de Gaza. Les activistes palestiniens ont tiré des obus et fait exploser des bombes placées en bord de la route à leur passage.

Un responsable militaire israélien a affirmé que des dizaines de "terroristes" avaient été tués dans des accrochages sur le terrain et les tirs d'artillerie et qu'il n'y avait "aucune perte côté israélien".

De son côté, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir tué ou blessé plusieurs soldats israéliens.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue de ces bilans.

Un enfant palestinien a été tué et 11 ont été blessés par un tir d'obus de char dans la ville de Gaza, le premier décès recensé de l'offensive terrestre, selon des sources médicales.

"Votre entrée à Gaza ne sera pas une promenade de santé et Gaza sera votre cimetière avec l'aide de Dieu", a affirmé un porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwane, en lisant un communiqué sur la télévision du Hamas qui a affiché à l'écran un bandeau affirmant que la "résistance a préparé des centaines d'hommes et de femmes pour mener des opérations de martyr (attentats suicide)".

Le Hamas a aussi menacé d'enlever des soldats israéliens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit se rendre lundi à l'ONU à New York, a condamné l'opération terrestre et réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité.

L'armée israélienne a annoncé que l'offensive terrestre durerait de "nombreux jours", la présidence du Conseil expliquant qu'elle visait à "prendre le contrôle" des secteurs de Gaza d'où sont tirées les roquettes contre Israël.

Un "nombre important de forces" participent à l'offensive terrestre, a dit l'armée, alors que le ministre de la Défense Ehud Barak a signé "un ordre de mobilisation urgente de milliers de réservistes".

Depuis le début le 27 décembre de l'offensive destinée notamment à mettre un terme aux tirs de roquettes palestiniennes, au moins 466 Palestiniens dont 77 enfants et 23 femmes ont été tués, et 2.360 blessés, selon un dernier bilan de sources médicales palestiniennes.

Pendant la même période, quelque 500 roquettes palestiniennes tirées de Gaza ont fait quatre morts en Israël et une quinzaine de blessés.

L'aviation israélienne a dans le même temps mené des dizaines de raids samedi, tuant au moins 25 Palestiniens, dont 16 dans une mosquée et deux chefs locaux du Hamas, selon les secours palestiniens.

Malgré l'offensive, les activistes palestiniens ont continué à tirer des roquettes. Au moins 21 engins ont visé le Sud d'Israël dont six après le début de l'opération terrestre, selon la police. Trois personnes ont été blessées.

M. Barak a en outre affirmé que son pays était prêt à toute éventualité à sa frontière nord avec le Liban, dans un avertissement voilé au mouvement chiite Hezbollah qui avait combattu l'Etat hébreu en 2006.

L'offensive israélienne, qui a occasionné d'importantes destructions, s'est également traduite par une détérioration de la situation pour la population d'un territoire surpeuplé et pauvre.

"La situation actuelle à Gaza est épouvantable et de nombreuses denrées de première nécessité ne sont plus disponibles", a déclaré Christine van Nieuwenhuyse, responsable du Programme alimentaire mondial.

L'administration du président américain George W. Bush avait dit laisser son allié israélien libre de décider de lancer ou non une offensive terrestre, se contentant de l'exhorter à éviter les victimes civiles. Samedi la Maison Blanche a annoncé que M. Bush était informé de la situation à Gaza et les responsables américains en contact avec Israël et d'autres dirigeants dans le monde.

Toujours sur le front diplomatique, une mission conduite par le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne, est attendue au Proche-Orient dimanche. M. Schwarzenberg a estimé qu'Israël n'avait pas le droit d'engager des actions militaires qui "affectent largement les civils".

La France, dont le président français Nicolas Sarkozy arrivera lundi dans la région, a "condamné" l'opération terrestre, qui "complique les efforts engagés par la communauté internationale" pour obtenir un cessez-le-feu.

Entre-temps les manifestations de soutien à Gaza se sont poursuivies dans plusieurs capitales européennes, arabes et aussi en Israël.